Le constructeur aux trois diapasons a décidé de commencer la saison en mobilisant ses dealers pour des actions spéciales ciblées par type de machines. Les sportives R1 et R6 eurent la primeur. Ce sera, du premier au six avril prochain, au tour des Tourisme et Street d'être mises en valeur par des promos qui ne sont pas encore dévoilées à l'heure actuelle. Le staff Yamaha nous a donc convié à une petite piqûre de rappel dans le Sud de la France, emmenant dans ses bagages, outre quelques journalistes, des FZ6, N et S, des FZ1 et Fazer, une XT 660X, deux FJR dont une AS, une TDM 900 et la nouvelle WR 250, qui toutes ont été mises à notre disposition sur les merveilleuses et tourmentées routes de l'arrière pays niçois.

Tour d'horizon

Nous avons eu le plaisir de reprendre le guidon de ces différentes motos, déjà connues, certes, mais qui méritent malgré tout l'attention. Le temps assez clément n'empêcha toutefois pas de rendre certaines routes plutôt piégeuses. Les portions à l'ombre des montagnes restaient humides, et certaines sorties de virages furent parfois surprenantes. Excellentes conditions donc pour prendre la mesure des motos proposées. Les FZ6 se montrent toujours aussi faciles et plaisantes à mener. Leur belle souplesse permet de les mener tranquillement sur le macadam humide, voire même parfois un peu givré au petit matin. L'ABS disponible sur tous les modèles apporte un plus incontestable dans ces conditions. Quand la route s'assèche et que le rythme s'accélère, la FZ6 qui se montrait douce comme un mouton commence à montrer les crocs et, si l'on garde le régime moteur au-delà de 8.000 tr/min, le plaisir est total, tant la machine se montre efficace et plaisante à mener. Sur le parcours varié et très viroleux que nous avons parcouru, la N et la S distillent le même plaisir, mais pour celui qui devra abattre de nombreux et monotones kilomètres sur grand route ou autoroute, mieux vaut éviter la Naked.

Terrain piégeux

Cette remarque vaut bien entendu pour la FZ1. La FZ1, sorte de FZ6 trapue et virile, est, privilège de la cylindrée, bien plus remplie et pêcheuse que sa petite sœur. La puissance s'exprime toutefois avec beaucoup de progressivité et rouler avec la FZ1 sur l'adhérence précaire offerte par le petit matin ne fut jamais handicapant, tandis que faire parler la poudre sur le portions sèches fut plutôt jouissif! Le hasard et les envies de chacun des journalistes nous a permis de prendre longuement le guidon des deux FJR. L'une, libérant toute sa puissance, était équipée de l'embrayage classique, tandis que l'AS à embrayage automatique voyait sa puissance limitée à 106ch, soit quand même un déficit d'environ 40ch sur la "full power". Un peu inquiets à l'idée de jeter ce vaisseau amiral sur les petites départementales, nous avons démarré doucement, le temps de nous féliciter d'en avoir pris le guidon l'après-midi, bénéficiant ainsi de routes moins humides qu'au matin.

Contre-emploi

La FJR a été légèrement retouchée cette année, principalement au niveau de la bulle, plus robuste, et de la commande de gaz plus progressive, sans que ces éléments nous aient perturbés précédemment. La FJR est une grosse moto, rien à voir avec le vélo nommé FZ6, mais une fois en mouvement, on en retient principalement une position de conduite à la fois dynamique et reposante, un réel confort et une efficacité bluffante. Nous avons eu un plaisir énorme à la mener tambour battant dans les roues des FZ1, en profitant d'un comportement exemplaire et d'un couple omniprésent qui permettait de l'arracher de chaque courbe avec vigueur. Le freinage, remarquable de puissance et de stabilité, fut un précieux allié à chaque entrée en virage. La FJR reste à travers les ans une remarquable machine, dont le terrain de jeu ne se limite pas aux grandes routes. Le deuxième jour nous donna l'occasion de reprendre contact avec la FJR AS, esseulée sur le parking, tous nos collègues ayant préféré choisir des modèles plus légers et compacts. La prise en mains fut immédiate, grâce sans doute aux kilomètres parcourus la veille au guidon de la FJR classique.

Du bout de l'index

Certes, l'embrayage automatique paraît bien peu audacieux face à une transmission automatique telle celle qui équipe l'Aprilia Mana. Pourtant cette commande automatique est réellement bien maîtrisée. Nous nous sommes appliqués cette fois-ci à oublier le sélecteur au pied pour nous concentrer sur la commande au guidon, plus déroutante. Nous avons roulé à un rythme plutôt enlevé, sans cesser de monter et descendre les rapports, pour exploiter, sur un parcours plus adaptée à une XT660X, au maximum les impressionnantes et inattendues qualités de la FJR. Changer de rapport d'une chiquenaude de l'index en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, ça permet de ne pas chômer, et même de monter des rapports en courbe puisque le pied ne doit pas passer sous le sélecteur. Bluffant d'efficacité et d'agrément! Surprise d'autant plus agréable que la puissance réduite de ce modèle-ci ne s'est jamais fait sentir par rapport à la version full power utilisé la veille. Ce n'est sans doute que sur autoroute, au dessus de 200 km/h et avec armes et bagages, que la différence se marquera. Bref, on a bien aimé la FJR, tant normale que AS, dans ce contre-emploi. Elle ne nous a à aucun moment fait regretter de n'avoir pu parcourir que quelques kilomètres au guidon de la XT660 ou de la TDM, à priori tellement mieux armées pour ce genre de terrain!