Bruno Wouters

25 JUL 2010

La Mini des familles?

Rude pari que de créer une gamme à partir du concept "Mini" hérité de sa glorieuse aînée! Si le cabrio paraît assez naturel et le Clubman évident, il en va tout autrement quand il s'agit de proposer un SAV de quatre portes, quatre roues motrices, quatre mètres de long! Depuis sa renaissance en 2001, la marque Mini a vendu 1,7 millions d'unités dans plus de 80 pays, ce qui n'est pas si mal avec un seul modèle, accompagné de quelques variantes. Mais les perspectives d'expansion ne peuvent passer que par un élargissement de la gamme et la création de nouveaux modèles ne venant pas cannibaliser ceux existant.

Difficile challenge dans le cas d'une marque comme Mini, qui a forgé son identité sur la renaissance d'une véritable icône! Heureusement, la "New" Mini a su se détacher du poids du passé et vivre sa propre vie, celle d'une (relativement) petite voiture de segment premium complètement "trendy", et qui a pu se forger un capital sympathie qui ne doit plus rien au passé. Alors pourquoi ne pas tenter ce Sport Activity Vehicle, même s'il n'a plus de "mini" que le nom? La niche reste furieusement "hype", et un modèle plus logeable, qui plus est équipé de quatre portes, devrait séduire un nouveau public attiré par l'image de la marque et de ses produits, mais retenu par le manque d'espace ou de polyvalence des modèles existants.

Tout est Mini dans notre vie

Difficile en effet pour un jeune couple avec enfants de trouver son bonheur dans une Mini, fût-elle Clubman. Voici donc le Countryman, reconnaissable au premier regard comme une Mini, avec sa silhouette trapue et ses proportions préservées, ses quatre roues aux quatre coins et quelques "gimmicks" stylistiques propres à la marque, tant à l'extérieur que dans le design intérieur. Certes, pour ceux qui ont connu les heures de gloire de la géniale création d'Alec Issigonis, la pilule (pardon le Countryman!) est un peu grosse à avaler, mais une fois cette réticence intellectuelle dépassée, force est de constater que ce SAV ne manque pas d'une certaine personnalité face à une concurrence souvent plus consensuelle, oserions nous dire, plus fade. Le style "Mini" fonctionne, même s'il faut un peu de temps pour l'accepter. L'apparence intérieure ne déroutera pas les fans de la marque, le caractère est ici aussi préservé, avec quelques nuances.

Polyvalence intérieure

Tout d'abord, on ne descend plus dans une Mini! L'accès est facilité, la visibilité est améliorée grâce à l'assiette rehaussée. Pour l'arrière, Mini propose indifféremment deux sièges séparés réglables en profondeur et en inclinaison ou une banquette trois places. En standard, le Countryman hérite des deux sièges séparés et de l'original Center Rail traversant tout l'habitacle et permettant d'accueillir divers accessoires qui se clipsent à n'importe quel endroit du rail. Grâce à la modularité des sièges, le volume du coffre varie de 350 à 1.170 litres. Restons à l'intérieur pour signaler la disponibilité, en option, de systèmes audio et navigation sophistiqués, ainsi que d'interfaces pour la téléphonie mobile et l'intégration totale de l'iPhone Apple ou d'autres smartphones avec le système Mini Connected.

Connectivité

Ce système permet entre autre d'accéder à plus de 25.000 webradios. Dommage toutefois que l'intuitivité et la fluidité proverbiales de l'iPhone n'aient pas servi d'exemple pour la conception de l'interface, bien peu convivial, du Countryman. Nous sommes plus proches du premier iDrive que de l'iDrive de seconde génération qui équipe dorénavant les BMW, et l'écran prenant place au centre du grand compteur manque d'espace pour pleinement s'exprimer. Vu le prix exigé pour ces options, nous nous attendions à un système plus abouti, d'autant que lors de notre essai la connexion internet permettant d'écouter la webradio coupait continuellement. Connexion internet accessible, faut-il le rappeler, par votre smartphone à un prix hélas toujours aussi prohibitif… Mécaniquement, le Countryman dispose de trois motorisations essence (Cooper S, Cooper, One) et deux diesel (Couper D et One D). Seuls les Cooper S et Cooper D bénéficient en option de la transmission intégrale.

All 4

Lors de la présentation du Countryman dans les environs d'Hambourg, seuls des Cooper S All 4 étaient mis à notre disposition. Après quelques dizaines de kilomètres, le Countryman Cooper S All 4 se révèle sans doute comme un des meilleurs modèles de la marque. Voici enfin une Mini confortable et qui transmet sans ciller sa puissance (184ch) au sol, des qualités auxquelles une Cooper S ne nous avait guère habitués. L'amortissement est remarquablement réussi, et la monte pneumatique d'origine, des 205/55/R17, parfaitement adaptée. Un vrai bonheur, d'autant que le train avant rigoureusement guidé transmet la puissance sans la moindre réaction parasite grâce à la distribution du couple aux quatre roues. Impossible à mettre en défaut lors de notre prise en main par temps sec, même sur un petit chemin forestier et caillouteux. On en viendrait à rêver d'une "hatch" Cooper S Works 4 WD, même grevée des 70kg de la transmission intégrale, tant la puissance se transmet enfin avec aisance!

Efficace et confortable

Le confort ne se paie qu'au prix d'un faible roulis, dû sans doute aux plus grands débattements, toujours en comparaison avec d'autres Mini. Mais en réalité, le Countryman ne leur est en rien comparable, puisque ce modèle de conquête vient chasser sur les terres des Sport Activity Vehicles compacts proposés par de nombreux concurrents, et non auprès de la clientèle Mini. L'agrément de conduite, un des arguments favoris de la marque, est réellement préservé, et nous nous sommes régalés des qualités dynamiques de ce SAV produit en Autriche sur les chaînes de Steyr. Le moteur Cooper S n'a aucune peine à s'acquitter de sa tâche, malgré un poids qui devient malgré tout conséquent. Il nous tarde de vérifier ces premières impressions, très positives, au volant d'une version diesel qui sera sans doute plébiscitée sur notre marché.

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