Petit cour d’histoire : en 1989, sur les conseils avisés d’un journaliste automobile américain, Mazda reprend à son compte le concept du petit roadster bon marché. Pour ce faire, il s’inspire des créations britanniques des années 60, mais y ajoute sa touche personnelle : fiabilité et facilité de prise en main. N’en jetez plus ! Ainsi parée, la MX-5 a fait mouche. Aujourd’hui, le modèle en arrive à sa quatrième génération (environ un million d’exemplaires vendus au total, tout de même !) et promet monts et merveilles en matière de plaisir de conduite.
C’est tout petit !
A l’heure où les voitures forcissent de toutes parts et où les SUV envahissent nos rues, il est hyper rafraichissant de se retrouver nez à nez avec une si petite voiture : 3,9 m de long, 1,2 m de haut et 1,7 m de large ! La recette de la MX-5, c’est aussi ça: deux places, des dimensions réduites, un moteur tiré de la grande série devant, deux roues arrière motrices et une capote pour surmonter le tout. Cette recette, Mazda l’a appliquée religieusement pour ce nouveau modèle et le résultat est à tomber ! Même si tout le monde ne sera pas forcément envoûté par les lignes de cette nouvelle venue… Une question de goûts !
Vraiment trop petit ?
Non, vous ne montez pas à bord d’une MX-5 : vous vous y laissez tomber ! Et non, ce n’est pas le coup de foudre immédiat. Les grands gabarits pesteront rapidement contre la garde au toit limitée, l’espace étriqué, le manque de maintien des sièges et l’absence quasi-totale d’espaces de rangement. On n’y trouve même pas de boîte à gants !
La finition, pour sa part, joue sur les chromes et les surpiqûres pour tenter de séduire, sans vraiment y parvenir… Le passager, quant à lui, se sentira tout aussi encaqué. Et les bagages ? C’est encore pire ! Avec son volume de 130 litres seulement, le coffre n’est pas vraiment paré pour les séances Ikea… Sinon, il vous reste l’option de la petite véronique chromée sur la malle…
Confort
Au quotidien, la MX-5 n’est donc pas très évidente à vivre, même si le confort est tout à fait honorable : la légèreté fait vraiment des miracles, car la MX-5 absorbe parfaitement les irrégularités de terrain ! L’insonorisation, quant à elle, est plutôt perfectible : capote fermée, sur autoroute, les bruits de vent deviennent assez envahissants. Mais quels sacrifices ne sommes-nous pas prêts à faire pour goûter à une voiture qui revient à l’essence-même du plaisir de conduite ?
On arrête de se plaindre ?
Qui bene amat bene castigat, disait l’autre, soit qui aime bien châtie bien. Alors certes, on la châtie un peu cette MX-5, mais on l’adore ! D’abord, parce que le problème de garde au toit n’en est pas un : un clic par ci, un mouvement de bras par là et hop ! Plus de toit et une garde au ciel kilométrique ! Non, la capote n’est pas électrique, mais nous avons du mal à croire qu’un moteur électrique puisse être plus rapide que ce système manuel.
Ensuite, on se régale du reste : l’ergonomie impeccable, le petit levier de vitesse qui tombe pile dans la main et l’instrumentation mettant le compte-tours à l’honneur avec qui plus est, une zone rouge au-delà des 7.000 tr/min !
Du bonheur tout le temps !
Même en roulant à très basse vitesse, la MX-5, ce n’est que du bonheur. La réactivité de train avant, la précision des trains roulants, la commande de boîte fabuleuse, le calibrage parfait des commandes et le moteur qui répond à la moindre sollicitation de la pédale de droite. Pas de doute, cette voiture n’a qu’un seule objectif : vous donnez du plaisir !
Une cavalerie bien mince ?
L’esprit de la MX-5 se conjugue à la perfection avec un petit moteur pétillant, pas trop puissant, mais très vivant. Et ce 1.5 l remplit parfaitement ce rôle. Probablement mieux que le plus puissant, mais moins enivrant 2 litres. Revenons à notre 1.5 l : ses 4 cylindres délivrent 131 chevaux à 7.000 tr/min et, dénué de turbo, il affiche un couple de 150 Nm. Associé à une boîte à 6 rapports, il fait des merveilles dans cette voiture de 975 kg à peine !
La banane !
Route sinueuse en vue ? C’est le moment de lâcher la cavalerie ! Travaillez le petit moteur est un bonheur indicible : non seulement la commande de boîte frôle la perfection, mais en plus, entre 5.000 et 7.000 tr/min, le moteur trouve un second souffle et vrombit de manière parfaitement subjective ! Un bon turbo diesel est sans doute capable de vous suivre, mais certainement pas avec la même pétulance…
Virage en vue ? Sautons sur les freins. Le pédalier idéalement disposé permet d’enchainer les manœuvres de talon-pointe à la vitesse de l’éclair, tout en descendant les rapports. Prolongez le freinage jusqu’à l’entrée du virage : le train arrière se place gentiment, tandis que le regard vissé sur la sortie de la courbe, vous remettez rapidement les gaz. Avec 150 Nm, vous ne risquez pas de faire souffrir les pneumatiques, mais vous voilà repartis pour un tour de manège, dans un ronflement toujours aussi joyeux ! A part quelques engins atypiques (Caterham, notamment), il est difficile de trouver plus jouissif ! Franchement, qu’est-ce qu’ils leur trouvent à leurs Ferrari, tous ces jeunes cadres fortunés ?
Quelques petits détails…
Le freinage n’est pas sensationnel, mais vu la masse de l’engin, il suffit amplement. On l’a dit, le comportement routier est LE point fort de la voiture, avec une agilité diabolique et des réactions aussi saines que rigolotes. Bref, la MX-5 est un vélo avec lequel vous pouvez absolument tout faire ! Nous émettrons simplement une remarque au sujet de la direction, trop légère et pas assez centrée à notre goût. Sur chaussée glissante et avec un pied droit plombé, l’absence d’autobloquant se fait également ressentir. Mais bon, là, nous pinaillons vraiment !
Tarif
La sportive la plus amusante de l’année est également… l’une des moins chères ! En effet, Mazda propose sa MX-5 dès 22.490 € ! La finition Skydrive nous semble la plus homogène, apportant pas mal en terme d’équipement pour 1.000 € supplémentaires. A la pompe, « Mimix » reste tout aussi raisonnable : environ 7,5 l/100 km, en dépit d’une conduite assez enthousiaste !
On l’a dit, l’équipement est forcément assez succinct, mais il comprend malgré tout un système d’info-divertissement commandé par une molette (mal) située derrière le levier de vitesse. Petite remarque au sujet de la navigation : notre système semblait constamment perdu dans la pampa…
Conclusion
Vous recherchez une petite sportive amusante à prix d’ami ? N’allez pas plus loin ! Bien sûr, la MX-5 ne remplit pas exactement les mêmes services qu’une familiale, étant par nature, une voiture plutôt « égoïste »… Et alors ? On a que le bien que l’on se fait ! La MX-5, c’est un plaisir des sens. Une joie de vivre débordante s’échappe de cette petite chose, donne du plaisir à la pelle à toutes les allures et ne peut que vous imprimer un large sourire à chaque instant où vous grimpez dedans. D’autant qu’à ce prix, c’est vraiment cadeau…