C’est dans le cadre planning aussi serré qu’opportun, et ce grâce à Skoda Import, que nous avons assis té à la présentation officielle de la saison 2006 de François Duval. Après bien des supputations en tout genre, voici donc le pilote belge “casé“ dans la structure belge du First Motorsport dirigé par Willy Collignon. Probabilité que nous vous avions annoncée fin novembre et qui s’est donc confirmée pour le plus grand bonheur de tous… pour l’instant !
En complément de l’interview audio, nous avons encore recueilli quelques impressions d’avant Monte-Carlo tant pour François Duval très décontracté et souriant que pour Willy Collignon.
- François, vous passez d’une équipe d’usine à celle de privée, est-ce un plus ou un moins ?
- Pour ma part, je me sens mieux dans l’équipe de First. C’est plus convivial, moins stressant. Dans une structure d’usine, que ce soit Citroën, Ford, Subaru, vous êtes constamment sollicité pour une chose ou l’autre, il faut répondre à de multiples questions et consacrer pas mal de temps à diverses réunions, on a que peu de temps de vie privée ou de temps libre. Sans renier l’utilité de l’ensemble, c’est le côté “oppressant“ que je n’aime pas. Chez First, c’est plus “libéral“, plus cool.
- Comment évaluez-vous ce début de saison ? Par rapport aux engagés du Monte-Carlo ?
- Tout d’abord, il fallait être là. Il me fallait être au départ car on vous oublie très vite dans le milieu. Je suis encore jeune et j’ai encore à montrer certaines choses. La saison 2005 a certes été difficile, mais j’ai appris beaucoup. Tout en gardant les pieds sur terre, ma victoire en Australie est acquise, mais elle ne m’a pas pour autant ouvert porte et compte en banque pour cette année ! Le choix de First est constructif car avec le retrait officiel de Skoda, celui de Mitsubishi, de Peugeot et de Citroën, bien malin celui qui établira le plateau 2007 !
Willy Collignon est quant à lui ravit de l’aubaine ! En “s’offrant“ les services de Duval, le voilà en possibilité de concrétiser une certaine reconnaissance officielle de son travail.
- Willy, l’accord avec François s’est fait très vite et très tardivement !
- Oui, c’est vrai, mais avouez que la fin de saison a été “bizarre“ avec ces retraits que l’on attendait pas ! De skoda, on s’en doutait un peu, mais que Mitsubishi fasse une pause de deux ans alors que le règlement 2006 leur convenait parfaitement… Bon, je ne suis pas décisionnaire de leur programme, mais j’ai été comme beaucoup fort étonné !
- Du pain béni en fait, pour vous car vous voilà en pleine reconnaissance de votre société ?
- Oui et j’en suis ravi ! Tout comme mes collègues de Kronos en leur temps, je la savoure ; tout comme eux, je me dois de travailler aussi dur que pour la garder et la faire fructifier !
- Justement, Schwartz a quitté le pilotage pour prendre la direction du team Red Bull Skoda, donc représentant officiel du constructeur, quels sont vos liens ou contacts avec eux ?
- Pour l’instant, nous nous fréquentons sans pour autant sortir ensemble. Vous savez entre First Motorsport et RB Skoda, il n’y a pas de différence. C’est une structure privée qui est bien aidée par l’usine. Disons qu’elle a la clé du cadenas du magasin pièces. Kronos a été dans la même situation et s’est montré le meilleur des prétendants Citroën.
- C’est pour cela que vous avez quitté Subaru ?
- Je n’ai pas quitté Subaru. Disons que la main mise par Prodrive était telle qu’à partir du moment où nous nous sommes montré meilleur qu’eux, il n’était plus possible de travailler avec eux. Complexe ou pas, nous avons perdu certaines choses et gagnées d’autres !
- Skoda par exemple ?
- Vous savez le prix d’une caisse usine est conséquent et une équipe privée se doit avant tout d’avoir une gestion positive. Beaucoup ont mis la clé sous la paillasson car la compta n’a pas suivi. Ils ont vu trop grand ou se sont fait “floués“ par ceux qui détiennent la clé du cadenas !
- Votre Fabia “Kizz me“ est donc différente de celle de “Red Bull“ ?
- Oui ! Même si nous aussi nous avons une boisson énergétique comme sponsor (Kizz me), nos voitures sont effectivement différentes.
- En quoi ?
- En compétition, seule la victoire compte et comme dans tous les autres domaines, on essaye de trouver le meilleur ou de comprendre pourquoi la concurrence se montre meilleure que vous. Disons que j’ai appliqué certaines choses sur la Fabia et je sais que nous sommes dans la bonne direction. C’est pourquoi, cette saison est importante pour nous car elle nous permettra, je l’espère, de grandir encore en 2007 ! Il y a une place à prendre !
- Etes-vous en obligation de résultats ?
- Non ! Tout comme François, nous voulons réussir et c’est évident, mais nous sommes conscient l’un et l’autre que les podiums seront difficiles à acquérir. Notre but est donc de bien figurer partout et si l’occasion nous le permet, c’est de faire le coup d’éclat !
© Patrick Hayot