Il y a peu, Herbert Diess, le PDG de Volkswagen, faisait part de ses craintes pour l’avenir de l’entreprise, tout en évoquant des coûts trop élevés par rapport à la concurrence lors d’une réunion du conseil de surveillance de l’entreprise. Des craintes, reprises par le quotidien allemand Handelsblatt, qui "pourraient menacer un poste sur quatre" et qui pourraient aboutir à "une suppression jusqu’à 30.000 emplois" au sein de Volkswagen.

Suite à cette sortie pour le moins alarmiste, l’entourage du patron de VW a tenu à tempérer quelque peu ces propos. Herbert Diess a exposé "des spéculations sur un scénario extrême" faisant référence à l’introduction de la semaine de quatre jours en 1994 qui "à l’époque" a "sauvé près de 30.000 emplois", a nuancé une source syndicale au sein du conseil de surveillance. Il existe toutefois "un consensus" quant au fait que "si les ajustements nécessaires ne sont pas faits dans les prochaines années, cela pourrait dans le cas extrême avoir des conséquences sur l’emploi", a souligné cette même source. Volkswagen va donc devoir revoir son modèle industriel sans tarder, cela ne fait aucun doute.

Changement de paradigme

C’est que de nos jours, la production d’un modèle thermique exige une main d’œuvre supérieure à celle nécessaire pour un modèle 100 % électrique. Vu l’évolution récente du marché, bon nombre de constructeurs sont contraints de faire des choix, dont celui d’opter pour une gamme de produits 100 % électriques. Et ce alors qu’une nouvelle concurrence, justement spécialisée dans la mobilité électrique, peut partir d’une page blanche pour développer de nouveaux produits sans avoir à reconvertir un outil existant. De quoi l’assurer d’une production plus efficace et donc moins coûteuse.

Il y a quelques jours, Toyota, par la voix d’Akio Toyoda, le PDG du plus grand constructeur automobile au monde, faisait part d’un constat similaire, et ce alors que le Japon prévoit d’interdire la vente de voitures thermiques d’ici 2035. Dans ce contexte, M. Toyoda a affirmé qu’un parc automobile purement électrique au Japon contribuerait à supprimer quelque 5,5 millions d’emplois dans le pays ! Soit la totalité de la main d’œuvre du secteur automobile local… Des propos probablement extrêmes mais qui témoignent de la tension qui règne actuellement au sein de toute l’industrie automobile.

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