Sébastien Vanhouche

14 NOV 2024

Essai : BYD Sealion 7, entre deux eaux

Le constructeur chinois BYD avait placé la barre haut avec sa berline Seal, mais arrivera-t-il à renouveler l’exploit avec son nouveau SUV électrique Sealion 7 ?

"Le BYD Sealion 7 n’est véritablement décevant dans aucun domaine, mais il ne convainc pas non plus grâce à une quelconque qualité si ce n’est éventuellement son look statutaire."

Tout comme le lion de mer, ou otarie, se différencie du phoque notamment par sa légèrement plus grande taille et ses flippers avant qui lui permettent, entre autres, de se déplacer comme un quadrupède en dehors de l’eau, le BYD Sealion 7 (qui signifie otarie en français) se distingue de la Seal (qui signifie phoque en français) principalement par une garde au sol plus élevée et de la Seal U par un pelage plus imposant. Mais est-il seulement aussi convaincant que ces dernières, tout particulièrement que la berline qui nous avait fait forte impression à son lancement ?

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Design

Un pelage statutaire

Avec ses 4,83 m de long pour 1,925 m de large et 1,62 m de haut, le BYD Sealion 7 est un grand SUV. A titre de comparaison, il est aussi long et même plus large qu’un Hyundai Santa Fe qui est pourtant capable d’embarquer jusqu’à 7 passagers ! Tout comme les actuelles Dolphin, Seal et Seal U, ce nouveau modèle au toit fuyant fait partie de la gamme « Ocean » du constructeur chinois. Comprenez qu’il affiche un design similaire à celui des modèles cités précédemment. Il s’apparente d’ailleurs véritablement à une version SUV coupé de la berline Seal. Il faut dire qu’en prime d’optiques avant identiques et de boucliers fortement similaires, les deux modèles partagent pratiquement la même signature lumineuse arrière.

À l’intérieur, ce BYD Sealion 7 se démarque un peu des autres modèles du constructeur chinois notamment grâce à une planche de bord au dessin inédit, du moins en Europe. L’ensemble est légèrement plus épuré, mais est en revanche toujours assemblé à l’aide de matériaux premium ou presque : cuir, plastique moussé, alcantara… Il ne fait décidément aucun doute que les constructeurs chinois disposent désormais d’une expertise non négligeable en matière d’assemblage. Ils peuvent en revanche encore progresser dans certains domaines, notamment celui de la technologie…

Expérience

Grand en apparence, mais moins en pratique…

Comme la plupart des autres modèles de BYD, ce Sealion 7 fait pratiquement fi de toutes commandes physiques au profit d’écrans géants. Son combiné d’instruments digital atteint par exemple les 10,25 pouces. En revanche, bien que les informations affichées sur ce dernier soient assez aisément lisibles et compréhensibles, leur agencement n’est pas des plus personnalisables. Dommage lorsqu’on dispose d’un si grand écran. Le panel central est quant à lui toujours rotatif et affiche une diagonale de 15,6 pouces ! Réactif et d’excellente qualité, son agencement n’est en revanche pas des plus intuitifs ou ergonomiques. Heureusement, Android Auto et Apple CarPlay sont disponibles de série dès le premier niveau de finition. À noter que ces écrans peuvent encore être épaulés par un affichage tête haute dans la version haut de gamme Excellence. Les seuls boutons se trouvent finalement sur la console centrale et permettent principalement de régler les modes de conduite, le niveau de freinage régénératif, le volume ou encore couper la climatisation. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est toujours plus rapide et facile que de devoir passer par le système d’infodivertissement.

Le BYD Sealion 7 repose sur un grand empattement de 2,93 m ! Résultat, son habitabilité arrière est excellente, peut-être même un peu trop. 3 adultes peuvent sans problème prendre place sur la seconde rangée et être pratiquement aussi bien installés qu’à l’avant. Il faut dire qu’ils profitent d’un plancher parfaitement plat, de dossiers réglables en inclinaison et même des sièges avant sous lesquels il est même possible de passer ses pieds. En revanche, ces derniers sont tout de même imposants. Ajoutez-y une ceinture de caisse assez élevée et certains pourront peut-être se sentir un peu enfermés à l’arrière malgré la présence d’un grand toit en verre. Mais le véritable bémol, c’est que tout cet espace à l’arrière dessert le coffre qui n’évolue « que » de 520 à 1.789 l. D’accord, ce volume n’a rien d’un petit sac à main, mais les dimensions du BYD Sealion 7 laissent tout de même espérer un coffre arrière plus conséquent. Heureusement, un second volume de chargement de 58 l est également présent sous le capot avant.

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Conduite

Puissant, mais pas particulièrement endurant…

Le BYD Sealion 7 peut profiter de 2 motorisations et 2 batteries pour un total de 3 versions différentes. En entrée de gamme, il dispose d’un seul moteur de moteur de 230 kW (313 ch) et 380 Nm de couple entraînant ses roues arrière. Ce dernier lui permet de se défaire du 0 à 100 km/h en un plus que respectable 6,7 s. Il est également alimenté par une batterie de 82,5 kWh afin d’autoriser un rayon d’action maximal de 482 km au BYD Sealion 7. Cette même batterie peut également alimenter deux moteurs dans sa version de milieu de gamme. Le SUV électrique chinois dispose alors de 4 roues motrices et affiche une puissance totale de 390 kW (530 ch) et 690 Nm ! De quoi abattre le 0 à 100 km/h en seulement 4,5 s. Dans cette configuration, l’autonomie WLTP du BYD Sealion 7 chute en revanche à un maximum de 456 km par pleins d’ions. Mais les deux moteurs du SUV électrique chinois peuvent également être alimentés par une batterie de 91,3 kWh ! Il revendique alors les mêmes performances, si ce n’est en matière d’autonomie qui grimpe à un maximum de 502 km par plein. Sachez également que la vitesse de pointe de tous les BYD Sealion 7 est limitée à 215 km/h.

