Scorpion dopé

Devenu officiellement constructeur indépendant, Abarth ensorcelle les Fiat 500, Grande Punto et Punto Evo ! Les programmes sont chargés et ne se limitent pas vraiment qu’à une petite mise en bouche esthétique. Comme d’habitude avec nos amis transalpins, lorsqu’il s’agit de faire du show, ils nous renvoient un programme bien complet ! La carrosserie est donc élargie, balafrée, customisée, sponsorisée, bref tout ce qu’on veut et la mécanique se fait plus pêchue et… sonore ! Pour en remettre une couche, le constructeur a concocté des programmes encore plus sauvages pour la 500 et la Grande Punto, respectivement baptisés « esse esse » et « Super Sport ». Au menu, plus de puissance, forcément, et un châssis peaufiné ! Et c’est précisément l’essai d’une 500 esse esse que nous vous proposons. A titre informatif, c’est dans cette version que l’Abarth 500 est majoritairement commandée.

Une caisse en bois

La particularité de ce kit « esse esse », c’est qu’il s’agit justement d’un… kit ! En clair, les modifications à apporter à la version de base vous arrivent dans une jolie boîte en bois, frappée du scorpion. Vous y trouverez les gros freins à disques avant et arrière, le filtre à air spécial, les capteurs de pression de pneus, les pneus et leurs jantes de 17 pouces blanches ou titanes. Rassurez-vous, il est inutile de plonger les mains dans le cambouis : votre mécanicien agréé Abarth se fera un plaisir de monter le tout.

Folklore italien

De l’extérieur, hormis le logo, difficile de différencier une Abarth 500 classique d’une version Esseesse. Pas que la discrétion soit leur qualité première, loin de là ! Mais il serait plutôt difficile de rajouter encore une couche à ce cocktail déjà bien relevé : appendices aérodynamiques, striping en tout genre, jantes de 17 pouces, assiette rabaissée, bref, vous ne passerez pas inaperçu !

Echappement Monza

Tout cela reste d’un commun affligeant ? Outre un abonnement chez un psy renommé, nous pouvons également vous conseiller l’échappement Monza, disponible en accessoire ! En voilà un qui ne vous fera pas forcément ami avec vos voisins, mais qui ravira les oreilles mélomanes en mal de sensations fortes ! Oubliez les deux tromblons de l’Abarth classique, ce modèle se distingue par ses quatre sorties séparées ! Oui, oui, une par cylindre ! Avec un tel instrument, le petit moteur chante clair et… fort ! La partition est la même, mais le bouton du volume a été tourné vers la droite. En clair, les démarrages à froid feront résonner sourdement le plancher ! Pousser les régimes (après avoir attendu la mise en température du moteur, bien entendu), et le 4 cylindres s’égosille gravement, d’une sonorité des plus rageuses ! De plus, il n’oublie pas de lâcher quelques pets sauvages à la décélération ! J’ai vu des cyclistes effrayés par ces détonations dans mon rétro ! Dingue comme un si petit moteur puisse chanter aussi fort. A croire qu’il serait moins bruyant si on le laissait en échappement libre… Décidément, ces Italiens savent orchestrer leurs mécaniques !

Plus de puissance !

De 135 chevaux, la cavalerie grimpe à 160 canassons et le couple, à 230 Nm (en mode Sport) ! Autant dire que dans un poids plume comme la Fiat 500, ça déménage ! Abarth annonce même une vitesse de pointe de 211 km/h et un 0 à 100 km/h en 7,4 secondes ! Forza ! Mais ce sont surtout les reprises qui décapent : la boîte à 5 rapports tire court et vous n’aurez aucun mal à distancer les sombres berlines teutonnes accrochées à votre pare-chocs arrière. Le moteur n’a beau cuber que 1,4 litre de cylindrée, il possède les poumons d’une mécanique bien plus grosse ! Sur petites routes sinueuses, la partie moteur/boîte est un vrai régal à utiliser et à… écouter ! Ouvrez les fenêtres en grand, envoyez la patate et n’oubliez pas de tendre l’oreille : ça râle, ça hurle, ça explose même et… ça pousse diablement fort ! Fabuleux ! Et la bonne nouvelle, c’est que ce petit moteur ne boit pas trop : en usant et abusant des vives montées en régimes, notre moyenne se sera cantonnée à 9 l/100 km. En gérant au mieux votre pied droit, il n’est pas difficile de descendre sous les 8 l/100 km.

Et ça passe sur le parquet ?

La bonne nouvelle, c’est que la puissance passe correctement sur le sol. La mauvaise, c’est le prix à payer pour cette rigueur ! Commençons par le côté positif : le train avant est tranchant et le petit empattement permet de se faufiler partout tout en optimisant l’agilité sur parcours sinueux. Stable et rassurante en conduite sportive, l’Abarth 500 peut aussi devenir sautillante et très joueuse si vous y allez vraiment très fort ! A la condition expresse d’avoir sélectionner le mode « Sport » (qui acère la réponse à l’accélérateur et durcit la direction), ce n’est quasiment que du bonheur…

Maintenant, allons-y pour les doléances : bon Dieu que c’est dur ! Une Abarth « de base » n’est déjà pas un modèle de souplesse, mais alors cette version « esse esse »… Bref, si vous aimez les fêtes foraines et les attractions qui vous bousculent dans tous les sens, vous admettrez la possibilité de parcourir 150 km d’affilée de routes belges… En revanche, si vous aimez être dorloté par des suspensions molles, renoncez ! C’est dur, franchement dur, ça vous rappelle l’existence des os composant votre squelette, mais ça réveille !