La descendance tant attendue de la 159 a connu la pression dès ses débuts : elle devait sortir la vénérable marque Alfa Romeo de sa situation pénible. Car avant l’arrivée de la Giulia, la gamme Alfa se limitait aux vielles MiTo et Giulietta (si l’on mettait de côté la spartiate 4C). Mais la Giulia a débarqué avec de beaux arguments : des roues arrière motrices ou encore une version Quadrifoglio à moteur V6 développé par Ferrari !

C’est quoi exactement cette version “Veloce”?

Une version avec un nom frappant, qui crée en quelque sorte un pont sportif entre les Giuilia ordinaires et la variante Quadrifoglio. Sous le capot, vous avez le choix entre un 4 cylindres 2.0 turbo à essence de 280 ch et un 2.2 turbo diesel à 4 cylindres également, délivrant 210 ch. Les deux versions s’équipent d’office de la transmission intégrale Q4 et de la boîte automatique.  

À quoi reconnaît-on cette “Veloce”?

D’abord à ses gros pare-chocs. Mais aussi à son diffuseur arrière intégrant deux sorties d’échappement et à ses jantes spécifiques de 19 pouces. À l’intérieur, on note les sièges sport en cuir noir ou encore le volant sport avec palettes de changements de rapport en aluminium. Cerise sur le gâteau, vous avez droit à l’inscription « Veloce » sous le montant A.  

Que cache-t-elle sous le capot?

Dans notre cas, le 2.2 litres diesel. Après comparaison, notre collègue François Piette a estimé que c’était le plus agréable des deux moteurs disponibles dans la « Veloce ». Ce bloc à allumage spontané est entièrement façonné en aluminium et développe 210 ch à 3.500 tr/min et un couple de 470 Nm à 1.750 tr/min. De quoi pousser cette « Veloce » de 0 à 100 km/h en 6,8 secondes et l’emmener jusqu’à 235 km/h. La puissance est normalement envoyée en priorité aux roues arrière via la boîte automatique à 8 vitesses, mais la transmission intégrale Q4 reporte la cavalerie vers l’avant en cas de patinage du train postérieur.

Comment fonctionne ce moteur?

Plutôt bien, en fait! Le claquement du diesel est certes présent, mais il est suffisamment étouffé pour ne pas nous déranger. Le moteur est coupleux, réagit promptement et est même agréablement vivant lorsque l’on commute le DNA (le nom donné par Alfa au système de réglage du mode de conduite) en « Dynamic ». Un bon point également pour la boîte automatique, qui suit bien le rythme et commet peu d’erreurs. En mode « Dynamic » et en utilisant les palettes, les rapports s’enchaînent même très vite…

Comment roule cette Giulia “Veloce” ?

De façon plutôt amusante… Les ingénieurs italiens ont concocté une direction directe, qui réagit immédiatement au moindre petit mouvement du volant. Ajoutez à cela le caractère « propulsion » du modèle (malgré la transmission intégrale), un châssis bien équilibré, une position de conduite basse et vous prendrez beaucoup de plaisir en courbe au volant de cette Alfa. On ne peut cependant pas totalement débrancher l’ESP. L’efficacité prime donc toujours.  

Cette Veloce s’apprécie aussi en conduite calme. L’amortissement est certes un peu raide, mais avale correctement les irrégularités de nos routes belges. Si vous laissez travailler la boîte automatique en mode « Normal », cette « Veloce » se mue en agréable dévoreuse de kilomètres.

Que faut-il encore savoir ?

Que le spectacle se situe surtout du côté de la tenue de route. Les aspects pratiques sont moins soignés : le système mulltimédia n’est pas simple à utiliser et l’espace à l’arrière est un peu limité, de même que les rangements. La qualité de finition a bien progressé, mais il subsiste un écart par rapport au niveau « premium ».

Combien ça coûte?

La version diesel coûte 45.300 €. La Veloce à essence est quant à elle affichée à 46.550 €. Alfa fournit de série un climatiseur à deux zones, un régulateur de vitesse, un assistant de maintien de bande, un freinage automatique d’urgence, ainsi que des sièges en cuir électriques et chauffants. Il faut par contre se tourner vers la liste d’options pour obtenir les capteurs de parking et le système de navigation. Côté consommation, nous avons relevé 6,5 l/100 km, soit un petit deux litres de plus que les 4,7 l/100 km annoncés par le constructeur. 

Conclusion?

La gamme Giulia commence doucement à se développer. Cette Alfa Romeo mise sur son public favori, à savoir les conducteurs pour qui le plaisir dynamique prime. Le modèle ne peut certes rivaliser avec une concurrente comme la BMW Série 3 pour ce qui est de la qualité de finition et les services connectés, mais le client reçoit ici une agréable berline sportive. Et cette variante Veloce rehausse encore ces belles qualités dynamiques et réduit l’écart avec la très sportive Quadrifoglio…