L’opposition présente cette mesure comme une taxe supplémentaire pour les contribuables wallons, et belges de manière générale. Les partis de la majorité wallonne (MR et Les Engagés) s’en défendent en précisant qu’il s’agira d’une opération blanche pour les Wallons. Qu’en est-il réellement ? Quid des Flamands et des Bruxellois circulant sur les autoroutes wallonnes ? Nous nous sommes penchés sur le cas de cette vignette ! Précisons d’emblée que tous les détails ne sont pas encore connus, la vignette étant à l’état de projet figurant dans la Déclaration de Politique Régionale (DPR).
L’état des autoroutes wallonnes est désastreux. Fort de ce constat, Les Engagés ont proposé durant la campagne électorale d’intégrer « une vignette électronique, comme en Suisse, applicable à tous les usagers de la route. » Le parti centriste trouve en effet que les consommateurs doivent être les payeurs, hors les autoroutes wallonnes sont totalement gratuites pour les étrangers qui seraient environ 5 millions à les fréquenter tous les ans. L’objectif du parti de Maxime Prévot est donc de ne plus se reposer sur les seuls contribuables wallons pour entretenir le réseau autoroutier du sud du pays.
Convaincus des bienfaits de cette vignette, les partis de la majorité (MR et Engagés) entendent donc l’introduire. Ce qui signifie un surcoût pour le Belge ? Non, selon les partis de la majorité, qui entendent déduire le coût de la vignette de la taxe de circulation pour les Wallons. Et pour les Bruxellois et les Flamands ? Là encore, les partis de la majorité se veulent rassurants, en parlant d’un potentiel accord de coopération avec Bruxelles, voire avec la Flandre : le but n’est pas de faire payer le Belge, quelle que soit sa région, mais bien les utilisateurs étrangers. Tout dépend évidemment des partis qui formeront les futures majorités flamande et bruxelloise.
Concrètement, faudra-t-il la coller sur son pare-brise ?
Non, le système sera sans doute électronique, à l’instar de ce qui se fait désormais en Suisse. Comprenez qu’il « suffira » de se rendre sur un portail web gouvernemental, d’y enregistrer sa plaque et d’effectuer la transaction pour que l’opération soit validée. Ce qui suppose des systèmes de caméras et autres technologies pour comparer les plaques circulant sur le réseau autoroutier wallon avec la liste des vignettes achetées.
Quand et combien ?
A ces deux questions, nous n’avons pas de réponse, mais on peut supposer que le gouvernement wallon actuel tentera de mettre cette mesure-phare en place durant cette législature (soit, d’ici 2029) et proposera un prix se rapprochant de celui de la vignette suisse (42 euros). Il reste également à savoir si le gouvernement compte instaurer quelques exceptions.