Linda Jackson, PDG de Citroën, nous annonçait au Salon de l'auto en début d'année : "SUV, SUV, SUV". Sa réalisation la plus importante de ces dernières années, a été de faire passer le cap à Citroën plutôt que de rester les bras croisés. Et avec succès : la C3 Aircross est devenue la voiture familiale VAB de l'année, la C4 Cactus est meilleure que jamais depuis qu’elle s’appelle C4, et ce C5 Aircross doit devenir un vaisseau amiral mondial. En Chine, il a été introduit en 2017, alors qu'il a fallu attendre la fin de l'année dernière pour le voir chez nous.
Concept
Le résultat de cette attente peut être quelque peu prévisible, mais ce n'est pas du tout négatif. Le style doux avec des formes gaies et des courbes modérées est un succès, et il est donc logique que les Français étendent ce design à tous les modèles, en ce compris l’éternel Berlingo. Le C5 Aircross, long de 4,50 mètres, s’intercale parfaitement entre la Peugeot 3008 et la 5008 avec laquelle il partage sa base. Il est cependant, immédiatement reconnaissable comme Citroën. À l'avant, on voit deux rangées de phares, des couleurs contrastées dans les pare-chocs et sur les côtés, et des montants C noirs brillants qui donnent l'impression d’un toit flottant.
Les Citroën modernes sont devenues des voitures agréables à vivre, et cela se confirme avec ce C5 Aircross. Les matériaux et les tissus sont doux et agréables au toucher, les sièges sont un peu hauts et plats, mais semblent plus que confortables. Le tableau de bord a un look moderne avec des rectangles arrondis et de nombreux écrans. Un peu trop même, car pour le fonctionnement de la climatisation, il faut s’en référer à l'écran multimédia, comme c'est souvent le cas avec les véhicules français. Et cela détourne inutilement votre attention de la route… Il est également dommage que les boutons des modes de conduite soient un peu maladroitement dissimulés sur la console centrale. Le tableau de bord numérique, pour sa part, est un bijou.
L'intérieur du Citroën C5 Aircross est un peu plus petit que l'extérieur. Du moins, si le véhicule est doté d’un toit panoramique. Dans ce cas, la garde au toit à l'arrière est réduite, mais la banquette arrière compense cet inconvénient. Celle-ci se compose de trois sièges séparés, qui peuvent être coulissés. Le volume de coffre varie donc de 580 à 720 litres avec le dossier de la banquette arrière relevé. Si vous rabattez les dossiers, vous libérez 1.630 litres.
Le banc d'essai
Citroën nous a proposé deux versions diesel, le 1.5 BlueHDi de 130 ch et le 2.0 BlueHDi de 180 ch. Tous deux étaient équipés de la transmission automatique EAT8, qui est optionnelle sur le 1.5 et de série sur le 2.0. Sur le papier, ce dernier est deux secondes plus rapide sur le 0 à 100 km/h (8,6 secondes contre 10,6 secondes), mais dans la pratique, même le plus petit moteur diesel au caractère lisse convainc. Pour la plupart des utilisateurs, le 1.5 BlueHDi sera plus que suffisant.
Les deux moteurs sont d'ailleurs remarquablement bien isolés, ce qui, combiné à la boîte automatique à huit rapports et à la suspension confortable, assure une conduite détendue. A ce sujet, Citroën utilise sa suspension dite " Advanced Comfort ", avec des butées hydrauliques progressives. Elles permettent une bonne absorption des chocs les plus violents et assurent un grand confort de conduite. Mais la suspension n'est pas infaillible : des arêtes plus vives et des bosses provoquent parfois des réactions désagréables.
La suspension souple et confortable assure une conduite moins dynamique que des ressorts rigides qui maintiennent la carrosserie bien en ligne. Mais c'est aussi l'intention de Citroën : la sportivité n’est pas vraiment la bienvenue… La direction est légère et la carrosserie est sujette aux mouvements. Voilà qui n’est pas idéal pour les conducteurs sportifs, mais cela est parfaitement adapté aux situations plus détendues.
Les équipements de sécurité
Citroën propose ici ce qui est habituel sur ce segment : régulateur de vitesse, assistance au changement de voie, reconnaissance des panneaux de signalisation et assistance au freinage d'urgence de série. En option, nous retrouvons une caméra 360° avec une aide au stationnement et un avertisseur d'angle mort, bien qu'ils soient de série sur les versions les plus chères. Pour ces versions, Citroën propose également le système Grip Control avec aide à la descente. Ce système rend la conduite sur des terrains plus difficiles plus accessibles, grâce au système antipatinage adaptatif.
Les gadgets
L'écran multimédia de 8 pouces est de série, les versions plus chères incluent Apple CarPlay et Android Auto, et la navigation. La radio numérique, un chargeur à induction pour votre smartphone et la dashcam intégrée (" ConnectedCAM " en langage Citroën) sont en option.
Le compte
Le prix de base du Citroën C5 Aircross est affiché à 24.150 €, mais il s’agit alors du moteur de base essence, le 1.2 PureTech de 130 ch dans la version de base, Start. Le 1.5 BlueHDi 130 est disponible à partir de la deuxième version (Live) contre 29.350 €. Pour la boîte automatique, vous payez un supplément de 2.150 €. Le 2.0 BlueHDi est disponible à partir de la version Feel, avec un prix plus costaud : 36.500 €.
En ce qui concerne la consommation de carburant, Citroën annonce le 1.5 BlueHDi avec une moyenne de 4 à 4,2 l/100 km et des émissions de CO2 de 105 à 109 g/km, selon les jantes et les pneus choisis. Le 2.0 BlueHDi est annoncé avec une consommation de 4,7 à 4,9 l/100 km et des émissions de CO2 de 124 à 128 g/km. Nous avons ajouté environ deux litres aux deux moteurs.
Le verdict
Le Citroën C5 Aircross est un SUV qui se veut différent des autres. Là où les marques allemandes - et même le cousin Peugeot - visent la dynamique de conduite, ce Français opte résolument pour le confort. Il le fait avec un style visuel distinctif et offre à la place, un confort de conduite élevé. Les moteurs diesel font leur travail silencieusement et en douceur, mais coûtent un peu plus cher que leurs équivalents essence, ce qui rend ces derniers plus intéressants pour la plupart des acheteurs privés.