Les 163 ch développés par le quatre pattes allemand font plus que de la figuration. Ce moteur est généreux, rempli à tous les régimes ; une rotation de la poignée de gaz et la moto bondit, quelque soit le régime ou le rapport engagé. Les quelques aménagements du châssis (châsse réduite, pneu arrière plus étroit) transfigurent le comportement de la R qui perd le côté un peu pataud et raide de la 1200S et offre une vivacité remarquable pour une moto qui affiche tout de même dans les 250 kg tous pleins faits.
Nous nous sommes même amusés à pratiquer quelques exercices du nouveau permis moto à son guidon. Le moniteur n’a pas résisté au plaisir de l’essayer dans les 8 et les manœuvres d’évitement, séduit qu’il était par son équilibre et sa réelle maniabilité.
Originale
Le guidon, plus large et plus haut grâce au T supérieur redessiné, préserve une position sportive et dynamique, mais très confortable pour le cou et les poignets. Le corps trouve parfaitement sa position sur cette massive moto. Les designers de BMW se sont lâchés ici, pour nous proposer un look vraiment méchant, loin du consensus mou et loin de l’image sage qu’affectionnait le constructeur jusqu’il y a peu. Les solutions techniques originales abondent dans la conception du châssis, et l’efficacité y trouve largement son compte. Cette BM affiche un comportement redoutable de précision, en préservant toujours un excellent confort. La carrosserie minimaliste permet de rouler longtemps à un rythme soutenu la pression du vent n’étant jamais rédhibitoire. La vitesse maxi de 260 km/h (pas mal pour un roadster !) s’accroche assez facilement une fois couché sur le réservoir. Sans atteindre de telles limites, les moyennes élevées sont accessibles, pour les heureux allemands qui échappent à nos limitations de vitesses. Ce châssis bien né, alliant confort et efficacité et remarquablement épaulé par un moteur efficace en toutes circonstances vous offre une moto exploitable quotidiennement sans appréhension (ABS, ESA…) tout en vous donnant la possibilité de vous exprimer dès que vous en avez envie. Seul bémol, l’injection parfois chaotique en ville, et la transmission peu avare en bruits divers et manquant singulièrement de douceur.
Je ne suis pas celle que vous croyez
Au final, quand on compare la K1200S à la R, force est de constater que la plus réaliste des 2 n’est pas celle qu’on croit. Le roadster qui paraît complètement déraisonnable est bien plus vif et facile à emmener que la 1200S, avec une position moins radicale et donc plus confortable. Les quelques artifices aérodynamiques qui ornent cette étonnante moto abattent un travail bien plus efficace qu’escompté, ce qui permet à l’heureux possesseur de la R, moyennant un chèque de 13 900 €, d’envisager des étapes inaccessibles à presque tous les roadsters du marché.
© Bruno Wouters