Le premier monospace, c’était lui. Avant le Renault Espace. Depuis, le Grand Voyager n’a cessé de prendre de l’importance au sein de la gamme Chrysler. Mais la concurrence est là. Convaincante, imaginative, agressive. Alors il faut innover, toujours et encore. C’est précisément ce que fait le nouveau modèle. Oh, pas au niveau de la ligne, assez banale, il faut bien le reconnaître. Mais une fois les deux grandes portes latérales coulissantes latérales ouvertes, que de nouveautés. Chrysler les a compté : il y en a 30. Nous, on a testé les plus remarquables, et il y en a…

Plus de deux tonnes

Et pénétrant dans l’univers du Grand Voyager, on est surpris par le volume intérieur : 5,7 m3, c’est tout simplement le record de la catégorie. Il faut dire que le bébé a grossi. En longueur, en largeur, en hauteur, mais surtout en empattement : 3,78 mètres, c’est carrément gigantesque. Evidemment, tout cela a un coût : le poids. Plus de deux tonnes à vide, c’est lourd à déplacer. On y reviendra. Mais pour l’heure, concentrons nous sur les nouveaux aménagements.
A l’avant, le levier de sélection de la nouvelle boîte automatique à six rapports prend place sur le tableau de bord, à proximité du volant. Pratique à manipuler, il conserve malheureusement une sélection latérale des rapports (en mode manuel). Le tableau de bord est clairement inspiré de celui de la 300C. Son design est plutôt flatteur, ce qui n’est pas le cas de la qualité des plastiques. Au centre, perché très en hauteur, l’écran multimédia accueille le système MyGIG incluant un disque dur de 20 giga bytes pour l’enregistrement des images et des chansons. La technologie Bluetooth et la reconnaissance vocale font aussi partie du package.

Chacun son film

Mais le nouveau Grand Voyager en offre plus, beaucoup plus. Car là où les autres monospaces proposent un écran vidéo intégré au ciel de toit, il en offre deux, de manière à ce que les passagers de chaque rangée de sièges arrière puissent profiter du spectacle. Grâce aux deux lecteurs de DVD indépendants, il est même possible de passer simultanément deux films différents (ou des jeux vidéos) dans la voiture. Et sans embêter personne puisque le dispositif comprend des casques sans fil. Pendant ce temps-là, les occupants de la partie avant peuvent écouter tranquillement leur musique préférée. Quant au réglage de température, il s’opère de manière à compartimenter l’habitacle grâce à une climatisation tri zone.

Face-à-face

En 2004, le Grand Voyager se dotait de l’ingénieux système Stow’n Go permettant aux sièges de s’escamoter complètement dans le plancher. Pour 2008, Chrysler passe à la vitesse supérieure avec Swivel’n Go. Concrètement, les sièges s’escamotent toujours de la même manière, mais en plus, ils pivotent. Du moins ceux du second rang. Du coup, les passagers peuvent s’installer face à face autour d’une table. Dans le même temps, l’imposante console centrale située entre les sièges avant coulisse sur des rails et profite à tout le monde.
Encore plus original, mais peut-être moins utile au quotidien, la banquette de troisième rangée peut basculer électriquement vers l’arrière, transformant les assises en dossier et les dossiers en assise, histoire de profiter du coucher de soleil assis dans le coffre, le hayon grand ouvert.

En plus, il roule…

Techniquement, le Grand Voyager millésime 2008 évolue sur de nombreux points. Outre la nouvelle boîte automatique à six rapports, on note une rigidité structurelle renforcée, des suspensions revues et corrigées et un moteur 2.8 CRD retravaillé. Injecteurs piézoélectriques (pour plus de pression), gestion du turbo optimisée (pour une meilleure réactivité), etc. Mais cela ne lui donne pas des ailes pour autant puisqu’il se contente de 163 chevaux et 360 Nm, soit des valeurs d’un bon deux litres. Du coup, et avec plus de deux tonnes à tirer, il manque clairement de pêche et, ce qui n’arrange rien, se montre beaucoup trop sonore en charge. Les progrès à ce sujet sont réels par rapport à l’ancien modèle, mais insuffisants. Bref, vous l’aurez compris, ce nouveau Grand Voyager s’apprécie davantage comme passager qu’en tant que conducteur. Ce qui est d’ailleurs parfaitement normal pour un véhicule à vocation 100% familiale.