Bruno Wouters

26 JAN 2009

Evolution de l'espèce

Yamaha a eu la frilosité ou l'intelligence de ne pas remettre en question les caractéristiques qui ont construit le succès ininterrompu du Tmax depuis son lancement. Apparu en 2001 et vendu depuis à plus de 100.000 exemplaires, le Tmax s'est rapidement taillé une place enviable au panthéon des scooters. Il en est de plus gros, comme le Burgman 650, il en est de plus rapides comme le Gilera GP 800, mais le Tmax réussit le tour de force d'opposer à cette farouche concurrence une somme de qualités difficile à contrer. Idéal compromis de taille, de puissance et de maniabilité, il offre à son possesseur beaucoup de plaisir. Le modèle apparu en 2008 ne fait que sublimer les qualités de son prédécesseur.

Yamaha ne s'est intelligemment pas engagé dans une course à la puissance sans fin. Le bloc bicylindres de 499cc est repris, mais bénéficie d'une foultitude d'améliorations destinées à la rendre encore plus efficace. La puissance culmine à 44ch, plus qu'il n'en faut pour mener le Tmax à plus de 170 compteur: bien assez pour se faire tirer son permis, bien assez aussi pour avaler les kilomètres d'autoroute à 120-130 km/h sans faiblir.

Style peaufiné

La ligne du Tmax, proche de son prédécesseur, est pourtant entièrement revisitée. Le style, plus tendu, se veut plus dynamique, plus classe aussi, avec des ensembles phares et feux très dessinés, une poupe effilée soulignée d'un élégant pot catalytique, un bel assemblage de pièces laquées ou satinées. La finition dégage beaucoup de classe. Le Tmax se veut flatteur, avec une très belle exécution, presque trop belle: nous craignons le vieillissement rapide de certains éléments du tablier, fort exposés aux frottements des pieds. Il faudra se montrer soigneux. Très beau tableau de bord également, cerclé de chrome et éclairé de rouge orangé. Nous sommes surpris de ne pas y trouver, comme sur un "vulgaire" X-Max, une température extérieure, ou plus simplement un témoin lumineux de réserve d'essence, en complément du partiel s'enclenchant automatiquement et (trop!) discrètement au passage de la réserve. On apprécie les deux vide-poches du tablier, on salue la finition du coffre (moquette et éclairage), tout en déplorant de devoir "chipoter" pour y laisser un intégral.

Nouveaux "dessous"

La grande nouveauté se situe au niveau du châssis, dorénavant en aluminium. Dans la foulée, apparaissent des roues de 15 pouces, une fourche de 43mm, des étriers de frein monobloc à 4 pistons, secondés en option par l'ABS. Résultat: les qualités routières du Tmax progressent encore. Autant le Tmax jouit d'une stabilité sans faille à haute vitesse, autant il se joue des routes tortueuses avec une efficacité diabolique. Il ne faut sans doute pas chercher plus loin son succès à la côte d'Azur ou en Italie! Ce n'est évidemment pas en ville qu'il avouera ses limites, puisque son gabarit contenu lui permet de se faufiler avec aisance dans les embarras de la circulation. Les 44ch arrachent avec vivacité le Tmax, et le propulsent très rapidement à plus de 140km/h. Il y a plus puissant, certes, mais l'équilibre atteint par le T-Max entre performances, poids et encombrement se rapproche de l'idéal compromis. Un GP 800 arrache mieux, mais avec un surpoids parfois gênant, un Burgman plus rapide et plus confortable souffre d'un comportement moins précis et plus pataud. Pas de soucis côté freinage, puissant et facile à doser, avec en prime l'option ABS incontournable pour la tranquillité de l'esprit.

L'arme fatale?

Alors, idyllique, le tableau? Presque, oui. Nous avons énuméré largement ses qualités, ça ne nous empêche pas de déplorer la hauteur de selle qui, combinée à sa largeur et à l'absence d'échancrures dans le tablier pour poser les pieds au sol, ne rendra pas la vie facile aux plus petits d'entre nous. Le confort ne compte pas non plus parmi ses principales qualités. Si le comportement routier ne souffre d'aucune critique, il se paie par une fermeté de l'amortissement parfois rude! On apprécie les rétros haut placés, ou le frein de parking, mais on se demande où et comment fixer un GPS! Mais surtout on regrette de ne pas avoir 9790€ sous la main pour s'en payer un (avec ABS!). 

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