Avec une nouvelle Volkswagen Polo qui met le paquet pour rester au sommet de son segment, la concurrence doit s’armer au meilleur niveau pour avoir une chance de se faire une place au soleil. Ford pousse donc son modèle fétiche vers le haut. Et que reste-il à ceux qui désirent un modèle d’accès, me direz-vous ? La Ka+, une petite citadine à 5 portes sans chichi, mais exécutant du bon boulot.
Grandie !
Ce sont quasiment toutes les catégories de voitures qui sont touchées par un pic de croissance. Y compris les citadines ! La Fiesta, pour sa part, s’allonge de 7 cm et dépasse aujourd’hui la barre fatidique des 4 mètres (4,04 m). Question style, Ford ne prend pas trop de risques en dessinant une voiture assez consensuelle mais au regard sportif… Et comme nous le verrons plus tard, cette sportivité n’est pas qu’en apparence ! Bien entendu, vous pourrez toujours la commander en 3 ou 5 portes.
Haut-de-gamme
C’est un constat général : le client lambda ne se satisfait plus du modèle de base et opte régulièrement vers les exécutions les plus hautes. Ford a donc soigné sa palette d’exécutions haut-de-gamme : Titanium, ST-Line pour les sportifs et même, pour les amateurs de summum absolu, Vignale. Cette finition, outre un équipement complet, une calandre spécifique et un habitacle plus soigné, profite également d’un service après-vente étendu. Ford annonce également deux futures variantes à l’horizon 2018 : la sportive ST de 200 chevaux et le crossover Active, une première pour la Fiesta.
Aides à la conduite
On l’a dit, Ford a poussé le curseur de la technologie vers le haut. C’est qu’avec le groupe Volkswagen qui débite des aides sécuritaires à tire-larigot, il s’agit de ne pas se laisser distancer ! Et Ford est plus que dans le coup avec une palette réellement impressionnante : système de prévention des collisions avec freinage d’urgence et détection des piétons, stationnement semi-automatique Active Park Assist avec aide au stationnement perpendiculaire, reconnaissance des panneaux de signalisation, système d’éclairage intelligent, alerte de véhicule en approche (Cross Traffic Alert), régulateur de vitesse adaptatif, surveillance des angles morts, alerte de somnolence, aide au maintien dans la voie...
Bienvenue à bord
Dans l’habitacle, Ford a incontestablement fourni des efforts considérables pour rendre sa Fiesta plus attirante et plus technologique. C’en est fini du fouillis de boutons sur la planche de bord, place à une tablette tactile, facile et complète (Apple CarPlay et Android Auto au programme). Selon le niveau de finition, cette dernière est disponible en trois dimensions (4,2 pouces non tactile, 6,5 pouces tactile et 8 pouces tactile). Même l’ordinateur de bord logé dans l’instrumentation se pare de couleurs pour égayer l’ensemble ! Belle attention à l’égard des mélomanes : une excellente stéréo de 675 Watts développée par B&O est proposée en option.
Et pourtant…
Intuitive, largement équipée et suffisamment habitable, la Fiesta propose également un coffre satisfaisant de 303 litres avec double plancher. Les dossiers rabattables de la banquette arrière permettent d’étendre ce volume à 984 litres. Cerise sur le gâteau : une fois rabattus, lesdits dossiers forment un plancher plat ! Pourtant, n’allez pas croire que tout est rose : en dépit des efforts de la marque pour tirer son modèle vers le haut, quelques plastiques durs continuent de décevoir. Une critique récurrente formulée aux produits de la marque !
Vignale : touché, coulé ?
