Dans un Monde où le politiquement correct s’assimile aux Saintes Ecritures et où la mode dirige despotiquement les tendances, il n’est pas aisé de se démarquer. En matière d’automobiles, cela correspond malheureusement à une fâcheuse tendance à réunir tout le monde sous le même toit. En clair, du droit chemin, point tu ne dévieras.

La fin des héros…

C’est la situation actuelle de Saab qui m’inspire ce billet. Pour rappel, le Suédois était sur le point de conclure un partenariat avec le chinois Hawtai pour un montant de 150 millions d’euros, mais ce dernier vient de se résigner… Retour donc à la case départ pour Saab, toujours en manque de liquidité…

Constructeur atypique, féru d’originalité et avide de solutions décalées, Saab a vite été remis sur le « droit chemin » par General Motors, qui par la multiplication des plateformes et sur l’autel de la rentabilité, a insufflé aux dernières Saab une âme plus conservatrice. Enfin libéré du joug du seigneur américain, Saab nous dévoile une 9-5 aux spécificités techniques hélas classiques, mais au design exceptionnel. Une enfance compliquée, un avenir nébuleux, voilà qui ternit l’image de cette berline certes imparfaite, mais au caractère affirmé, ce qui fait tout son charme.

Espérons qu’un mécène digne de confiance puisse assurer sa pérennité. Une bien triste situation pour un constructeur à l’historique bien fourni… Décidément, le marché ne fait aucun cadeau aux constructeurs qui veulent se démarquer. Espérons que le projet Phoenix, qui symbolise le retour aux sources, puisse un jour connaître les joies de la production.