La Bugatti Type 57, c’est la Bugatti des grands rouleurs de cette fin des années 1930. Elle reprend toutes les solutions techniques éprouvées par la marque en compétition, mais fiabilisées pour un usage routier. Grande routière, elle s’habillait de carrosseries dessinées par les plus prestigieuses manufactures et pouvait arborer tous les formats : berline, cabriolet, coupé, roadster… Ces Galibier, Ventoux, Atalante, Atlantic et autres sont aujourd’hui mythiques. Surtout ces deux dernières qui affolent les ventes aux enchères par leur rareté. Bon à savoir : les carrosseries d’usine étaient généralement dessinées par Jean Bugatti !
Un moteur d’une rare beauté
Sous le long capot avant, nous retrouvons une grande tradition de la marque : un 8 cylindres en ligne à double arbre à cames en tête. Tradition Bugatti oblige, le bloc est « borgne », c’est-à-dire que sa culasse n’est pas détachable et fait partie intégrante du bloc-moteur. Cette magnifique pièce aurait parfaitement sa place dans une vitrine, tant sa finition est soignée. Face aux cache-plastiques des moteurs actuels, ce 8 cylindres en impose par sa majesté !
Sonore !
Non seulement ce moteur est-il beau, mais en plus, il chante fabuleusement bien et avance des puissances stupéfiantes pour l’époque. Ses 3,2 litres de cylindrée développent un minimum de 135 chevaux dans sa version traditionnelle. Une puissance spécifique impressionnante pour l’époque. La version à compresseur (57C) développait quant à elle, 160 chevaux. La rarissime 57S annonçait pour sa part 180 chevaux, grâce à des nouveaux arbres-à-cames, mais sans l’aide de suralimentation ! Enfin, la version ultime, c’est la 57SC, qui rajoute un compresseur à ce dernier moteur, ce qui promet une puissance de 200 chevaux minimum… Rappelez-vous, nous sommes encore dans les années 30 !
Mais le plus fabuleux, c’est le comportement de ce moteur : son grondement rauque accompagne des montées en régimes musclées jusqu’à plus de 5.000 tr/min, avec une légèreté absolument inédite pour l’époque. Du très bel ouvrage, qui plus est assez fiable. A cette mécanique, une boîte sans synchro et à 4 rapports était accouplée. Du côté du châssis, on retrouve là encore du pur Bugatti : essieux avant et arrière sont rigides, alors que les freins sont à commande mécanique jusqu’en 1938. A partir de cette année-là, les freins passent à l’hydraulique alors que la marque adapte des amortisseurs télescopiques.
Aujourd’hui
Produite en 685 exemplaires de 1934 à 1939, la Bugatti Type 57 est la Bugatti la plus produite au Monde, tous modèles confondus ! La chose n’est donc pas (trop) rare à trouver dans les annonces, mais une fois de plus, tout dépend de ce que vous désirez. Entre une berline Galibier équipée du moteur de base et un coupé Atlantic produit en trois exemplaires, la cote peut être multipliée par cent ! Dans tous les cas, comptez un prix de départ d’environ 300.000 €. Ce qui reste relativement abordable, vu le pedigree du modèle : après tout, il s’agit de l’ultime voiture dessinée par Jean Bugatti !