Sans atteindre le volume annuel produit par des blasons exclusifs plus « généralistes », McLaren ne cultive plus la même extrême rareté que lors de ses débuts avec la mythique F1 des années 90. En plus de ses modèles taillés pour la compétition, la marque anglaise articule dorénavant sa gamme en trois piliers : les sportives « Supercar » (comme les Artura, 750S ou 765 LT) ; les plus radicales et exclusives « Ultimate » (comme les P1, Speedtail ou Senna) ainsi qu’un pilier plus « Grand Tourisme » censé permettre un usage moins contraignant au quotidien de sa McLaren. Ce dernier pilier était constitué jusqu’ici par la bien nommée McLaren GT découverte en 2019. Un modèle qui cède maintenant la place à cette GTS 2024. Soit une version légèrement peaufinée, un peu plus légère et un plus puissante de la précédente GT.
Design McLaren undefined
Comme on ne croise pas tous les jours une McLaren dans la rue (enfin tout dépend de l’endroit où l’on habite, bien sûr…), les évolutions apportées au dessin de la McLaren Grand Tourisme ne sautent pas forcément aux yeux dès le premier regard. Une étude plus attentive mettra toutefois en lumière l’arrivée d’un nouveau bouclier avant orné de prises d'air plus prononcées afin de canaliser plus d'air vers le radiateur. Sur les ailes arrière, on découvre aussi de nouvelles ouïes bien plus saillantes. Le but recherché de la manœuvre est identique : canaliser plus d’air à destination cette fois du bloc V8 4.0 l biturbo installé en position centrale arrière.
À elles seules, ces deux petites modifications résument bien « l’esprit McLaren » : pas d’esbrouffe inutile. Mais une attention fonctionnelle aux détails.
Bien sûr, qui dit « facelift » dit aussi petites améliorations cosmétiques plus générales pour marquer le coup. Et la GTS n’échappe pas à la règle, avec l’apparition d’une signature lumineuse modernisée ; de nouveaux coloris (dont le Lava Grey) ; de jantes inédites (comme celles dite Turbine, en alliage forgé) ou encore de nouveaux revêtements intérieurs avec des sièges en cuir grainé aniline.
Monoculture de la monocoque
Plus globalement, cette GTS reprend aussi à son compte la culture de la monocoque en carbone chère à McLaren. L’ensemble du véhicule reste, en effet, articulé autour de cette cellule légère mais rigide. La MonoCell II-T en fibre de carbone qui sert d’épine dorsale à la GTS lui permet d’atteindre le poids à vide de 1.520 kg (-10 kg par rapport à la GT) avec l’aide de son toit en composite (fibres de carbone recyclées).
Cette cellule, couplée à l’usage d’un langage stylistique général plutôt uniforme et la présence également de portières en élytre, induit un lien de parenté évident avec les autres McLaren. Cette GTS se démarque tout de même du reste de la famille par la présence d’un grand hayon arrière à ouverture électrique. Il donne accès à un volume de coffre de 420l en plus du coffre avant de 150l. De quoi rendre cette GTS « pratique » à l’usage. Du moins sur papier.
Expérience McLaren undefined
Avec 570l de chargement disponible au total, la McLaren GTS se montre, en effet, en théorie presque aussi logeable qu’un break ! Dans la pratique, bien sûr, il faut tout de même un peu nuancer ces chiffres. Assez plat, le grand rangement arrière accueillera plus facilement des sacs souples que des grandes valises. Il faudra, en outre, bien les arrimer pour éviter qu’ils ne volent vers l’habitacle lors des freinages appuyés, aucune séparation physique n’étant prévue.
Bon point tout de même pour la clientèle type de McLaren : le « coffre » tout en longueur de la GTS a été dessiné pour pouvoir accueillir facilement un sac de golf. Peu de supercars permettent cet exploit !
Sur le plan pratique, au niveau des détails, on notera aussi la présence d’une prise 12 volts dans le coffre avant. De quoi même emporter sa glacière électrique pour des expéditions champêtres si on le souhaite. Mais pour le quotidien, ce coffre avant, équivalent à celui qu’on retrouve sous le capot d’une Porsche 911, se montrera le plus pratique pour embarquer un sac de commission afin d’éviter que la marchandise ne se répande dans l’habitacle une fois en route.
Visibilité et luminosité
Autre caractéristique propre à cette McLaren GTS par rapport à de nombreuses supercars moins faciles à vivre au quotidien : la visibilité périphérique est ici plutôt bonne (grâce au grand hayon et aux montants fins autorisés par la coque en carbone très rigide). Et on peut même égayer l’atmosphère à bord via un toit vitré en option. Ce dernier remplace le toit noir brillant en composite de série et dispose d’une fonction électrochrome bien pratique. On peut basculer entre cinq niveaux d’opacité par simple pression d'un bouton.
Supercar, avant tout…
Esprit Grand Tourisme ou pas, cette supercar reste néanmoins une… supercar. Il faudra donc se laisser « tomber » à bord ou s’en extraire avec autant d’élégance que possible. D’autant plus que dans ce cas-ci, il faut enjamber la coque en carbone et essayer d’attraper la porte en élytre pour la refermer. Si on cherche un véhicule GT exclusif moins contraignant à l’usage, la nouvelle Bentley Continental GT, par exemple, semble plus appropriée.
Même constat au niveau du système d’infodivertissement. Les clients adeptes des technologies dernier cri, de la connectivité de pointe et des écrans XXL resteront sur leur faim. La McLaren GTS ne profite, en effet, pas de sa refonte pour moderniser sensiblement son poste de conduite par rapport à la GT. En plus du cockpit digital de 10,25 pouces assez minimaliste, on retrouve le petit écran central tactile de 7 pouces en orientation portrait sur la planche de bord. Il offre juste la compatibilité Bluetooth (pas encore Android Auto ni Apple CarPlay) et sa navigation embarquée n’atteint pas le même niveau d’efficacité que celle des applications du type Waze ou Google Map. Dommage, pour un modèle Grand Tourisme a priori apte à partir à l’aventure pour de longues distances. Et avoir son smartphone ventousé sur le pare-brise de sa McLaren ne fait pas très classe, il faut bien le reconnaître…