Hasard du calendrier, c’est le lendemain de l’annonce officielle du divorce entre Daimler et Chrysler que nous étions conviés, par l’importateur DaimlerChrysler, à essayer la nouvelle Sebring. Un cataclysme ? Pas vraiment puisque, en dehors des modifications internes aux (désormais) deux sociétés, rien ne changera pour le client. Le Chrysler Group (qui comprend les marques Chrysler, Jeep et Dodge) poursuivra ses activités de distributions via le même réseau qu’actuellement, et le programme de lancement des nouveaux modèles a été maintenu. Et des nouveautés, il y en a eu au sein du Chrysler Group ces derniers mois : Dodge Caliber, Avenger et Nitro, Jeep Compass et Commander. Mais du côté de Chrysler, on n’avait rien vu venir depuis la 300 C et le Crossfire Roadster.
Savant mélange
Après trois ans d’attente, voici donc la Sebring. Politique de plates-formes communes oblige, il s’agit d’une Dodge Avenger re-carrossée et bénéficiant d’un traitement qui lui permet de se positionner un cran plus haut que sa cousine au sein du même segment. La clientèle de la Sebring devrait donc être, selon les responsables de la marque, plus âgée, plus riche et plus conventionnelle que celle de l’Avenger. Les tarifs sont donc plus élevés, le look plus discret et l’amortissement plus souple.
Au niveau du gabarit, la Sebring jour dans la même cour que les Toyota Avensis, Mazda 6 et Peugeot 407. Le design est à la fois conservateur et original, sorte de savant mélange entre une certaine tradition américaine et les impératifs d’une production à visée européenne. Inspirées par le prototype Airflite (tout comme la Crossfire, d’ailleurs), la Sebring affiche sa personnalité en puisant dans les recettes propres à la marque : nervures sur le capot, imposante calandre chromée et optiques fortement découpées. De profil, le traitement noir brillant des montants B donne l’apparence d’un bandeau vitré continu. A l’arrière, la malle est courte, ce qui donne l’impression qu’il s’agit d’une voiture à hayon, alors que les phares s’étirent loin sur les ailes.
Equipement complet
Une fois installé à bord, on est d’abord étonné par la hauteur de l’assise : les responsables Chrysler ont rehaussé le siège de 6,5 cm par rapport à celui de sa devancière. En bonne américaine qui se respecte, la Sebring offre en série un porte-canette (situé entre les sièges avant) permettant de refroidir – jusqu’à 2 degrés- le coca ou de réchauffer – jusqu’à 60 degrés - le café. Par contre, pas de trace de l’énorme boîte à gant de l’Avenger (appelée « Chill Zone ») permettant de réfrigérer jusqu’à 4 bouteilles d’un demi-litre.
Comme ses cousines Nitro et Avenger, la Sebring dispose d’un dossier de siège passager avant qui se rabat à plat pour charger des objets longs. Le coffre, d’une contenance de 440 litres, peut être agrandi en rabattant la banquette arrière (60/40). Dans le cas contraire, les occupants assis à l’arrière bénéficieront de beaucoup d’espace pour leurs jambes, alors que les pieds glissent sans problème sous l’assise des sièges avant. Intéressant si vous avez de jeunes enfants, le tissu YES Essentials est traité pour être facilement nettoyé, sans laisser d’odeur ni de trace.
Mais le véritable atout de la Sebring réside dans son équipement. Seules deux versions sont proposées en Belgique : Touring (intérieur en tissu) et Limited (sellerie cuir). Quel que soit le modèle envisagé, vous aurez droit aux rétros électriques chauffants, aux jantes alu, à 6 airbags, à l’ESP, à l’air conditionné automatique, au cruise-control, au contrôle de la pression des pneus, au volant multifonctions en cuir, à l’ordinateur de bord, à l’éclairage LED, à la radio-CD 6 HP, et j’en passe… En option, on peut s’offrir un très performant système multimédia utilisant un disque dur de 20Go avec un écran pour les passagers arrière.
Moteur Volkswagen
Pas de surprise sous le capot où l’on retrouve une vieille connaissance : le 2.0 TDI d’origine Volkswagen. Il délivre ici 140 chevaux (l’importateur tente d’homologuer une version 136 chevaux plus intéressante fiscalement, mais ce n’est pas encore fait…) et 310 Nm. Couplé comme à son habitude à une boîte manuelle à 6 rapports, il se montre parfaitement à son aise dans la Sebring (malgré ses 1.560 kilos), lui offrant des performances suffisantes pour une consommation (6,2 l/100 km) très raisonnable.
Un mot enfin sur le comportement routier, vous l’aurez compris, clairement typé confort. Cela dit, malgré la remarquable capacité de la Sebring à filtrer les irrégularités de la route, les mouvements de caisse et autres phénomènes de pompage sont plutôt bien maîtrisés.