Une fois à plat, ou presque, les variantes équipées de la batterie de 82,5 kWh du SUV électrique chinois sont capables de passer de 10 à 80 % de niveau de batterie en 32 min grâce à une puissance de charge maximale de 150 kW. Une puissance de charge qui grimpe jusqu’à 230 kW dans le BYD Sealion 7 équipé d’une unité de stockage de 91,3 kWh pour lui permettre de passer de 10 à 80 % de niveau de batterie en 24 min. En courant alternatif, toutes les variantes sont logées à la même enseigne et butent à un maximum de 11 kW.

Ce qui est en revanche un peu décevant, c’est que BYD annonce des consommations WLTP pour le moins importantes avec ce Sealion 7. Elles évoluent en effet entre 19,9 et 21,9 kWh/100 km en fonction des motorisations. Et il faut effectivement avouer que les chiffres que l’on a pu observer durant notre essai de la variante 4 roues motrices disposant de la grosse batterie étaient élevés. Les conditions n’étaient certes pas idéales et nous n’avons pas toujours été les plus économes en électricité, mais au bout de notre parcours varié d’environ 175 km, nous avons consommé plus de la moitié de la batterie… Résultat, malgré ses 91,3 kWh, on ne voit que difficilement comment espérer effleurer les 500 km d’autonomie, voire déjà dépasser les 400…

Ni réellement confortable, ni véritablement sportif…

Contrairement à la Seal qui nous avait impressionnée à la fois par son confort et son dynamisme, ce Sealion 7 affiche un comportement qui n’est ni réellement confortable, ni véritablement sportif… Côté confort, sa suspension donne une impression de légers sautillements lorsque la route n’est pas parfaitement plate. Eh bien qu’elle paraisse plutôt souple de prime abord, elle est étonnamment sèche sur les aspérités du bitume et autres casse-vitesses. Heureusement, son amortissement n’est pas en béton non plus et son habitacle est remarquablement bien insonorisé. Ce BYD Sealion 7 préfère donc évoluer sur autoroute plutôt qu’en ville, mais également que sur les petites routes de campagne.

Côté dynamisme, il ne fait aucun doute que ce BYD Sealion 7 va vite et accélère fort. Sain et neutre de manière générale, il masque également bien son poids qui évolue de 2.225 à 2.435 kg sur la balance en fonction de ses versions. Malheureusement, c’est à peu près là ses seules qualités dynamiques. Sa suspension a beau être sèche dans certaines circonstances, elle n’empêche pas ce BYD Sealion 7 de légèrement « flotter » à haute vitesse et de prendre du roulis en virage. Un fois poussé dans ses retranchements, il devient également étonnamment sous vireur. Quant à sa direction, elle n’est pas des plus précises et n’inspire pas particulièrement confiance au même titre que sa position de conduite haute et droite. Ce n’est donc pas à son volant que l’on attaquera un col de montagne le couteau entre les dents. On préférera profiter du paysage, mais tout en gardant un œil sur la route pour anticiper les freinages. Même dans son niveau le plus élevé, son freinage régénératif n’est en effet pas suffisant pour espérer ne conduire que du pied droit. Et puis il ne dispose tout simplement pas de mode de conduite à une pédale, il faut donc de toutes façons obligatoirement appuyer sur le frein pour marquer l’arrêt.

Prix

Le BYD Sealion 7 est disponible en 3 finitions qui vont de pair avec ses 3 versions différentes. La variante Comfort d’entrée de gamme affichée à 48.990 € est uniquement disponible en motorisation propulsion. La finition Design disponible à partir de 51.990 € va quant à elle uniquement de pair avec la version 4 roues motrices à « petite » batterie. Finalement, le prix du BYD Sealion 7 Excellence AWD disposant à la fois de la transmission intégrale et de la batterie de 91,3 kWh débute à partir de 56.490 €. Comme toujours chez BYD, même l’entrée de gamme est extrêmement bien équipée de série. En prime des différences techniques qui les séparent, la finition Design profite uniquement d’étriers rouges en plus de l’équipement de la version Comfort. L’Excellence ajoute quant à elle le cuir nappa et l’affichage tête haute à la dotation de la version Design. C’est tout. Et aucune option n’est proposée si ce n’est la peinture métallisée qui est facturée 1.000 € supplémentaires. La pompe à chaleur est quant à elle présente quoiqu’il arrive, tout comme les 6 ans ou 150.000 km de garantie.

Verdict

Malheureusement, BYD ne parvient pas à nous surprendre autant avec ce Sealion 7 qu’avec sa berline Seal. Le SUV électrique chinois est certes basé sur un ensemble d’excellents composants, mais ces derniers ne semblent pas avoir été suffisamment bien réglés que pour véritablement travailler à l’unisson. Résultat, il s’apparente à une Seal étirée et rehaussée, mais pas nécessairement recalibrée pour que son comportement corresponde à ses nouvelles mensurations. Ce BYD Sealion 7 ne déçoit véritablement dans aucun domaine, mais est également loin de convaincre grâce à une quelconque qualité si ce n’est éventuellement son look statutaire.

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