Disparue depuis une quinzaine d’années de ce côté du monde, la Camry n’en a pas moins continué sa carrière internationale sans interruption depuis le lancement de sa première génération en 1982. Depuis cette date, ce ne sont d’ailleurs pas moins de 19 millions d’unités de Camry qui ont été assemblées par le géant japonais. Un chiffre assez impressionnant pour une berline trois volumes de ce gabarit. Avec plus de 700.000 ventes/an, la Camry est d’ailleurs la berline tricorps la plus populaire dans le monde.
Lexus « abordable »
Techniquement, cette 8ème génération de Toyota Camry se base sur la plateforme modulaire TNGA-K du groupe japonais. Elle se présente comme une cousine, plus abordable, de la récente Lexus ES 300 h découverte il y a quelques mois. Toyota la propose chez nous à partir de 36.970 €. Soit un ticket d’entrée inférieur de plus de 11.000 € par rapport à sa cousine siglée Lexus (47.990 €).
Classique
Pour ce tarif inférieur, on repartira alors au volant d’une
berline au style plus classique et affichant, bien sûr, un blason moins prestigieux.
Chacun jugera selon ses goûts, mais la 8ème génération de Camry
présente toutefois des proportions assez équilibrées et une allure relativement
dynamique pour le segment des grandes berlines statutaires. En revanche, tirant vers les 4,90 m elle est tout de même assez encombrante au quotidien. Plus, en tous les cas, que l'Avensis qui jouait jusqu'ici le rôle de grande berline dans le catalogue Toyota en Europe...
Efficace et spacieux
À bord, on remarquera la présence de quelques plastiques moins flatteurs qu’à l'intérieur de la Lexus ES ou des traditionnelles références allemandes du segment. La planche de bord reste également assez classique. Mais ergonomique et fonctionnelle. Indéniablement, la qualité principale de cette Camry reste toutefois l’espace habitable. Aux places arrière, on a véritablement l’impression de se glisser à bord d’une limousine. Afficher un empattement de 2,82 m, ça aide évidemment ! Le coffre aussi, est plutôt généreux avec plus de 500 l (524 l). Mais bien sûr, il faudra composer avec un accès relativement étroit et une hauteur assez faible. En fait, le coffre est surtout très profond. Mais dommage: aucune silhouette break n'est envisagée pour rendre le coffre plus fonctionnel.
2.5 l
À l’instar de sa cousine Lexus ES, la Camry ne sera proposée chez nous qu’avec une unique mécanique hybride. Basée sur la quatrième génération du système hybride de Toyota, cette chaine cinématique associe un moteur essence 2.5 l de 177 ch à un moteur électrique pour une puissance totale combinée de 218 ch. De quoi accrocher le 0 à 100 km/h en 8,3 s contre 8,9 s pour sa cousine prestigieuse un peu plus lourde. Dans les deux cas, la vitesse de pointe est fixée à 180 km/h.
Tout en souplesse
Si les performances générales ne sont pas explosives, en revanche, la souplesse de fonctionnement est indéniable. Cette chaine cinématique permet à la Camry de glisser sur l’asphalte sans heurt ni quasiment le moindre bruit. Pour peu, on se croirait au volant d’une berline XXL électrique ! Même lors des plus grosses relances, la sensation désagréable que conférait le moteur thermique qui s’emballait des précédentes générations d’hybrides de Toyota est ici quasiment absente.
Un peu pataud
Imbattable pour avaler les kilomètres dans le plus grand des conforts, la Camry dispose d’un amortissement particulièrement filtrant. En revanche, contrairement à ce que Toyota promet grâce à l’arrivée de la nouvelle plateforme modulaire plus rigide et au centre de gravité abaissé, la Camry n’a rien de très dynamique. Mais bon, si l’on s’oriente vers une berline hybride à trois volumes de près de 5 mètres de long, c’est qu’on ne cherche pas prioritairement un comportement dynamique tranchant, si ?
98 g/km
Sans imposer de recharge sur le réseau, la mécanique hybride de cette grande Camry affiche un appétit particulièrement faible. En adoptant un rythme coulé sur un parcours peu exigeant, on peut facilement descendre autour des 5l/100 km. Un chiffre assez impressionnant pour une berline de ce gabarit qui pourrait même rendre les concurrentes sirotant du diesel jalouses ! Un appétit mesuré qui permet, en outre, d’envisager d’espacer ses arrêts à la pompe de près de 1.000 km avec le réservoir de 50 l.
En roulant davantage sur les autoroutes et en adoptant un rythme plus exigeant, on parviendra à conserver la consommation réelle sous les 7l/100 km. L’homologation CO2/km de seulement 98 g permettra à la Camry d’être fiscalement intéressante. Mais surtout en Flandre. En Wallonie et à Bruxelles, la « grosse » cylindrée du bloc thermique se montrera en revanche plutôt pénalisante…
Combien ?
On l’a écrit, la Camry est disponible chez nous à partir de 36.970 € en version de base. Pour ce tarif, on disposera déjà d’un équipement de série généreux. Toyota propose néanmoins une Camry Premium facturée 41.270 € à l'équipement pléthorique. Notons toutefois que son homologation CO2/km sera alors légèrement supérieure (101 g).
Conclusion
Confortable et ultra-spacieuse, la Camry parvient tant à limiter sa consommation d’essence qu’à soigner son agrément mécanique. Une offre intéressante pour les amateurs du genre, donc. Mais son gabarit, qui reste assez encombrant dans nos villes, et l’absence de version break, qui serait plus pratique à l’usage, ne devraient pas aider la Camry à séduire autant de ce côté du monde qu’en Asie, Russie ou aux Etats-Unis.