Pourtant, cette nouvelle 700GS ne diffère pas foncièrement de la 650, dont elle reprend les fondamentaux. Le moteur, un bicylindres de 798cc, gagne toutefois 4 ch, soit maintenant 75 ch, avec un couple qui progresse lui aussi légèrement, 77 Nm au lieu de 75. Rien de spectaculaire ici, et les rôles sont préservés, avec une F700 plus sage que la F800. Pas de grosse évolution au niveau du châssis non plus, puisqu'on retrouve le robuste cadre en treillis tubulaire acier complété d'un bras oscillant en aluminium coulé, ainsi que la fourche classique d'un diamètre de 41 mm (fourche inversée de 43 mm sur la F800).
Evolution
Ce qui change par contre, c'est la dotation et la disponibilité (en option!) d'éléments technologiques et électroniques peu courants dans ce niveau de gamme. La F700 GS reçoit maintenant un deuxième disque de frein sur la roue avant. Les deux disques de 300 mm sont pincés par des étriers flottants à double piston, le frein arrière conservant son disque de 265 mm et son étrier flottant à simple piston. Mais maintenant, et comme sur tous les produits BMW Motorrad, l'ABS est livré de série. Un choix intelligent, qui ne fait qu'anticiper de futures règles européennes. Notons qu'il s'agit d'un nouveau système à double canal, plus menu et plus léger que le précédent. Plus surprenant à ce niveau de gamme, la F700GS peut disposer de la suspension pilotée ESA en option d'usine.
Electronique embarquée
Pour rappel, avec ce système le pilote peut régler l'amortissement en détente du combiné ressort-amortisseur d'une simple commande au guidon, même en roulant. Il pourra ainsi choisir entre Confort, Normal ou Sport, le mode choisi s'affichant au tableau de bord. Dans la foulée apparaît, aussi en option, un contrôle automatique de stabilité, empêchant le patinage de la roue arrière à l'accélération. L'ASC diminue alors l'avance à l'allumage et intervient sur la cartographie d'injection. Le système est débrayable, tout comme d'ailleurs l'ABS. Le contrôle de pression des pneus (RDC) est aussi disponible.
Encore un mot sur l'électronique pour rappeler que la GS possède un anti-démarrage à clé codée et qu'elle reçoit les nouveaux commodos, plus compacts et fonctionnels. Ils intègrent bien entendu la commande des éventuelles poignées chauffantes, et abandonnent les commandes de clignotants distinctes gauche et droite. Un pan d'histoire s'efface… Notons encore de petites évolutions graphiques du tableau de bord, qui peut s'enrichir de nombreuses infos via l'ordinateur de bord disponible en option.
A la carte
L'ergonomie est en général soignée chez BMW, ce qui se confirme avec la 700GS. Fine et étroite, la 700 possède une selle relativement basse (820 mm) de série, mais il est loisible aussi d'opter pour la selle basse (790 mm) ou la selle confort (835 mm) qui équipait notre machine. La ligne de la F700 gagne incontestablement en agrément, ce qui n'était pas vraiment difficile. Elle acquiert une vraie présence, sans tomber dans le travers "baroudeur" propre à la 800GS, plus typée tout-terrain. Sans se montrer intimidante, notre GS gris Ostra métallisé mat avait plutôt fière allure, bardée de nombreux accessoires.
Hé oui, BMW reste BMW, avec une valse d'options et d'accessoires à donner le tournis! Voyons ça d'un peu plus près. Aux 9.300 € réclamés pour la machine s'ajoutait le Pack Safety (ESA, RDC, ASC) à 745 €, le Pack Option Line (poignées chauffantes, ordinateur de bord, béquille centrale et support valises) à 485 €, les clignos LED blancs (110 €), l'alarme (230 €), la selle confort (110 €), mais aussi quelques accessoires comme une bulle plus grande, des protège-mains, une rallonge de bavette arrière, les valises (290 €) et le top-case (320 €) "Vario", avec leur astucieux système permettant d'augmenter leur capacité de dix litres. De quoi sérieusement plomber la note finale, mais rassurez-vous, tout n'est pas indispensable!
Ben oui, évidemment
La GS a ceci de sympa qu'elle prouve qu'il n'est nul besoin de céder aux sirènes de la puissance et de la surenchère pour ressentir ce bonheur inimitable que peut apporter la pratique de la motocyclette. Voici une bécane qui brille par sa maniabilité en ville, bien aidée par une courbe de couple remplie dès les bas régimes, un grand guidon et une position de conduite sans reproche, mais aussi un freinage facile à doser, une bécane qui donne toute sa saveur sur la route pour les mêmes raisons, grâce à ce couple omniprésent jusqu'à 6.500 trs/min et qui ne donne guère envie d'aller titiller les hauts régimes, une bécane apte aux voyage avec des équipements et accessoires bien pensés.
Le bonheur tient à peu de choses
Nous avons été complètement séduits par ce twin, qui accepte de reprendre avec générosité dès 2000 trs/min, qui n'aime pas trop les hauts régimes et qui donne le meilleur de lui-même sur la plage des mi-régimes, de 2 à 6.000, voire 6.500 trs/min, avec en prime une tonalité d'échappement bien sympathique. Il induit une conduite coulée et détendue, un bonheur devenu rare. La protection, correcte avec la bulle montée sur notre machine, n'incitera pas non plus à "péter" le chrono, ce dont on se fout comme de son premier bouton d'acné! On apprécie par contre la selle large et les poignées chauffantes, bien agréables pour les longues randonnées que cette GS donne envie de parcourir. Le comportement routier ne prête pas un instant le flanc à la critique, avec une tenue de cap rigoureuse qui n'empêche pas la GS de se révéler agile et joueuse à tout moment.
A méditer
La F700GS prouve de merveilleuse manière qu'il n'est nul besoin de claquer près de 20.000 € pour un maxi-trail lourd comme une enclume et dégoulinant tellement de puissance qu'il réclame des aides à la conduite dont se passera très bien notre petite GS. Oubliez l'anti-patinage, inutile, l'ESA, guère nécessaire, mais optez pour la selle confort, les poignées chauffantes, peut-être avec le Pack Option Line. Pour le reste, à vous de voir si vous optez pour la bagagerie. Un investissement, certes, mais aussi un visa pour l'aventure et le voyage, un plaisir dont vous auriez tort de vous priver avec une moto aussi convaincante!