Au cours de la conférence de presse qui s’est tenue en Allemagne pour l’arrivée sur le marché européen de Brilliance, les responsables de la marque ont qualifié leurs voitures de « chinoises européennes ». En effet, le groupe basé à Shenyang produit des BMW série 3 et 5 depuis 2003 pour le marché local. A force de produire les berlines allemandes et des minibus, le constructeur s’est associé avec la Maison munichoise dans la construction d’une chaîne de montage d’une berline qui serait construite avec les standards d’Outre Rhin. C’est alors que la Zhongua devenue par la suite BS 6 est née. Développée au niveau du châssis par Porsche, par Italdesign pour la ligne et motorisée par Mitsubishi, la berline semble être née sous les meilleurs auspices. D’ailleurs, HSO Motors Europe, pionnier de la vente des Hyundai en Allemagne, s’est laissé séduire et devient importateur général pour le marché européen. Si les distributeurs dans chaque pays sont encore inconnus, le groupe espère diffuser quelque 15 000 exemplaires de la berline pour la première année de vente ! Du nouveau avec du vieux Sous le capot de la BS 6 prennent place deux blocs essence. D’origine Mitsubishi, ces quatre cylindres de 2 et 2,4 litres développent respectivement 122 et 130 ch. Commandés par une transmission manuelle à seulement 5 rapports, ils possèdent un couple de 170 et 195 Nm. Le diesel n’arrive quant à lui qu’en 2008 ! Un simple regard sur la fiche technique permet de se rendre compte que Brillance ne joue pas beaucoup la carte de la technologie. En effet, si la berline est équipée de l’ABS et de quatre freins à disques, elle ne possède aucun équipement de sécurité comme l’ESP par exemple. Selon HSO, ce manque devrait être toutefois comblé sur les prochains modèles. Pas d'options ! Deux niveaux de finition sont disponibles sur la 2 litres : Comfort et Deluxe. Ce dernier s’applique automatiquement avec le gros moteur. Le premier comprend les capteurs de parking, les vitres électriques, la peinture métal, les jantes alu, la climatisation et une radio. Le second offre en plus l’airco automatique, les sièges en cuir, un chargeur 6 CD et un toit ouvrant électrique. Contrastant avec la dotation de série, seuls deux airbags sont disponibles de série : un peu pingre lorsqu’on compare avec la concurrence ! De plus, le constructeur ne propose aucune option à son catalogue ! Loin des standards européens Avec 4,88 m de longueur, la chinoise peut accueillir 5 personnes et leurs bagages dans un coffre de 550 litres. Réglable en hauteur mais en proondeur, le volant est placé un poil trop bas, même dans sa position maximale. La version Deluxe de notre essai possède des sièges recouvert de cuir beige de qualité très moyenne. Plats comme des banquettes d’autobus, ceux manquent cruellement de maintien mais possèdent cependant huit réglages manuels. Dans cet univers où se côtoient plastiques lisses d’aspect bon marché et inserts en ronce de noyer pur plastique, on reste plutôt perplexe. La climatisation automatique de notre voiture semble défectueuse tant il est difficile d’atteindre une température intérieure « tiède ». La clé de contact (dissociée de télécommande d’ouverture des portes) tournée, il ne reste plus qu’à partir mais le pommeau de vitesse se détache instantanément du levier ! Mal fixé, ce dernier pivote à chaque changement de rapport. Assez silencieux à bas régime, le 2 litres se montre par contre bruyant lors des nombreuses relances dues à son manque relatif de couple. La boite, assez longue sur ses deux derniers rapports, possèdent une commande rétive et plutôt bruyante. De plus, notre véhicule d’essai montre une faiblesse au niveau de l’embrayage qui vibre lorsqu’on le relâche. Cependant, le tableau n’est pas entièrement négatif. En effet, la Brilliance possède un comportement sain grâce à des suspensions bien calibrées. De même, les freins se montrent endurants et l’ABS accomplit sa tâche sans faire preuve de zèle. Première tentative Assez agréable à regarder, la BS 6 souffre de défauts inhérents à une industrie automobile jeune et peu expérimentée. Proposée à un prix oscillant entre 20 000 et 23 000 €, la Brillance ne peut encore concurrencer certaines berlines coréennes proposées à un prix sensiblement identique. Condamnée à une diffusion confidentielle, la chinoise souffre principalement de l’absence d’un diesel. Mais c’est sans compter la capacité de réaction et d’adaptation exceptionnellement rapide des chinois qui proposeront assez vite des voitures plus intéressantes et de meilleure qualité.