Des amis installés au Chili nous ont sensibilisé, il y a quelques années, au charme de l’Amérique du Sud en nous faisant découvrir ce pays et ses proches voisins, le Pérou et la Bolivie. Quelques balades à moto et en 4X4 nous donnèrent un terrible goût de « revenez-y » ! Après avoir beaucoup rêvé, puis découvert sur Internet le site de Moto-Andina, nous décidâmes de repartir à la découverte de la Bolivie. Au fil des semaines qui viennent, vous retrouverez sur le site de Vroom.be le récit de nos aventures sud-américaines. 12 mai Premier contact avec la Bolivie sur deux roues, après un voyage de près de quarante heures et cinq vols successifs. Nous sommes à Cochabamba, la ville la plus agréable à vivre de Bolivie, nichée à 2600 mètres d’altitude sur les hauts plateaux du centre, entre l’Altiplano et l’Amazonie. Nous voici devant un « taller de mecanico » : quelques bécanes à l’état approximatif sur le trottoir, dont une vieille Transalp, une 250XR, une DT125, un C70. À l’intérieur une XR Tornado (fabriquée au Brésil, genre de petite Dominator) et une copie chinoise de CB125, flambant neuve. Rapide négociation et pour cinq $ de l’heure, la XR est à nous. Nous laissons un passeport en garantie, ça suffit. Pas de plaque, pas d’assurance, pas de casque, pas de repose-pieds passagers et nous sommes deux, pas de problèmes… De toute façon, on ne nous a même pas demandé de présenter un permis de conduire ! Le plein De charmantes hôtesses nous abreuvent d’essence à trois bolivianos et demi le litre, soit trente-cinq eurocents. (Sachez une fois pour toutes que le change s’établit à dix bolivianos pour un euro). Et nous voilà partis dans la circulation sud-américaine. Pas de rétroviseurs (normal sur une XR), pas grave, on regarde devant, à gauche, à droite et l’on prend sa place. Petite parenthèse sur l’usage des feux rouges : comme dans une grande partie de l’Amérique du Sud, ils ne servent à rien, ou presque ! Le feu est vert, vous avancez prudemment. Le feu est rouge, vous avancez prudemment. C’est presque aussi simple que cela. Parce qu’il faut connaître les carrefours ! Certains feux sont un peu plus respectés que d’autres, ou, plus exactement, certains feux sont un peu moins brûlés que d’autres… Le change Ça roule plutôt bien, à grand renfort de coups de klaxon (les autres, pas nous : notre XR n’en a pas !). Pas trop fraîche, la XR : elle se tortille pas mal dans les virages, et le disque arrière reste régulièrement coincé. Après une petite balade dans des quartiers périphériques, nous retournons en ville. Nous changeons quelques dollars pour des bolivianos chez un changeur à la sauvette, installé sur une chaise pliante le long d’un trottoir d’une des places les plus fréquentées de la ville. Métier parfois dangereux : il y a deux semaines, des voyous en voiture en ont braqué trois en pleine rue, en plein jour. Ils ont couché les trois changeurs par terre, ont pris leur argent et ont vidé sur eux leurs chargeurs avant de repartir… Nous ramenons la XR après nonante minutes. On ne paie qu’une heure, rapport au réservoir vide ! Il faut savoir que les loueurs ne courent pas les rues, ce n’est pas habituel. Ici tout est question de négociation et de feeling. Nous avons quelques jours pour trouver une moto susceptible de nous amener en Amazonie et faire une boucle dans la partie basse de la Bolivie. Nos meilleures pistes à l’heure actuelle s’orientent vers la location de la moto d’un particulier, en faisant jouer nos relations dans le milieu. Affaire à suivre. © Bruno Wouters

Source : Moto Andina