27 mai L’Almuerzo que nous avons mangé hier avait dû manger quelque chose : la nuit n’a pas été extraordinaire et ce matin ce n’est pas la grande forme… Dommage pour la dernière étape, qui n’est pas la moins intéressante. Qu’à cela ne tienne, nous enfilons notre équipement de plus en plus sale et en selle ! La piste est épouvantablement poussiéreuse, de fait nous roulons à gauche et, franchement, nous préférons monter à La Paz que d’en descendre. Au moins nous ne sommes pas du côté précipice. La piste est assez glissante, mais relativement large au début. Les virages à gauche sont abordés au ralenti, histoire d’avoir le temps de se coller à la paroi si l’on se retrouve nez à nez avec un camion ou un bus. Les dépassements sont un peu aléatoires et très impressionnants puisque côté précipice, les roues passent parfois à cinquante centimètres de l’abîme. El camino de la muerte Nous avons de la chance avec la poussière : quand il n’y en a pas, c’est qu’elle est transformée en boue. Et pour avoir expérimenté celle-ci sur d’autres pistes, la route de la mort doit alors bien porter son nom. Les paysages sont une fois de plus extraordinaires. Parfois, la falaise surplombe le chemin. Le tronçon le plus spectaculaire est fréquenté depuis quelques années par des touristes en mal de sensations qui le dévalent sur des VTT. Il vaut mieux avoir confiance dans ses freins… Il y a tout de même régulièrement un touriste qui se perd dans les ravins sans fond, y rejoignant les voitures, bus ou camions boliviens qui y terminent parfois leur voyage… C’est fini… Au franchissement d’un col, le décor change du tout au tout. Nous quittons la végétation luxuriante pour cheminer dans un décor aride, presque lunaire. Les derniers kilomètres sont recouverts de macadam et nous rejoignons La Paz par les faubourgs Est. L’aventure est terminée. Au total, environ 3000 km au gré d’un pays spectaculaire. Une aventure, proposée par Moto-Andina, qui ne doit pas avoir beaucoup d’équivalent dans le monde. L’Altiplano, le salar, l’Amazonie, la cordillère des Andes, des variations d’altitude de plus de 4000 mètres, de température de plus de 40°, tous les paysages, tous les revêtements possibles, en douze ou treize jours. Voyage exigeant, difficile, mais réellement enrichissant. Le pays est préservé du tourisme de masse, et c’est une vraie découverte de partir à sa rencontre, de le sillonner, de partager la vie des Boliviens.