La finition Vignale rajoute une planche de bord recouverte de cuir, des sièges spécifiquement brodés, une calandre chromée et, bien entendu, un équipement pléthorique. Pourtant, rien n’y fait. Ce ne sont pas ces petites touches de mascara qui masquent les lacunes du modèle en matière de finition, au contraire : les plastiques durs des contre-portes et de la partie inférieure de la planche de bord sautent alors, d’autant plus aux yeux. Quant aux sièges, ils pêchent par une sellerie trop ferme qui ne donne pas un grand sentiment de « cocooning ». Enfin, le toit panoramique en deux parties est une belle idée mais il compromet la garde au toit arrière. Vous l’aurez compris, ce ne fût pas notre version préférée…
Moteurs pétillants
Ford propose une très large palette de moteurs essence : 1.1 atmo de 70 et 85 ch, et 1.0 EcoBoost de 100, 125 et 140 chevaux. En diesel, le 1.5 TDCi est décliné en deux variantes de puissance : 85 et 120 ch. Lors de cette première prise en main, Ford nous a laissé le choix entre le 1.0 EcoBoost de 140 ch et le 1.5 TDCi de 120 ch. Seul le moteur EcoBoost de 100 ch peut s’équiper d’une boîte automatique (6 rapports).
Au volant
Mais c’est clairement au volant que la Fiesta se déguste le plus. D’abord essayée dans la version ST-Line avec son châssis surbaissé et le moteur EcoBoost de 140 ch, la Fiesta nous aura bluffés ! Cette petite-là, croyez-nous sur parole, elle est capable d’en remontrer à des voitures sportives de gabarit bien supérieur ! Tout participe au plaisir de conduire : le moteur vif, pétillant et rageur avec sa sonorité de trois pattes endiablé ; la commande de boîte de vitesses (6 rapports) impeccablement étagée et surtout, mais alors surtout, le châssis !
Danseuse de Samba
Là, on ne peut qu’applaudir les ingénieurs qui ont réussi un fabuleux tour de force en conciliant un confort filtrant, un superbe maintien de caisse, une stabilité de roc aux vitesses les plus élevées et… un tempérament de danseuse brésilienne lors des levers de pied en courbe ! Certes, mieux vaut être réveillé, mais la capacité de la petite Fiesta à enrouler les courbes en pivotant avec son derrière devient vite addictive pour qui a un peu l’habitude de ce genre de tempérament. Pas d’inquiétude pour les autres : conduite proprement, la Fiesta ne réserve aucune mauvaise surprise.
Plus souple, mais pas plus molle !
La version Titanium équipée du moteur TDCi 120 ch ne nous aura pas déçus non plus : l’insonorisation est digne des véhicules des catégories supérieures en dépit d’un moteur tournant au carburant lourd. Le moteur, pour sa part, pousse comme un beau diable jusqu’à 3.500 tr/min environ, réclamant une surveillance constante du compteur de vitesse. Si le châssis est plus souple que celui de la ST-Line, il n’en reste pas moins très agréable : d’abord sous-vireuse en entrée de courbe, la Fiesta glisse ensuite des 4 roues pour terminer par un léger survirage les courbes prises à une allure un peu trop optimiste ! Et le confort n’en est que meilleur.
Budget
Avec un ticket d’entrée à 15.050 € (3 portes, Trend, 1.1i 70 ch), la Fiesta n’est plus aussi « prolétaire » qu’elle ne l’était. Une version Titanium équipée du moteur EcoBoost de 100 ch en boîte manuelle (notre maître-achat), revient d’ailleurs à 18.650 €, hors options ! Quant à la ST-Line équipée de l’EcoBoost 140 ch, elle réclame… 21.250 € ! Rajoutez 500 € pour une carrosserie à 5 portes. Enfin, le haut de gamme absolu est constitué par la version Vignale TDCi 120 ch à 5 portes, à 23.850 €. Et il reste encore pas mal d’options… Heureusement, les moteurs semblent faire preuve d’une belle sobriété. A vérifier lors d’un test sur plus longue durée.
Conclusion
Certes, elle est plus grande, nettement mieux équipée et aussi, plus facile et intuitive. Mais est-elle devenue premium pour autant, cette brave petite Fiesta ? Non, la qualité de la finition laisse toujours à désirer. Mais la Ford se rattrape avec un argument massue nous faisant oublier ces quelques petits errements : un plaisir de conduite au sommet de la catégorie !