Dans l’inconscient collectif, les oldtimers s’adressent généralement à une clientèle aisée, avec des modèles s’échangeant contre des petites fortunes et dont la cote ne cesse de grimper. Une image radicalement éloignée de la vérité : un modèle sur deux est estimé à moins de 10.000 euros, la cote n’évolue pas toujours vers le haut et la majorité des propriétaires appartiennent à la classe moyenne !

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Des valeurs qui jouent au yoyo !

Retour en arrière, au 19 octobre 1987, le fameux « lundi noir » : c’est la panique à Wall Street, le krach des taux d’intérêts et des actions qui jettent un froid sur les papiers-valeurs… Quelques mois plus tard, le décès d’Enzo Ferrari donne un coup de projecteur sur le monde des véhicules anciens. Tout ceci pousse à la spéculation sur ce milieu délaissé jusqu’alors. C’est la ruée vers cette valeur refuge : on parle alors d’« or rouge », en référence aux Ferrari dont la cote grimpe brutalement ! Et, bien évidemment, ces dernières servent de locomotives pour le reste de la planète automobile ancienne dont la cote suit, de près ou de loin selon les modèles, cette folle ascension. Début des années 90 : la bulle explose, les prix des modèles les plus précieux retombent rapidement et les spéculateurs revendent dans la précipitation leur petit bijou.

Dès le milieu des années 90, l’intérêt envers ces véhicules d’un autre âge reprend. A la décennie suivante, la cote de ces modèles connait d’ailleurs un petit coup d’accélérateur : les sportives des Trente Glorieuses sont plébiscitées, tandis que les véhicules d’avant-guerre tombent progressivement dans l’oubli. Il n’y a là, rien de bien surprenant : la nostalgie est en effet la principale motivation à l’achat d’un véhicule ancien.

Nous arrivons en 2015 et une nouvelle bulle se forme : cette fois, les Ferrari ne sont pas les seules concernées. En effet, la grande majorité des GT prestigieuses des années 60 aux années 80 connaissent une explosion de leur cote ! Une bulle qui, à l’instar de la précédente, ne durera que quelques années avant que le mouvement ne s’essouffle. L’immédiat après-Covid fera à nouveau frétiller le marché (les fameux projets que l’on se donne quand on se tourne les pouces…), notamment outre-Atlantique.

La situation actuelle

Il semble que le marché connaisse un nouveau coup de mou. Les véhicules restent plus longtemps dans les dépôts-ventes et les prix commencent à se tasser (pas pour tous les modèles, bien entendu…).  Il y a plusieurs raisons à cela :

Tout d’abord, nous sommes en automne. Comprenez que la saison est derrière nous, les véhicules sont remisés en attendant que les beaux jours (et les événements qui vont avec) reviennent et que le sel disparaisse des routes. La période est donc propice pour stimuler la vente… mais pas l’achat ! Les grands manitous de l’achat-vente vous le diront : un cabriolet, ça s’achète quand les feuilles jaunissent et ça se revend quand elles repoussent ! Il en va de même pour les véhicules anciens…

Ensuite, il semble que nous soyons tout simplement dans le creux de la vague : qu’il s’agisse d’un pouvoir d’achat en baisse ou de préoccupations vis-à-vis de l’avenir de l’automobile thermique, les acheteurs semblent plus frileux.

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Des raisons de se rassurer !

Nous ne pouvons évidemment rien faire pour la première cause, mais en ce qui concerne la seconde, il y a quelques raisons de se rassurer : les partis au pouvoir ont annoncé en période pré-électorale ne pas vouloir toucher aux avantages liés aux véhicules anciens, l’essence sera toujours disponible dans les pompes en 2035 quand les voitures thermiques ne seront plus disponibles en neuf, les essences bio et synthétiques font d’ailleurs de grands progrès et, enfin, les LEZ semblent lâcher du lest vis-à-vis des ancêtres. Ce qui est vrai non seulement à Anvers et à Gand, mais aussi en Wallonie. Et les résultats en matière d’émissions à Bruxelles prouvent que les oldtimers ont un impact négligeable, ce qui est plutôt un argument de poids pour la suite !

Alors ?

Eh bien, si l’envie vous dit, foncez ! Il y a fort à parier que, nostalgie envers des véhicules thermiques à une époque électrifiée aidant, les véhicules anciens reviennent à l’honneur, tôt ou tard. Ne vous fiez pas forcément aux prix indiqués dans les annonces, il est sans doute possible de négocier de belles affaires ! Et puis, oublions un instant l’aspect froidement financier : investir dans son plaisir, ça devrait être remboursé par la mutuelle !