Comme au Japon Audi rime avec prestige, la marque aux anneaux a présenté à Tokyo le point culminant de sa gamme avec la S8, une berline luxueuse athlétique. C’est du gros moteur, un V10 de 450 chevaux qui propulse tout cela. Le tout en transmission intégrale quattro et avec une suspension pneumatique. V10 FSI Évidemment, ce genre de voiture se distingue surtout par son cœur sous le capot. Audi a choisi le V10 FSI : une combinaison entre le V10 à injection multipoint de la Lamborghini Gallardo et l’injection directe dérivée de l’Audi R8 de compétition. Compact et léger, ce moteur a néanmoins du ventre. Il affiche une cylindrée de 5204 cm³. Il se distingue aussi par la présence d’un cadre intermédiaire appelé Bedplate renforçant le carter du vilebrequin en aluminium. Certes, ce moteur à 40 soupapes a perdu quelques chevaux entre la Gallardo et la S8, mais cela reste quand même un bloc très sportif. Jet Ce V10 donne un caractère mutin à l’A8. En effet, le 0 à 100 km/h est explosé en 5,1 s et la vitesse sera bien sûr limitée électroniquement à 250 km/h en vertu du Gentlemen agreement. La consommation annoncée tournerait autour de 13,9 litres de sans plomb en moyenne. Audi insiste sur la technologie du moteur permettant cette gourmandise contrôlée mais aussi la carrosserie en aluminium Spaceframe. Dès lors, la S8 pèse 1940 kg donnant à chaque cheval vapeur la charge de 4,31 kg seulement. Car c’est bien 450 ch à 7000 tr/min dont dispose cette Audi. Côté couple ce n’est pas triste non plus : 540 Nm à 3500 tr/min avec 90 % de disponibilité à partir de 2300 tr/min. Détail D’un point de vue technique, les ingénieurs n’ont pas lésiné sur les moyens mécaniques et technologiques. Par exemple, pour améliorer le remplissage des chambres de combustion, le calage des arbres à cames peut être varié en continu sur 42° en fonction de la charge et du régime. Entraînés par des chaînes sans entretien, ces arbres commandent les 40 soupapes via des leviers oscillants à galet. L’injection directe common rail envoie précisément le carburant dans les chambres de combustion avec une pression maximale de 100 bars. Le collecteur d’admission à deux étages est réalisé en magnésium. Ses volets sont pilotés électroniquement pour donner à l’air admis un mouvement tourbillonnant. Quattro inside Audi n’a pas pu s’empêcher de doter la S8 d’une transmission intégrale Quattro, c’est la tradition. En même temps, il n’y a pas de quoi les blâmer pour cela. Surtout qu’il s’agit ici de l’évolution la plus récente du concept. La distribution normale de la puissance est répartie sous le rapport avant/arrière 40 % - 60 %. On voit donc que le coup de pied aux fesses est privilégié. Mais le différentiel purement mécanique peut réagir aux changements d’adhérence et attribuer jusqu’à 85 % de la force à l’arrière et 65 % à l’avant. De plus, en cas de patinage d’une roue, le conducteur peut s’appuyer sur l’intervention de l’antipatinage électronique EDS. Le moteur de la S8 est secondé par une boîte Tiptronic à six rapports dont la démultiplication finale a été raccourcie par rapport à la A8 pour une meilleure accélération en sixième. La gestion électronique a aussi été retravaillée pour des passages de rapport plus musclés. Avaleuse de bitume Point de vue trains roulants, la S8 garde ceux de la A8 : 4 bras par roue à l’avant, bras trapézoïdaux et tirants transversaux à l’arrière. Même s’ils sont légèrement modifiés et que les bras sont en aluminium. Par contre, la S8 reçoit d’office la suspension sport pneumatique proposée normalement en option chez sa petite sœur. Les ingénieurs ont toutefois un peu modifié le tout pour offrir une fermeté plus affirmée. Cette suspension réagit de façon adaptative et fonctionne selon quatre modes : Automatic, Comfort, Dynamic et Lift. La S8 campe aussi sur des jantes S-Design en aluminium moulé de 20 pouces. Elles sont chaussées de pneus 265/35. Les disques de frein ont un diamètre de 385 mm à l’avant et 335 mm à l’arrière. Les étriers sont peints en noir avec une plaquette en titane pour ceux se trouvant à l’avant. Côté frein, les plus sportifs peuvent se laisser tenter par l’option céramique avec des disques utilisant un matériau composite de silicium dur avec des fibres de carbone noyées dans la masse. Cette option est assortie d’étriers anthracite portant la mention Audi Ceramic. Haut de gamme L’équipement est évidemment à la hauteur de son positionnement. L’avant se démarque de la A8 avec des lames verticales chromées sur la calandre, trois écopes dans la jupe sous la grille et deux autres écopes avec grille gaufrée sous les phares. Les côtés se distinguent par la présence d’aluminium. L’arrière se remarque pour sa part avec son spoiler intégré au couvercle de coffre, une arête spécifique dans la jupe et quatre embouts d’échappement elliptiques. L’habitacle est agrémenté des sièges bicolores et on y retrouve du cuir, de l’aluminium et du carbone. De série, la S8 reçoit presque toutes les options confort et sécurité comme l’aide au parking, le double vitrage, le chauffage des sièges avant, un système audio haut de gamme, airbags partout, appuie-tête actifs… Enfin, les phares disposent d’un éclairage de virage et de feux de jour LED. En concession mi-2006. © Olivier Duquesne

Source : Audi