Motorisations
Commençons par le moteur essence. Issu d’une collaboration entre PSA et BMW, il faut bien avouer qu’il a vite été un peu démodé par l’apparition de moteurs de cylindrées plus petites (généralement 1.4) et suralimentés. Ces derniers offrent une puissance au moins égale à ce 1.6 l pour un couple bien supérieur. Pourtant, ce moteur présente quelques belles prédispositions et affiche de belles valeurs, pour un moteur atmosphérique s’entend. Ses 120 chevaux et 160 Nm sont en effet, d’excellentes valeurs de couple et puissance spécifiques. Associable à une boîte manuelle à 5 rapports ou automatique à 4 vitesses seulement, ses chiffres de performances sont très valables : 32,2 secondes pour le kilomètre départ arrêté et une vitesse de pointe de 195 km/h.
Des valeurs sympathiques mais qui ne se retrouvent pas en terme de sensations dans le bas du dos. Pour l’habitué des diesels au couple de camion, ce 1.6 l essence se révèlera sans doute trop creux. Pourtant, sa courbe de couple est bien pleine et sa rondeur d’utilisation est appréciable, mais cela ne suffit pas à mouvoir avec dynamisme une masse de près de 1,3 tonne à vide… Pour dépasser, il ne faudra donc pas s’endormir sur le levier de vitesses et aller chercher la zone rouge ! Ce que le moteur accepte sans broncher et en grondant gentiment d’une voix assez grave. Pas désagréable… En revanche, la boîte de vitesses à cinq rapports mériterait d’être jetée aux orties, tant sa commande pénalise l’agrément. Et un sixième rapport permettrait d’abaisser la consommation sur autoroute. Notons également que notre version souffrait d’un fonctionnement erratique à très bas régimes.
Vient au tour du diesel. Il s’agit ici du bien connu 1.6 HDi, dans sa variante 110 chevaux et 240 Nm (voire 260 avec fonction overboost). Les performances annoncées sont très proches de celles de la version essence : 190 km/h en pointe et 32,9 secondes pour le kilomètre départ arrêté. Face à l’essence, l’agrément remonte d’un sérieux cran ! Toujours cette vieille histoire de couple face à la puissance pure… Et de fait, cette version diesel permet d’enrouler facilement à bas régimes et donc, de conserver plus longtemps un même rapport. Pour un petit 1.6 l, il se montre même étonnement vaillant sous le capot de cette lourde berline ! Si notre version était encore dotée de la boîte 5 manuelle, une boîte 6 est maintenant livrée de série avec cette motorisation.
Ces deux moteurs se révèlent fort silencieux, avec naturellement un petit plus pour le moteur essence, à la voix plus raffinée. Question consommation, c’est le diesel qui en ressort vainqueur ! Notre moyenne de 6,3 l/100 km sera sans doute encore un peu meilleure pour les exemplaires dotés de la boîte 6. La version essence nous a gratifié d’un 7,5 l/100 km, correct, sans plus. Il est toutefois possible de faire un peu mieux en sélectionnant les routes les plus dégagées et en inclinant son pied droit avec une prudence élémentaire ! Mais attention aux pieds plus lourds ou aux déplacements urbains : frôler les 10 l/100 km n’aura alors, rien d’impossible ! En termes d’émissions de CO2, Peugeot annonce 129 gr/km pour la diesel et 159 pour la variante essence.
Confort et tenue de route
Face à la 307, la 308 perd en qualité de filtrage et en confort de suspension. Cela n’en devient pas désastreux pour autant, mais les yeux bandés, on reconnaît plus la fermeté allemande que le moelleux français dans le toucher de route. En revanche, là où la 308 n’a pas perdu un iota des qualités de sa devancière, c’est bien en ce qui concerne la tenue de route. Précise et tranchante, cette Peugeot fait toujours figure de référence dans son segment. La direction est particulièrement réussie et est connectée à un excellent train avant. C’est propre, net, efficace et sans bavure. Du grand Peugeot… D’autant que les freins présentent un mordant peu commun !
A bord, on ne peut que louer la vaste habitabilité et la qualité perçue, en hausse constante. Celle-ci est d’ailleurs au niveau de ses rivales germaniques. En ce qui concerne les aspects pratiques, les espaces de rangement sont bien pensés et en nombre suffisant. Quant au coffre, s’il est volumineux, il pêche par un accès trop haut.
Tarifs et équipements
Ce moteur 1.6 HDi n’est disponible qu’à partir de la version Premium. Affublé d’office d’un filtre à particule, ce modèle offre un équipement plutôt complet : ordinateur de bord, les quatre vitres électriques, phares automatiques, volant en cuir, antibrouillards, essuie-glace automatique, climatisation automatique bi-zone, radio lecteur CD/MP3,… En option l’ESP à 600 €, le pack cuir à 1.800 €, la peinture métallisée à 400 €,… Tablez sur un tarif de base de 22.350 €.
La version essence est déjà proposée en une finition inférieure, appelée Confort Pack. Affichée à 18.650 €, elle n’en offre pas moins l’air conditionné, l’ordinateur de bord et la radio CD MP3 avec commandes au volant.
Conclusion
Si la version essence offre déjà un agrément de conduite fort correct, elle pêche par justement… un petit manque de pêche à faibles et moyennes rotations. La variante diesel, avec son coupleux et sobre 1.6 HDi est définitivement la version homogène de la gamme. Très agréable à conduire, très bien finie, habitable et bien équipée, on voit mal ce qui pourrait empêcher ce modèle de devenir un « sacré numéro » !