Porsche a d’abord utilisé les lettres GTS pour homologuer des véhicules destinés à la compétition. Aujourd’hui, elles sont devenues symboles de sportivité. Elles promettent un dynamisme qui se rapproche d’une GT3 tout en profitant du confort d’une Carrera. Sur papier, cela ressemble effectivement à la sportive idéale. Mais qu’en est-il en pratique ? Nous avons pu le découvrir en Italie à bord de la Targa, mais également dans la version Coupé aussi bien sur route que sur circuit !
Légèrement pimentée
La GTS, c’est avant tout un look pas tout à fait comme les autres. De série, le modèle se dote d’un pack SportDesign légèrement adapté. On retrouve également des jantes spécifiques équipées d’écrous centraux ainsi qu’une multitude de détails foncés : des roues en passant par les optiques jusqu’aux échappements, tout est noir ! Contrairement aux imposants appendices aérodynamiques de la GT3, tous ces changements restent subtils. Ils contribuent tout de même à rendre la voiture plus agressive. Qu’elle soit rouge, verte ou grise, c’est toujours une 911 à la forme immédiatement reconnaissable. Allez, assez parlé de sa carrosserie, il est temps de s’installer au volant !
Il y a pire comme endroit pour passer le temps…
Une fois dans l’habitacle, on est bien dans une 992. Les boutons ont fait place à des écrans et panels tactiles. On apprécie que Porsche n’ait pas poussé le bouchon trop loin en laissant quelques molettes ainsi que certaines fonctionnalités directement accessibles depuis la console centrale. Le résultat final est harmonieux et, comme toujours chez le constructeur allemand, extrêmement bien fini. La petite touche qui donne la banane avant même de mettre le contact, c’est ce magnifique compte-tours analogique installé juste devant le conducteur.
Dans cette GTS, et comme on avait déjà pu le remarquer dans la Taycan, l’alcantara est roi ! Porsche l’appelle Race-tex et il est partout, des sièges au volant en passant par le levier de vitesses pour autant que l’on sélectionne la boîte manuelle. La cerise sur le gâteau, ce sont les sièges baquets en carbone sortis tout droit de la GT3. Dommage qu’il s’agisse d’une option à près de 6.000 €…
Ça pousse, et ça pousse fort !
Situé directement sur l’essieu arrière, pas de bloc atmosphérique mais le même flat 6 turbo de 3 litres que dans les autres Carrera. Sauf qu’il développe ici 480 ch et 570 Nm de couple disponibles dès 2.300 tr/min ! En d’autres mots, ça pousse fort, et tout le temps ! Si l’on pouvait regretter des vocalises un peu timides dans la versions plus classique, l’échappement sport spécifique donne davantage de caractère à la GTS. Il ne la transforme pas non plus en chanteuse d’opéra qu’on entend des kilomètres à la ronde, ce qui n’est peut-être pas plus mal. Après tout, cette version se veut aussi utilisable au quotidien.
Cette mécanique est, de série, couplée à la transmission PDK de Porsche. Rapide et efficace, il n’y a rien à redire sur l’excellente boîte à double embrayage du constructeur qui a fait ses preuves au fil des années. Sans supplément (ni ristourne...) Porsche est d’accord de remplacer cette dernière par une boîte de vitesses manuelle à 7 rapports. Et l’on ne voit aucune raison de s’en priver ! D’abord parce qu’on s’habitue sans difficulté à la vitesse supplémentaire. Ensuite, car le levier tombe parfaitement sous la main et l’on ressent à merveille le moment exact où le rapport s’enclenche. Petit bonus, sa course a même été raccourcie dans la GTS et, en mode sport, la voiture effectue automatiquement un talon-pointe. Passer les vitesses est un pur bonheur, même si l’on n’en a pas vraiment besoin tellement le moteur est coupleux.
Une vraie sportive
Sous le soleil, c’est à bord de l’iconique version Targa que nous avons pris la route. Boîte manuelle, décapoté et lunettes sur le bout du nez, on ne s’est pas ennuyé ! Attention tout de même aux turbulences provoquées par l’air entrant dans l’habitacle. Mieux vaut rouler fenêtres ouvertes et profiter à fond du son de l’échappement plutôt que d’être dérangé par le vent.
Sur les petites routes italiennes pas vraiment en bon état, la GTS fait vite savoir qu’elle est avant tout une sportive ! Son châssis spécifique est en effet légèrement plus rigide que celui d’une Carrera. Ses jantes de 20 pouces à l’avant et 21 à l’arrière n’aident pas non plus... N’espérez donc pas vous balader confortablement à son volant. Elle préfère dévorer les enchaînements de courbes plutôt que de prendre le temps de les savourer. Précise, vive et directe, impossible d’exploiter son plein potentiel sur route ouverte. Heureusement que le circuit de Vallelunga n’était pas loin…
Et sur circuit ?
Une fois sur la piste, on en a profité pour passer à la version coupé équipée de la boîte PDK. Munie de la transmission intégrale, la sportivité de cette 911 ne rime pas spécialement avec dérive, mais plutôt avec efficacité ! Beaucoup mieux posée sur ses appuis grâce à ses voies élargies par rapport à la précédente génération et bien aidée par ses 4 roues motrices, elle n’est pas facile à prendre en défaut cette GTS ! Pourtant, comme nous l’avons dit précédemment, le flat 6 turbo pousse très fort ! Heureusement, cette Porsche freine tout aussi bien ! Il faut dire que derrière ces jantes spécifiques se trouvent les disques et étriers de la Turbo ! En option, à près de 10.000 €…, la GTS peut se munir de freins en céramique.
Aïe, et re-aïe…
Sans surprise, cette Carrera 4 GTS n’est pas donnée. La carrosserie coupé équipée de 4 roues motrices débute à 157.312,10 €. Comptez 171.953,10 € pour la Targa 4 GTS ! Et vous l’aurez sans doute compris, ces tarifs sont loin d’inclure la moindre option… L’exemplaire dont nous avons pu prendre le volant sur la route coûte 20.000 € en plus du prix du départ de la Targa. Aïe. Quant à la voiture que nous avons piloté sur la piste disposant de ces magnifiques sièges baquet, ça sera plus de 30.000 € supplémentaires par rapport au coupé ! Re-aïe…
Notre verdict
La 911 GTS est-elle la sportive idéale ? Elle n’en est en tout cas pas loin. En version 4 roues motrices, elle préfère malheureusement l’efficacité au fun. Quant à ses suspensions, elles sont peut-être un brin fermes pour un usage quotidien. Pour le reste en revanche, c’est un sans-faute ! Puissante, rapide et précise, elle est un véritable régal à conduire, tout particulièrement en boîte manuelle ! Finalement, ce n’est pas tellement étonnant qu’elle se monnaie contre une si grosse somme d’argent…