Présentation
C’est en 1969 que tout a commencé : Nissan présenta alors la 240 Z, un coupé aux lignes élégantes et équipé d’un six cylindres en ligne placé à l’avant. Un modèle reconnu qui entraîna cinq générations de Nissan Z, jusqu’à l’actuelle 350 Z. Celle-ci est apparue fin 2002 et fit d’emblée figure de référence dans son segment. Certes sa finition a souvent été critiquée, mais son V6 de 3.5 l bourré de couple et son châssis équilibré doté d’un autobloquant firent rapidement l’unanimité. Cette voiture est une sportive affirmée et qui a été conçue comme telle. Elle revient aujourd’hui avec un moteur plus puissant, une finition améliorée et un capot bossu !
Moteur
Si le V6 de 3.5 l est toujours le même, il en est maintenant à sa troisième évolution depuis le lancement du modèle ! De 280 chevaux, la puissance est passée à 300, pour atteindre maintenant 313 chevaux à 6.800 tr/min. Le couple est, en revanche, en légère baisse face à la première mouture et culmine à 353 Nm à 4.800 tr/min. Nissan a donc voulu épicer artificiellement sa mécanique, et la rendue plus pointue en augmentant le régime de rotation. La coupure d’injection se fait maintenant à 7.500 tr/min. Au niveau des performances annoncées, cela donne 5,8 secondes pour le 0 à 100 km/h et une vitesse de pointe (limitée électroniquement) de 250 km/h. Si la consommation moyenne est annoncée à 11,7 l/100 km, nous avons pour notre part, atteint une moyenne de 12,8 l/100 km. En termes d'émissions de CO2, cela donne 280gr/km.
La boîte, elle, ne bouge pas et comporte toujours 6 rapports, dont un dernier rapport surmultiplié et une cinquième en prise directe. Le pont comporte un différentiel à glissement limité, par viscocoupleur.
Et l’agrément dans tout ça ? Et bien, cette Nissan n’en manque pas ! Au démarrage, le moteur s’ébroue dans une sonorité rauque et suggestive. Les montées en régimes sont franches et accompagnées d’une sonorité des plus évocatrices ! Si les ingénieurs ont cherché à renforcer le caractère de la mécanique à hauts régimes, ce moteur s’apprécie aussi pour sa souplesse. Inutile de chasser la zone rouge, à part plus de bruit, cela n’apporte pas grand-chose en termes de performances !
La boîte est bien dans l’esprit de la voiture : ferme, avec des débattements réduits et des verrouillages francs. L’embrayage se montre lui aussi logiquement plus brutal que celui d’une Renault Clio, ce qui peut rendre les déplacements urbains plutôt pénibles. En revanche, en conduite dynamique, l’ensemble se révèle le parfait complice du conducteur.
Tenue de route
Moteur avant, roues arrière motrices et pont autobloquant : la recette d’une voiture de sport est simple mais semble de plus en plus oubliée aujourd’hui. Avec sa direction assistée hydrauliquement et non électriquement comme c’est maintenant couramment le cas, cette Nissan est un fabuleux outil ! Très équilibrée, elle s’inscrit avec conviction en entrée de virage et en ressort efficacement grâce à son pont autobloquant. La direction, idéalement calibrée, permet de placer la lourde Nissan avec précision. Car oui, avec près d’une tonne six, la 350 Z oppose une certaine inertie à la conduite. Question agilité, elle reste donc en retrait face au scalpel qu’est la Porsche Cayman. Notons aussi que l’amortissement semble taré pour les surfaces parfaitement revêtues, l’ensemble se désunissant quelque peu sur routes bosselées. Enfin, le système de freinage, puissant et endurant, est à l’abri de toutes critiques négatives, d’autant plus qu’il se révèle facile à doser.
Confort
Un coupé sportif deux places de plus de 300 chevaux ne peut logiquement offrir le confort d’amortissement d’une limousine. Surtout si, comme c’est le cas ici, l’amortissement aurait pu être peaufiné sur les routes dégradées ! Bref, c’est ferme, mais jamais cassant ! L’habitabilité est correcte et la position de conduite, un brin trop haute pour les grands échalas. L’insonorisation est bonne à allure constante, où le moteur est quasiment inaudible. En charge, le grondement sourd du V6 vient rappeler les prétentions sportives du modèle ! Viennent les aspects pratiques : certes les espaces de rangement sont limités, mais la 350 Z est loin d’être le plus mauvais élève de son segment à ce niveau. Quant au coffre, son accès est obturé par la barre anti-rapprochement. Cette dernière comporte d’ailleurs un mode d’emploi qui explique comment caser deux sacs de golf ! Enfin, notons au passage la finition en progrès et aux assemblages rigoureux. Toutefois, on constate encore de trop nombreux plastiques durs et l’impression globale reste assez « cheap ».
Tarifs et équipement
38.700 € ! Voilà le prix demandé pour une 350 Z « de base ». Et même dans cette exécution, l’équipement est complet : climatisation automatique, chargeur 6CD, système audio 160 Watts, airbags frontaux, latéraux et rideaux, phares au xénon, jantes alliage en 18 pouces, ESP, antipatinage,… La version Pack (41.200 €) rajoute la sono Bose (240W) avec lecteur cassettes et 7 haut-parleurs (dont un subwoofer), la sellerie cuir, les sièges électriques et chauffants, le cruise control,… En option, Nissan propose la peinture métallisée à 500 €, les jantes Rays à 1.000 €, la navigation Birdview pour 1.700 €,… A noter que sur la version de base, la peinture métallisée est la seule option proposée.
La concurrence est assez nettement plus chère : la BMW Z4 coupé 3 litres (265 chevaux) est affichée à 41.950 € et les Porsche Cayman (245 chevaux) et Cayman S (295 chevaux) à 50.941 € et… 62.557 € ! Plus puissante, mieux équipée et très nettement moins chère, la Nissan fait donc figure d’outsider face aux badges prestigieux qui s’opposent à elle.
Conclusion
Certes, la 350 Z n’a pas la race d’une Porsche Cayman ni la ligne ravageuse d’une Z4 coupé, mais son caractère et son tarif la rendent irrésistibles ! Bien plus qu’une simple alternative « bon marché », la 350 Z possède un caractère entier et basé sur des recettes simples. Preuve que pour réussir un véritable coupé sportif, il ne faut pas forcément chercher une sophistication démesurée et que cela ne doit pas non plus, se révéler particulièrement onéreux !