L’histoire d’un créateur américain passionné … Erik Buell
Dès l'âge de 12 ans, le guidon d’un deux roues entre les mains, la passion ultime d'Erik Buell naît. Passion confirmée quelques années plus tard lorsque, durant ses études, il occupe le poste de magasinier moto d’un petit magasin pour rapidement passer adjoint du responsable. Et comme cela ne suffit pas à épancher sa passion, il pilote en amateur et établit en 1978 le meilleur temps des débutants lors de la course des 200 Miles de Daytona en Floride. Le lien avec la maison-mère américaine se crée lorsque, après avoir décroché son diplôme d'ingénieur, il trouve un emploi d'ingénieur châssis chez… Harley-Davidson.
Dream
Déjà il fait preuve de talent et il est même à l'origine de nombreux brevets sur les composants de motos. Mais son rêve est toujours là, il le réalise en 1982 en créant une moto qui reprend un moteur quatre cylindres deux temps. Malheureusement, après avoir vendu un exemplaire, la réglementation américaine change et son œuvre n'est plus exploitable. Déçu mais pas découragé, il se lance dans la création d'une autre moto et se fixe alors l’objectif de produire la première moto sportive de classe internationale entièrement conçue et fabriquée aux Etats-Unis. Novateur en tout point, il sera autorisé à utiliser les bases moteurs Harley-Davidson. Il crée divers modèles depuis 1987 et devient le premier constructeur à utiliser une fourche inversée !
Un moteur Harley revu à la hausse
L'angle de chasse de la Buell est tellement fermé qu'une Ducati pourrait passer pour un custom ! Seulement 21° et un empattement ultra court avec pour résultat une vivacité hors du commun. Le moteur, extrapolé du 1200 Sportster Harley, passe pour sa part de 58 à 100 ch. Pour ceux d’entre vous qui veulent un peu de technique, par rapport à la XB-9R, le bicylindre en V à 45° refroidi par air et huile de 1203 cm³ garde l'alésage de 889 mm, mais la course passe de 794 à 968mm. Le ratio de compression ne bouge pas : 10 pour 1. Il conserve la même injection. Notons que le point faible du moteur réside surtout dans son manque d'allonge - la mécanique d'origine n'a pas été conçue pour le sport.
XB 12S recherche routes sinueuses pour ballade plaisir
Les longues lignes droites vous paraîtront interminables tant elles ne sont pas le terrain de prédilection de la machine. Peu importe, l’américaine n'est pas faite pour ça. Optez plutôt pour les petites routes sinueuses et bien asphaltées et elle s’offrira à vous. L'engin vous semblera rapidement bluffant d'agilité ! Le châssis y est évidemment pour quelque chose. L'énorme disque de frein pérmétrique (encore une spécialité Buell !) de 375 mm est irréprochable sur route mais on ne peut pas en dire autant de la boîte de vitesses : la sélection excessivement ferme aura tôt fait de vous martyriser le pied gauche ! Agaçant à la longue... Le centre de gravité de la bête est maintenu le plus bas possible grâce au cadre en alu massif qui emporte 14 litres de carburant( 100 kilomètres d'autonomie en tirant dessus comme un enragé, 300 selon Buell. On essaye toujours…)
Un échappement rageur… mais malin
Afin de garder un couple optimal à tous les régimes, la XB12 bénéficie de l'échappement interactif de Buell. Des capteurs surveillent le régime moteur, la position de la poignée et un déclencheur électronique active une vanne papillon dans le silencieux afin d'ajuster au mieux la contre-pression. A bas régime, la valve est donc grande ouverte pour réduire la contre-pression et permettre au V2 de prendre rapidement ses tours. A mi régime, elle se ferme à moitié pour gratter un peu de couple, et à plein régime, elle se referme pour gagner des chevaux. Le tout dans un bruit d'enfer… On adore !
Accessoires ru-di-men-taires
N'espérez pas trouver un quelconque sens pratique à la XB. Exemple : le tableau de bord fait dans le « basic » : un compteur et un compte tour. Point final. Mais telle est la philosophie de la marque : des machines conçues comme des super-jouets pour enfants attardés peu soucieux du côté pratique des choses.
Il vous en coûtera 11 930 euros pour prendre possession de la belle. Un prix dans la moyenne de cette gamme. Pour information, sa concurrente japonaise la Yamaha MT-01 est commercialisée au prix officiel de 13 590 euros… A vous de voir.
© Bruno Wouters et Lionel van Dongen