La Classe C fait sa révolution. C’est vrai, après tout, il n’y avait pas de raison qu’elle ne succombe pas aussi à la folie des grandeurs comme ses rivales de toujours. Une folie des grandeurs qui passe, outre sa liste d’équipements ultra-modernes hérités de la Classe S, par une augmentation sensible de taille.
On s’y attendait tout de même vu l’ébullition des derniers mois de la gamme compacte de Mercedes. Pour prendre ses distances avec la récente CLA qui pousse des coudes, la Classe C passe ainsi de 4m59 à 4m69… Elle dépasse du coup la dernière génération de BMW Série 3 (4m62) pourtant déjà dopée aux hormones (+9 cm par rapport à sa devancière).
Pratique
Les clients professionnels de Classe E/BMW Série 5 contraints par le nouveau mode de calcul de l’avantage de toute nature de « descendre » en gamme seront ravis. Enfin du moins leurs passagers arrière ! C’est qu’on profite clairement dans les deux cas de l’étirement de l’empattement. L’habitabilité devient généreuse à bord de ces berlines moyennes.
Ces deux concurrentes libèrent également un beau coffre, offrant exactement le même volume (480l). A l’usage, la Série 3 prend tout de même un petit avantage grâce à une ouverture d’accès plus pratique. Avec sa courte malle arrière, qui lui confère tout de même une silhouette originale, la Classe C doit composer avec un accès un peu plus étriqué.
Technophiles
A l’instar de son look extérieur, la Classe C modernise sensiblement la présentation de sa planche de bord. Assez classique et austère sur la précédente génération, l’habitacle devient plus élégant et « technologique ». Mercedes innove, par exemple, en proposant une surface tactile de commande pour son système d’info-divertissement ; en plus de la molette traditionnelle.
Pour vraiment l’exploiter correctement, il faudra certainement un petit temps d’adaptation (plus qu’une semaine pour nous, en tous les cas…). Mais ce petit pavé tactile devrait plaire aux nombreux technophiles. A côté, la présentation de l’habitacle de la Série 3 semble peu inspirée. Du moins plus classique. C’est du BMW : sobre, ergonomique et épuré.
Coussin d’air
En route, la BMW 320d surprend par l’excellent filtrage de ses suspensions. Voilà qui tranche avec les précédentes générations moins conciliantes pour les vertèbres. Par contre, dès qu’on hausse un peu le rythme, on déchante à cause du manque d’amortissement. Surtout du train avant. Sur les ondulations, il pompe et perturbe la précision. Pour endiguer le phénomène, les conducteurs exigeants n’oublieront pas de cocher l’amortissement piloté.
Bénéficient de trains roulants inédits, la nouvelle Classe C se montre plus vive et tranchante que sa concurrente. Même avec l’amortissement de base, on jouit d’un excellent compromis confort/efficacité. Si l’on retient l’amortissement pneumatique (une première pour le segment), on atteint vraiment le nirvana avec un confort ouaté ou une précision diabolique au choix en fonction du mode retenue. De l’excellent travail.
Mission ATN
Tant Mercedes que BMW proposent une version taillée pour le fleet de leurs Classe C/Série 3 avec des émissions de CO2 plancher. Extrapolées sur les versions diesel de 163 ch, ces championnes au nom à rallonge (BlueEfficiency Edition chez Mercedes, Efficient Dynamics Edition chez BMW) se contentent d’émettre respectivement 109 et 106g de CO2/km. Compte tenu des performances offertes et de la taille des carrosseries, voilà des niveaux pour le moins compétitifs !
C’est d’autant plus appréciable qu’à l’usage, on arrive à contenir la consommation réelle à des niveaux bas sans jamais avoir l’impression de conduire une « charrette ». En reprises, la Mercedes profite du couple plus généreux de son 2.1 l (400 Nm) pour se montrer démonstrative. Il faut par contre composer avec un niveau sonore en charge un peu décevant pour ce niveau de gamme. Egalement audible en charge, le 2.0 l diesel de BMW se montre tout de même moins rugueux à l’usage. Mais également plus rageur lors des accélérations.
Sept à huit…
Mercedes ne propose sa Classe C « Blue » qu’avec une transmission automatique à sept rapports. Si l’on passe sur le fait que cela gonfle un peu le prix d’accès (40.293€ contre 34.650€ pour la BMW 320d ED), c’est une excellente nouvelle. D’autant plus que cette boîte maison gagne en souplesse d’utilisation grâce aux améliorations apportées pour la récente limousine Classe S. Mais on note tout de même quelques petites hésitations lorsque l’on évolue au pas. La boîte automatique à huit rapports, d’origine ZF, proposée en supplément (2.190€) par BMW pour sa 320d se montre du coup un peu plus convaincante.
Conclusion
On n’en pas douter, la nouvelle Classe C arrive bien armée pour conquérir de nouveaux clients. Et bousculer la hiérarchie actuelle… Tout aussi habitable et pratique à l’usage, la BMW Série 3 perd des points à cause de son efficacité dynamique en retrait. Mais se rattrape grâce à son moteur 2.0l, un peu plus discret, que le 2.1l de Mercedes un peu décevant sur ce point. Avec l’arrivée prochaine du 1.6l diesel d’origine Renault sous le capot de la Classe C, la Mercedes devrait tout de même se rapprocher du parcours sans faute…