Alors que Renault affiche une marge opérationnelle record, signe de son redressement sous la houlette du charismatique Luca de Meo, Carlos Tavares, le patron de Stellantis, doit pour sa part faire face à une situation nettement moins reluisante. En effet, de janvier à fin juin, le groupe issu de la fusion entre PSA et FCA a vu ses résultats chuter sur les six premiers mois de l’année. À l'instar des autres constructeurs, Stellantis subit un recul de l’électrique en Europe et aux États-Unis, en plus d’une popularité en baisse affectant plusieurs de ses marques. Le groupe se voit donc pénalisé par des volumes de vente en net repli, des stocks trop importants en Amérique du Nord et des pertes de part de marché. Un seul chiffre suffit à traduire la méforme du groupe franco-italien : le bénéfice net de 5,6 milliards € est en recul de 48 % par rapport à l’année précédente !

 

Trois marques menacées

 

Avec pas moins de 15 marques depuis l’arrivée de Leapmotor, Stellantis fait figure de mastodonte de l’automobile, se classant au rang de 4e constructeur mondial. Une gamme (trop ?) large qui pourrait bien être rapidement rationalisée afin que le groupe puisse renouer avec des marges plus confortables. Et qui dit rationalisation dit disparition des labels les moins porteurs : « Si elles ne rapportent pas d’argent, nous les fermerons. Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des marques qui ne rapportent pas d’argent » a déclaré Carlos Tavares ce 25 juillet lors de la présentation des résultats du groupe à Milan.


Si le patron portugais n’a pas cité les marques qui sont les plus menacées, certaines sont clairement plus à risque que d’autres. À commencer par Maserati qui, grâce à sa notoriété et son histoire, devrait pouvoir facilement être vendue au plus offrant. DS en revanche risque bel et bien de sombrer dans l’oubli, la marque française vivotant depuis sa création en 2014, ne parvenant à trouver ni son public ni une identité propre. Un "Spirit of Avant-Garde" qui fait pschitt… Le cas de Lancia est tout aussi préoccupant même si la marque italienne jouit d’une histoire prestigieuse, avec des modèles mythiques comme l’Aurelia, la Gamma Coupé, la Delta HF Integrale ou encore la Stratos. Notez néanmoins qu’à ce stade, il ne s’agit que de spéculations.

 

Face à un bilan aussi terne, les propos tenus par Carlos Tavares il y a à peine trois ans sonnent bien faux. On se souvient en effet que celui-ci, quelques mois après la finalisation de la fusion entre PSA et FCA, promettait d’investir dans les 14 marques du groupe durant 10 ans… Force est de constater que le patron de Stellantis pourrait bien devoir revenir sur ses promesses, bien plus tôt que prévu !