Lors d'Intermot, en automne 2006, trois nouveaux modèles basés sur la même étude, la gamme "X", se proposent de répondre aux demandes les plus pointues. Entre la Challenge déjà essayée, tendance tout terrain, et la G 650 X Moto, Supermotard, la G650 Country joue la carte du trail de caractère, au look soigné. De fait, sous ses airs sympa, le design témoigne d’une recherche certaine. Moins spectaculaire que ses concurrentes précitées, elle révèle toutefois de beaux détails, comme le garde-boue avant et ses fixations très travaillées, un joli petit phare extrêmement simple, flanqué de ses deux belles attaches.
Look travaillé
Nous trouvons le flanc droit plutôt réussi, avec le réservoir qui meuble le triangle fourni par le cadre. Le réservoir appelle néanmoins deux remarques: son remplissage est d’une remarquable évidence, mais son emplacement limite réellement sa capacité. Le côté gauche est plombé par un pot d’échappement très efficace, mais d’un manque total d’attractivité. La place est libre pour l’after-market, et un sérieux risque de pollution sonore… Pour le reste, solide fourche upside-down, beau traitement de surface du cadre et du bras oscillant, roues à rayons laquées noir, dont une de 19 à l’avant qui apporte un bon compromis routier, regret de ne pas retrouver la courroie de la défunte Scarver, regret aussi de voir un beau guidon garni de commandes peu flatteuses, regret encore de découvrir un tableau de bord peu attractif, tout comme les rétros, qui semblent un peu fragiles.
Gromono
Au final, une bonne petite gueule, qui donne envie de tâter de la moto basique. Basique, mais pas basse: bon sang, que cette selle est haute! Ce qui se comprenait sur la Challenge laisse ici perplexe, ce n’est pas une telle altitude qui mettra à l’aise les débutants ou les femmes (sauf une, qui se reconnaîtra en lisant ses lignes…). Dommage, parce que 53ch pour 148 kg à vide sont des chiffres plutôt attractifs… Une fois juché sur la selle, nous retrouvons les sensations typiques du mono. Crépitements caractéristiques, vibrations itou, ce mono ne surprendra pas les habitués du genre. Au niveau caractériel non plus, il ne surprendra pas. Nous ne lui trouvons guère de défauts: volontaire, vif, bien rempli, nous déplorons malgré tout un certain manque de caractère. En fait, cette appréciation vaut sans doute pour toute la moto.
Cohérente
En effet, la X Country présente une proposition très cohérente, consensuelle, intelligente, séduisante, même sur le plan du design. A l’usage, elle tient ses promesses: confortable, bonne freineuse, disposant d’une belle allonge (près de 180 km/h compteur), agile à souhait (c’est un trail!) grâce à une position très active, fort sur l’avant, le bilan dynamique est décidément flatteur et démontre la justesse du concept. Les motos simples n’ont pas dit leur dernier mot. Certes ce n’est pas une GT, ce n’est pas non plus une Supersport, c’est une moto économique à l’usage, aussi agréable à mener en ville que sur la route, capable même d’aborder l’autoroute, avec une bonne volonté et une aisance capable de séduire de nombreux motards.
Sérieuse
Ne serait-ce la hauteur de selle, le bonheur serait total. Sauf que…, sauf qu’il manque un petit quelque chose, un brin d’excitation, un soupçon de folie, un coup de cœur, une petite étincelle qui donne envie de succomber. La proposition de BMW est cohérente, sérieuse. Trop, sans doute. BMW nous avait habitué ces dernières années à des produits qui possèdent ce grain de folie qui donne envie de craquer, de se lâcher. On ne le retrouve pas dans la Country, et c’est sans doute son seul défaut, avec un prix qui lui est très BMW: 8.300€, plus 765€ pour l'abs, une option indispensable et que le constructeur allemand a le mérite de proposer dans une catégorie qui n’y est guère habituée.