Bruno Wouters

13 JUL 2010

Le "djeune" a grandi!!

Belle histoire que celle du BW’s, nommé aussi Booster lorsqu’il est badgé MBK, puisque plus de 50.000 exemplaires ont trouvé acquéreur depuis 1992 en 50cc. Déjà apparu sur d’autres marchés, la déclinaison 125cc est arrivée chez nous cet hiver. Comme on peut le voir dans les statistiques de ventes, la catégorie scooters 125 est particulièrement stratégique dans le déploiement d’une marque, et mieux vaut pouvoir répondre à différentes demandes en offrant au client une gamme variée et étendue.

Certaines marques comme SYM et KYMCO disposent de près d’une dizaine de propositions différentes dans cet incontournable cylindrée. Yamaha possède dans sa gamme une valeur sûre avec son Xmax 125, décliné aussi en 250 pour les heureux possesseurs d’un permis A, ainsi que leurs dérivés à grandes roues, les Xcity relativement peu prisés dans nos contrées, et enfin le vieillissant Cynus X. Il restait donc de la place pour enrichir la gamme. Vu le succès obtenu par les BW’s et Booster en 50cc, il ne paraissait pas inintéressant de les décliner en 125cc. Résultat, un scoot compact et agile, au look directement inspiré du Booster, motorisé par une mécanique héritée du Cygnus (125 injection refroidi par air), histoire de limiter les investissements. Son look viril et baroudeur met en valeur ses gros pneus de douze pouces (BW’s pour Big Wheels), des tubes de cadre apparents et un guidon dépouillé.

Poids plume

On le sent, comme son petit frère, prêt à se faufiler et se jouer des encombrements urbains. De fait, les premiers tours de roues effectués à Cannes confirment le tempérament joueur de la bête. Il faut dire qu’avec 121 kg tous pleins faits, il ne pèse guère plus que certains 50cc! Très vif au démarrage, il ne souffre guère de la comparaison avec d’autre scooters plus ambitieux, de quoi se montrer souverain en ville. Une fois les embouteillages de la Croisette laissés derrière nous, nous partons à l’assaut de l’Estérel vers Fréjus par l’ancienne Nationale 7 qui serpente agréablement à travers le massif. Le BW’s a fort à faire dans les montées pour ne pas trop se laisser distancer par les plus puissants Xmax 125 et 250, mais réussit à les rejoindre dès que la route ne monte plus, profitant de son extrême légèreté pour rattraper le temps perdu avec des freinage tardifs, et imposant un rythme plutôt enlevé dans chaque virage.

A fond!

Le châssis très sain du BW’s, sa rigidité et son poids plume font merveille dans la tactique du "à fond tout le temps, freiner le moins possible" prouvant si besoin en est que quelque soit le flacon…, tant le plaisir pris au guidon du petit BW’s valait bien celui procuré par de plus prestigieuses montures! Certes la finition et les équipements ne brillent pas par une richesse extrême, la protection au vent et aux intempéries est réduite à la portion congrue, mais le BW’s offre bien assez pour se déplacer en ville avec énormément d’efficacité et de plaisir. Les autoroutes urbaines dévoileront sans doute ses limites, au contraire des petites routes de campagne ou le BW’s se montre vif et rassurant.

Roi en ville

Peu de défauts en finale à reprocher a ce petit scoot. Certes, le frein arrière à tambour manque de mordant comparé à un disque, mais il suffit amplement à la tâche; certes la suspension arrière se montre un peu rebondissante lors d’attaques à outrance sur petites routes, sans jamais pour autant devenir dangereuse. Plus embêtant, un prix de 3.090 €, certes attractif pour un produit badgé Yamaha, ne place pourtant pas le BW’s en excellente posture face à l’offre pléthorique de SYM ou de KYMCO pour ne citer qu’eux, d’autant que le positionnement du BW’s nous paraît délicat.

Pour qui?

Bien dans le lignée du Booster, il semble s’adresser au post-ados qui firent le succès du 50cc, mais ceux-ci se tournent souvent vers une voiture dès les dix-huit ans atteints. Ce ne sera sans doute que vers la trentaine que ces automobilistes voudront revenir aux deux-roues, pour des raisons pratiques de mobilité. Auront-ils alors envie de retrouver les sensations de leurs seize ans ou chercheront-ils plus d’aspects pratiques? L’avenir et les chiffres de ventes du BW’s 125 nous le diront.

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