En 2021, Toyota présentait le concept bZ4X au salon de Shanghai. L'abréviation bZ signifie « Beyond Zero » (au-delà de zéro) et sera bientôt visible sur toute une famille de VE. Le concept, aux lignes plutôt audacieuses et agressives, est très proche du modèle de série que nous avons essayé. Petit rappel au passage : ce modèle a un frère jumeau, le Subaru Solterra !



Depuis quelque temps, les Japonais se montrent en effet plutôt audacieux en matière de design. Il suffit, pour s’en convaincre, de lorgner sur les dernières Aygo X et Yaris ! Forcément, leur premier VE ne déroge pas à la règle. En ce qui nous concerne, nous saluons cette audace !

eTNGA

Le bZ4X a été développé sur une « nouvelle » plateforme, l'eTNG. Toutefois, les fins connaisseurs comprendront qu'il s'agit d'une évolution de la plateforme TNGA, utilisée pour toutes les Toyota de taille moyenne. En d'autres termes, ce SUV est un cousin du Toyota RAV4 hybride. Par rapport à ce dernier, le bZ4X est plus long de 90 millimètres (4 690 mm), plus large de 5 millimètres (1 860 mm) et plus bas de 40 millimètres (1 650 mm), tandis que l'empattement de 2 850 mm affiche 16 centimètres de plus. Voilà qui est plutôt une bonne nouvelle pour l'espace intérieur !

Tant à l'avant qu'à l'arrière, l’habitabilité est effectivement généreuse et ce, que ce soit pour vos pieds ou vos coudes. Hélas, le toit raboté de 4 centimètres se traduit aussi par un manque de garde au toit, surtout à l'arrière : notre copilote d'1,94 mètre touchait d’ailleurs le plafond de sa tête. Le bZ4X n'est donc pas une voiture pour les basketteurs. Et pas pour les déménageurs non plus, car avec un coffre de 452 litres et l'absence de compartiment à bagages à l’avant, il est plus proche de la Yaris Cross (397 litres) que du RAV4 (580 litres) ! Oups…


En ce qui concerne l'ergonomie, le bilan n’est pas non plus très favorable... Le volant compte de nombreux boutons dont les fonctions ne sont pas toujours claires. De plus, le tableau de bord digital est difficilement lisible : la moitié supérieure des informations est masquée par le volant ! Plus tard (d’ici 2023 ou 2024), Toyota proposera une direction by-wire en combinaison avec un volant « Yoke » façon Tesla. Nul doute que ce dernier devrait offrir une meilleure vue sur les compteurs.

Comme sur des nuages

Concernant le confort, nous sommes en revanche plutôt satisfaits de ce SUV : la suspension est douce comme de la soie et filtre parfaitement les bosses. De plus, l'insonorisation est excellente et même avec les plus grandes jantes disponibles, les bruits de roulement sont quasiment inaudibles. En usage quotidien, ce confort est très appréciable mais sur les routes sinueuses, on remarque que cette souplesse de suspension avoue ses limites. Sur les routes vraiment mal revêtues, cela se traduit parfois par des bruits de roues et des mouvements de pompage… Rajoutez à cela une direction plutôt paresseuse et vous comprendrez pourquoi le bZ4X n'inspire pas une grande sportivité…

Côté batterie, Toyota annonce 71,4 kWh, soit une autonomie de minimum 411 km et allant jusqu'à 500 kilomètres (cycle WLTP).

La charge rapide peut atteindre 150 kW, de sorte que la charge de presque vide à 80 %, s'effectue en une demi-heure. Cependant, nous tenons à souligner que nous n'avons même pas approché l'autonomie promise lors de notre essai ! Pourtant, notre essai s’est réalisé dans les environs de Copenhague, là où le trafic impose une vitesse comprise 50 et 80 km/h, soit des conditions optimales pour une consommation réduite ! En effet, l'ordinateur de bord de notre voiture d'essai indiquait 17 kWh/100 km, soit 20 à 30 % de plus que ce à quoi nous sommes habitués avec des voitures de ce segment, dans ce genre de conditions.



14 ch de différence

Relevons toutefois que nous avons essayé la variante à 4 roues motrices, reprenant un moteur électrique de 109 ch par essieu, soit une puissance totale de 218 ch. Il existe également une version plus sobre, avec un moteur sur les seules roues avant : avec ses 204 ch, elle ne rend que 14 ch à la version 4x4 ! Sur le papier, elle est plus de 10 % plus économique et atteint les 100 km/h presque aussi rapidement (7,5 au lieu de 6,9 secondes).

Vaut-il mieux attendre ?

Conseil : les premiers modèles devront se contenter d'un chargeur interne de 6,6 kW AC, mais à partir du dernier trimestre 2022, celui-ci sera remplacé par un chargeur triphasé pouvant gérer jusqu'à 11 kW. Ainsi, en Europe, où le courant triphasé est la norme pour les stations de recharge publiques, il serait judicieux d'attendre la fin de l'année pour passer commande.

10 ans de garantie 

Outre le confort, le principal atout du bZ4X est sa garantie de 10 ans qui offre une belle tranquillité d’esprit. Ou du moins tant que vous vous rendez fidèlement chez votre concessionnaire Toyota pour l'entretien : à chaque maintenance, la garantie est prolongée d'un an, et ce jusqu'à 10 ans (ou 200.000 kilomètres). Le secret de cette fiabilité ? Une première pour la marque, à savoir le refroidissement liquide des batteries : toutes les hybrides de la marque, ainsi que le Lexus UX 300e électrique, utilisent des batteries refroidies par air, moins idéales pour la longévité.

Notre verdict

Le Toyota bZ4X est une voiture silencieuse et confortable, disposant d’une autonomie suffisante et dont les capacités de charge rapide devraient vous rassurer pour les longs trajets. Cependant, il faudra apprendre à voyager léger : le coffre est franchement réduit ! Enfin, terminons par une bonne note : ce SUV électrique n'est pas beaucoup plus cher qu'un RAV4 hybride à l’équipement et à la puissance similaires (à partir de 49 920 €, contre 47 730 € pour un RAV4 Style Plus).

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