Désirer une Opel pour son style ? Pas un ancêtre, non, un véhicule neuf tout droit sortie de l’usine ! C’est le pari que prend le constructeur allemand avec l’introduction dans sa gamme du Mokka. De prime abord, impossible de nier qu’il en impose ! Sa face avant verticale arborant la nouvelle signature lumineuse de la marque, son long capot noir et nervuré, ses ailes larges, ses fins feux arrière et sa double sortie d’échappement inspirent le dynamisme. Mais dans le genre SUV typé sportif, il y en a un autre qui fait office de référence, le Ford Puma. Ce Mokka a-t-il de quoi faire de l’ombre au leader du segment ?
Finition, équipement : avantage Puma
L’effet « waouh » des lignes extérieures continue à bord du Mokka. L’assise est basse, très proche de celle d’une berline ou d’un coupé. Une fois installé, le conducteur est alors cerné par deux immenses écrans. Au centre, on retrouve le système multimédia PSA, malheureusement d’ancienne génération. Si son graphisme commence à dater, il reste facile d’utilisation grâce aux boutons physiques situés de part et d’autre de la molette centrale. Certains plastiques dans le bas de la planche de bord sont durs, mais l’ensemble est bien fini et assez tape à l’œil ! Aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, cette Opel séduit par son style !
À bord de la Puma, on se retrouve en terrain familier puisque ce design général est partagé par la quasi-totalité des modèles de la marque, de la Fiesta au Kuga. Cet intérieur un peu terne ne fait pas rêver… Mais il n’en est pas moins pratique et bien fini.
Au volant, difficile de départager nos deux concurrentes, c’est derrière les places avant que la gagne se joue. Et, là, c’est une large de victoire de l’Américaine ! Les formes de la Mokka rendent la banquette arrière exiguë, sombre et difficile d’accès. Quant au coffre, il n’offre qu’une capacité de 350 l.
Le Puma fait beaucoup mieux. Les places arrière peuvent aisément accepter des passagers qui ne se sentiront pas trop à l’étroit et son coffre dispose d’une capacité de 456 l, sans oublier la fameuse MegaBox !
Confort : avantage Puma
Le Mokka fait honneur à son style de sportive, peut-être même un peu trop … Dans la finition GS-Line de notre essai, ses suspensions sont raides ce qui confère effectivement des sensations dynamiques, mais dessert fortement le confort. Ajoutez-y des sièges pour le moins fermes et le constat est sans appel : l’Opel ne joue dans pas le registre du moelleux !
Également parée de son pack sportif ST-Line, la Ford est plus agréable pour ses occupants. Les bosses, nids de poule et autres aspérités de la route sont mieux absorbés par la Puma alors qu’ils sont directement envoyés dans le dos des passagers du Mokka. Pour couronner cette victoire de l’Américaine dans le domaine du confort, cette dernière est également la mieux insonorisée. Bruit de vent et de roulement ne viendront pas déranger vos trajets.
Moteur : égalité
Nos deux adversaires sont équipés de moteurs essence de puissance équivalente, mais qui brillent dans des plages de régime différent. Le bloc 3 cylindres turbo de 125 ch de la Ford est plus agréable à bas régime grâce à sa micro-hybridation. Cette dernière comble à la perfection le temps nécessaire à la mise en action du turbo, ce qui donne de vives relances dès les premières rotations. Malheureusement, une fois que le compte-tours s’emballe, la mécanique s’essouffle un peu. Dans le Mokka, c’est tout l’inverse. Son 3 cylindres de 1.2 l est assez plat et sans réelle saveur à bas régime. Ne disposant d’aucune aide électrique, il faut effectivement patienter jusqu'à ce que le turbo s’actionne. En revanche, une fois ce dernier en marche, on sent bien ses 130 ch ! Ce moteur semble avoir envie de fleureter constamment avec la zone rouge. Et ça tombe bien, puisque c’est à haut régime qu’il est le plus agréable. À vous de choisir si vous préférez jouer des vitesses pour rester haut dans les tours ou profiter du couple à plus bas régime. Nous, on n’a pas su se décider.
Comportement routier : avantage Mokka
Si le Puma dispose d’une confortable avance pour le moment, le Mokka devrait refaire son retard grâce à son dynamisme. L’Opel n'a pas que d’une belle gueule, elle a aussi le châssis qui va avec. Dans les courbes, l’Allemande vise rapidement le point de corde grâce à sa direction incisive et conserve le cap en profitant d’une excellente accroche avec ses pneus Michelin. Alors que ses suspensions lui faisaient défaut côté confort, elles permettent au SUV germanique de virer pratiquement à plat ! Le simple fait de voir une route sinueuse se dessiner à l’horizon nous décroche un joli sourire. En face, le Puma n’a pas de quoi avoir honte. Lui aussi affiche de belles qualités dynamiques pour un engin légèrement haut sur pattes. Il gère très bien sa masse sans prendre de roulis, mais il ne parvient pas à faire jeu égal avec le Mokka. Question comportement, c’est au volant du Mokka qu’on appréciera passer le plus de temps.
Budget : avantage Puma
Dans leurs finitions les plus basiques et équipées de leur petit moteur, 1.350 € séparent nos deux compétitrices. La Ford est affichée à 21.250 € contre 22.600 € pour l’Opel. Dans les versions sportives de ce duel, cet écart augmente. Il faut compter 27.250 € pour la Puma et 28.950 € pour la Mokka. Si les taxes annuelles et de mise en circulation sont pratiquement similaires entre nos 2 SUV au sud du pays, la Flandre demandera 150 € supplémentaire pour immatriculer la Mokka, la faute à son absence de microhybridation. Malheureusement pour l’Opel, elle n’arrivera pas à rattraper la Ford qui a fait la course en tête tout au long de ce duel.
Conclusion : avantage Puma
La Mokka joue avec brio sur la carte de l’émotion avec son design et son comportement dynamique, mais néglige un peu ses aspects pratiques. L’approche de la Ford est finalement plus conventionnelle. Plus habitable, confortable et surtout moins chère, la Puma est tout simplement plus polyvalente et s’impose donc logiquement dans ce duel.