Bruno Wouters

25 JUL 2010

Go Fast!

Lors de son apparition, la K 1200 GT avait déjà montré de fameuses qualités. BMW ne s'en est pas contenté, revenant pour le millésime 2009 avec une K 1300 GT, améliorée sur bien des points. Dans K 1300 GT, il y a GT. Et GT, bien avant les dérivés GTi de toutes sortes, définissait dans le monde automobile de merveilleux véhicules, capables d'emmener leurs passagers sur de longues distances avec un mélange de style, d'efficacité et de vitesse, tout en préservant le confort de leurs occupants. L'idée s'est rapidement imposée de vérifier si cette K 1300 GT méritait son patronyme.

 Un rendez-vous à Vienne donna l'impulsion de départ. Pourquoi ne pas rallier la cité de la valse à moto plutôt qu'en avion? Et pourquoi ne pas en profiter pour y adjoindre quelques étapes culturelles ou amicales? L'itinéraire se précise, et nous voilà partis pour un tour d'Europe évitant soigneusement la Suisse et ses insupportables douaniers. Le top départ sera donné des cantons rédimés, à l'extrême est de notre petit pays, avec l'objectif d'atteindre Nuremberg en fin de journée. Nous démarrons dans le brouillard, 5° au tableau de bord, nous fiant aux indications du GPS pour tracer au plus court vers l'autoroute qui relie Cologne à Francfort. Jolies routes certainement, encore que la brume nous empêche d'en profiter. La K 1300 GT, lourdement accastillée avec valises, large top-case et sac de réservoir, se montre malgré tout docile et seule l'humidité se collant à la visière nous pose problème. Un petit crochet par le Nurburgring histoire d'immortaliser notre teutonne sur le célèbre anneau de l'Eifel. Petite halte à Francfort, histoire de dévorer une saucisse du même nom, et nous reprenons l'autobahn vers Nuremberg.

La griserie de la vitesse

Nous en rêvions depuis 1973, l'Allemagne l'a fait, et nous traçons plein pot, le GPS conservant en mémoire une pointe à 236 km/h. Nous savourons pleinement notre bonheur et la complète efficacité de cette dévoreuse d'autoroute, impériale dans ces conditions, ce qui n'est pas le cas de nombres de ces concurrentes. Les vitesses illimitées engendrent parfois quelques déboires, et ce n'est pas le propriétaire d'une Lamborghini Diablo éclatée pour avoir touché les rails à gauche et à droite suite sans doute à un freinage mal maîtrisé, qui nous contredira… Nous nous posons gentiment dans la vieille ville de Nuremberg, que nous découvrons sous un petit crachin qui a le bon goût de tomber seulement après notre arrivée. Départ le lendemain pour Prague, l'entrée en Tchéquie par les petites routes surprend, avec de nombreuses affiches vantant la qualité de l'accueil des casinos et de certaines jeunes filles peu vêtues! Les routes, magnifiques, nous font découvrir la Tchéquie profonde, et un parc automobile plutôt fatigué. Nous posons nos bagages à l'hôtel, montons dans le chambre prendre une douche.

Prague

La K 1300 GT y a droit aussi, un violant orage éclatant au même moment. Le temps de se rafraîchir, et nous partons à la découverte du centre, au sec, encore une journée sans pluie sur la moto. Bien que délestée de ses valises latérales, la K 1300 GT se montre moins maniable qu'un scoot dans les embarras de la circulation, particulièrement dense en fin de journée. A croire que toutes les belles voitures se concentrent dans la capitale, tant les hauts de gamme pullulent dans les rues de Prague! Nous passerons le lendemain à nous promener dans la ville, à moto ou à pied, complètement séduits par le charme de cette merveilleuse cité. Mais notre rendez-vous approche, il est temps de mettre le cap sur Vienne, non sans faire le crochet par un magnifique château reconstruit en 1870 dans un style "Tudor", on ne peu plus british et tellement déroutant en Bohême, non loin de České Budějovice. Le ciel se déchire quarante kilomètres avant Vienne, nos premiers tours de roues sous la pluie. La K 1300 GT a beau se montrer protectrice sa bulle électrique relevée au maximum, seul notre équipement nous permettra de nous maintenir au sec.

Les copains d'abord

Nous passons trois jours à sillonner Vienne avec quelques amis retrouvés sur place, alternant balades nez à l'air pour admirer l'architecture, visites de musées, dégustation de l'inévitable gâteau au chocolat chez "Sacher" (bof…) et soirée à l'opéra. Mais il est déjà temps de reprendre la route, nous brûlons de parcourir la Grossglockner Hochalpen Strasse au pied de laquelle nous nous posons après une journée de plus sans pluie. Nous avons alterné autoroutes, grandes routes, petites routes, et chaque fois, la K 1300 GT montre le meilleur d'elle-même. Quand la route se fait ennuyeuse, notre postérieur s'ennuie aussi et trouve alors la selle un peu ferme, mais dès que l'esprit est plus concentré sur la conduite, nos fesses retrouvent le sourire en se déplaçant constamment sur la selle d'un virage à l'autre. En arrivant à notre étape, un fin crachin se met à tomber doucement, et notre hôtelière nous apprend que la route du Grossglockner était fermée aujourd'hui.

A suivre...

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