Les salons automobiles sont-ils voués à disparaître en Europe ? Il faut en tout cas avouer qu’ils n’ont pas bonne mine à l’image du rendez-vous genevois qui a fermé ses portes ce week-end et auquel nous avons assisté. À l’exception de Renault et Dacia, aucun autre constructeur historique européen n’était présent à Genève. Même les marques de luxe n’ont pas fait le déplacement jusqu’en Suisse ! Résultat, seuls 168.000 visiteurs ont passé les portes du Palexpo cette année. On est bien loin des 747.700 entrées de 2005 et des 600.000 visiteurs de la dernière édition en 2019, même si le salon durait deux fois plus longtemps à cette époque. Et Genève n’est pas le seul rendez-vous à faire grise mine…
Genève n’est pas le seul salon qui faisait peine à voir…
En 2022, le Salon de Paris faisait également peine à voir. À nouveau, seuls Renault et Dacia affirmaient véritablement leur présence dans la capitale Française avec de grands stands flamboyants sur lesquels il était aisé de déambuler. Stellantis avait certes fait le déplacement, mais avec un stand pour le moins exigu… Finalement, les deux plus grosses attractions en France étaient à l’image du rendez-vous parisien : le SUV électrique Ocean qui n’était même pas sur un stand de la marque et le Fiat Multipla de 1.000 ch fabriqué par Vilebrequin.
Y a-t-il encore de l’espoir ?
À côté de Genève et Paris, Munich ressemble plus à un vrai salon qui connait son lot de nouveautés. Mais lorsqu’on y jette un coup d’œil plus attentif, on se rend compte que la plupart d’entre elles proviennent de constructeurs allemands qui jouent à domicile. Et pour cause, peu d’autres marques européennes ont fait le déplacement à l’exception de… Renault. C’est d’ailleurs visiblement la constante entre tous ces salons, l’importante présence de la marque au losange.
Finalement, seul Bruxelles était parvenu à conserver son image de véritable « salon » en 2023. 271.057 personnes ont déambulé dans ses allées pour observer ainsi que prendre place à bord des dernières nouveautés et ce grâce aux nombreux constructeurs qui s’étaient encore donnés rendez-vous en Belgique. Malheureusement, cela n’aura pas suffi puisque le salon bruxellois n’a pas rouvert ses portes en 2024 pour une 101e édition…
Les passionnés et amateurs désormais davantage rêveurs que pragmatiques ?
Si les salons n’ont très clairement plus la cote aussi bien du côté des constructeurs que du public, cela ne semble pas signifier pour autant que les rendez-vous automobiles n’intéressent plus. Dans notre pays, le Brussels Auto Show a tout de même réussi à remplir 6 palais du Heysel et à accueillir 122.000 visiteurs sur 5 jours pour sa toute première édition. De l’autre côté de la Manche, le Festival of Speed ainsi le GoodWood Revival n’ont probablement jamais été aussi médiatisés que l’année dernière. Les passionnés et amateurs sont donc toujours intéressés par l’automobile, mais ne seraient-ils pas devenus davantage rêveurs que pragmatiques ? Il semble donc que pour continuer à exister, les salons automobiles feraient peut-être bien se réinventer afin d’intéresser à nouveau aussi bien les constructeurs que le grand public…