De nos jours, la sécurité des pilotes est d’un tout autre niveau de ce que l’on a connu il y a encore à peine dix ans. Que de progrès ! Il en est de même pour les voitures. Tout comme la rapidité avec laquelle les hommes du feu interviennent. Et je pense que l’on peut franchement compter sur les doigts d’une main un incendie de voiture depuis cette décade à Francorchamps. C’est pourtant la mésaventure qu’a vécue la Fun Cup 148 qui, sur le coup de minuit, s’accrocha somme toute assez légèrement au Raidillon. Un fait de course bénin, mais qui eut une conséquence désastreuse puisqu’un incendie se déclara dans le compartiment moteur. Plus de peur que de mal, si ce n’est un capot moteur désintégré, un câblage grillé et un toit en piteux état ! L’abandon était inéluctable, mais on ne peut à nouveau que souligner le formidable travail du service d’intervention, sans qui l’auto aurait été intégralement détruite !
Le 5e Dalton !
Avec 137 bolides au départ, il n’est pas évident de se faire remarquer ! Qui se soucierait d’une énième Fun Cup du fond de grille ? Personne, évidemment si ce n’est le team lui-même et le commissaire de stand. Et celui du box de la 109 ne doit pas se plaindre d’une surcharge de travail. En effet, le team anglais du Fellows Burt Dalton se vit contraint de regagner le stand après 2 heures de courses seulement suite à une sortie de route. Avec un avant complètement démoli et une suspension arrière gauche cassée, l’abandon paraissait logique, mais c’est bien mal connaître nos amis anglais puisqu’ils se mirent au travail afin de réparer la « bête » blessée. Plus qu’une réparation, c’est une reconstruction dont on peut parler puisque la 109 reprendra la piste vers… 4 h 35 du matin ! Oui, vous avez bien calculé : 10 heures 35 au stand ! Si ça, ce n’est pas de la patience et de la passion, alors, je n’y comprends plus rien ! Lucky Luke pouvait toujours chercher ce nouveau Dalton ! Ce haut fait de course a été récompensé puisque la 109 termine la course à la 113e place, à 244 tours des vainqueurs ! De plus, ils ne sont même pas derniers !
De Trafalgar à Waterloo !
Fin de course pimentée et… explosive pour les Anglais de la numéro 157. En effet, à 14 minutes du terme de ces 25 H, Luke James rentre précipitamment au stand avec une crevaison à l’arrière gauche ! Pris au dépourvus, les mécanos qui ont déjà rangé le cric, soulèvent comme ils le peuvent le côté incriminé. Pas assez de prise et malgré l’aide de François Olivier, l’un d’eux doit ressortir en toute précipitation le cric ! Le changement de roue s’effectue dès lors rapidement et la voilà repartie illico presto ! L’histoire aurait pu en rester là et s’inscrire comme un fait de course parmi tant d’autres, mais le destin en a décidé autrement. Sur la piste, la lutte est serrée entre James et son compatriote Duckrill et au gré de l’aspiration, l’avantage passe d’un camp à l’autre. À l’entame du dernier tour, il est bien difficile de faire un pronostic. Le drapeau à damier danse devant les pare-brise des pilotes et l’on attend le long du mur l’arrivée de ces deux voitures. Les minutes s’égrènent et l’on ne voit toujours rien venir ! Les acteurs du double tour d’horloge rentrent par la pitelane en rang serré, les héros du jour, quant à eux, montent déjà sur le podium lorsque l’on voit arriver les camions plateaux de dépannage ! C’est à ce moment que l’on se rend compte que les Fun Cup 128 et 157 sont les fardeaux des camions jaune ! Aussi incroyable que cela paraisse, James a pété les neurones et a viré son collègue dans Blanchimont. Bien mauvais calcul puisque voilà les deux voitures au tapis. Le pire dans toute cette histoire reste à venir : la 128 et la 157 sont… du même team ! Comme quoi la jalousie et la bêtise vont de pair. Waterloo morne plaine !
Et ce n’est là qu’un bref aperçu de ce qui se passa sur la piste spadoise durant le deuxième week-end de juillet.
© Patrick Hayot
Photos : © Lionel Hermans | Vroom.be
Première partie Source : VW Fun Cup