14 mai Aujourd’hui, réunion du « Classic Moto Club » de Cochabamba au Brazilian Coffee, sur le Prado, les « Champs Elysée » du coin. Le gros du matériel est composé de Honda Shadow ou de Yamaha Virago. Deux ou trois Harley (Softail, RoadKing, Sportster), une BMW 1200C, une Yamaha Genesis. Et notre petite Kawa, invitée par Coco, le propriétaire de la R6 et du seul Sportster présent. Nous parlons un peu avec lui, ainsi qu’avec le propriétaire de la Genesis qui nous propose d’essayer sa moto. OK, amigo, avec plaisir ! Nous prenons le guidon de la Genesis en t-shirt, sans casque, sans gants, et nous nous glissons dans la circulation. Nous parcourons quelques cuadras. Il a raison, le propriétaire. Depuis qu’il a changé les pots sans toucher à la carburation, ce n’est guère convaincant : la moto est creuse à bas régime et pétouille au rétrogadage. Le pneu arrière mérite le qualificatif de « slick », le pneu avant est un 130/70 pas assez gonflé : impossible d’inscrire cette bécane en courbe ! Le marché local Retour au Brazilian Coffee. Le propriétaire de la Yam me fait part de la difficulté de se fournir en pièces, et donc en pneus. La poursuite de la discussion avec Coco, le mécanicien, le confirme. Toutes les motos boliviennes proviennent d’importations parallèles. La Bolivie est un très petit marché : huit millions d’habitants, dont une majorité vit avec très peu de moyens. Il existe un ou deux importateurs indépendants qui achètent des motos dans d’autres pays d’Amérique du Sud, ou parfois plus loin, comme aux Etats-unis. Dans ce cas, souvent ces importateurs rachètent des lots d’invendus, des modèles des années précédentes. On trouve aussi beaucoup de petites machines utilitaires provenant d’Extrême-Orient. Sinon, c’est la grande débrouille. Il y a une dizaine d’années, une filière a ramené pas mal de sportives des USA : Genesis, GSXR, CBR… Maintenant c’est chacun pour soi, avec l’aide précieuse d’Internet, comme pour Coco et sa R6. Le propriétaire de la 1200C est allé la chercher au Brésil, pays voisin, marché énorme et bien fourni en deux roues. Il en a profité, lui aussi, pour ramener un lot de pièces et a trouvé sur Internet le manuel d’atelier en espagnol ! La Cancha Le propriétaire de la Genesis nous raconte que son oncle qui vit pour le moment à Singapour possède une petite collection de motos, qui va d’une Harley de 1926 à une CBX six cylindres. Rendez-vous est pris pour le lendemain «en la tarde » afin de découvrir ces reliques trouvées en Bolivie ou achetées à l’étranger. Mais il n’y a pas que la moto dans la vie ! Nous rangeons notre petite Kawa dans le jardin d’un hôtel auquel nous avons accès grâce à la complicité d’amis qui tiennent une boutique voisine. Notre monture en sécurité, nous partons à la découverte du marché de la « Cancha », connu dans toute la Bolivie pour sa richesse et son étendue. Mélange de souk et de cour des miracles, l’endroit surprend. On y trouve tout, absolument tout. Ça grouille de monde, d’odeurs, de couleurs, de sensations. Nous en ressortons avec quelques havanes et deux paires de Levi’s à des prix défiant toute concurrence. Nous aurions pu tout aussi bien en ramener un singe ou un iguane, des feuilles de coca, de la nourriture de toute sorte, des gadgets électroniques, de quoi construire une maison ou réparer une moto, et nous n’en avons vu que le dixième, tellement la Cancha est étendue. Nos hôtes boliviens nous mettent toutefois en garde : l’endroit n’est pas des plus sûrs… Country Club La famille de nos hôtes organise ce soir une petite fête d’anniversaire pour leur fille de treize ans au Country Club, endroit très select où la jet-set de Cochabamba se retrouve entre elle pour jouer au golf ou profiter de la piscine et du sauna. Excellente soirée, copieusement arrosée elle aussi. Les Boliviens que nous fréquentons depuis notre arrivée font preuve d’une capacité certaine à absorber l’alcool… © Bruno Wouters

Source : Moto-Andina