Autant l’avouer tout de go : la Clio 3 RS ne s’adresse pas à tout le monde. Bruyante, vorace et dure en suspension, elle rappelle constamment aux passagers qu’elle est une vraie sportive. Une sportive au tempérament haut en couleurs ! Un tempérament devenu nettement plus sage sur la version suivante, l’actuelle Clio 4 RS, qui s’en remet à un moteur turbo débordant de couple et à une boîte automatique. Pire: sa carrosserie compte même 5 portes ! Les puristes crient à l’hérésie !
En quelques mots…
Commercialisée fin 2005, la Clio 3 RS s’est directement présenté comme une bombinette très radicale : moteur 2 litres atmosphérique de 197 chevaux à 7.250 tr/min, boîte manuelle à 6 rapports très courte et châssis taillé pour coller à la piste ! Les authentiques sportifs qui arpentent les cols de montagne et l’asphalte des pistes ont adoré, mais les autres ont vite déchanté : se faire rincer les oreilles à allure légale, moteur moulinant à plus de 4.000 tr/min, cela reste difficile à supporter au quotidien.
En 2009, Renault présente une « phase 2 », mieux finie, un peu plus puissante (203 chevaux) et surtout, profitant d’une boîte à l’étagement revu. Cette fois, les oreilles sont – un peu – plus au repos sur autoroute… Fin 2012, Renault tire le rideau, la Clio 3 RS s’éclipse. Place, dès lors, à la Clio 4 RS, une voiture infiniment plus polyvalente, aussi performante, mais sans doute moins envoûtante…
A conduire
C’est un régal. Votre serviteur en frémit encore ! Le moteur qui chante jusqu’à 7.500 tr/min, les rapports de boîte très serrés et surtout, un train avant tranchant et précis. Ce châssis… Quel bonheur ! D’accord, il secoue dès que le revêtement se dégrade, mais sur bitume lisse, promis juré, pas grand-chose n’est capable de vous suivre, d’autant que la motricité impressionne. Attention toutefois, les réactions sont plus brutales qu’avec la Clio 4 RS, en cas d’excès d’optimisme.
Entretien
C’est une sportive, certes, mais c’est aussi une Renault ! L’entretien reste donc raisonnable, avec un entretien « basique » facturé aux alentours de 200 €. Attention toutefois aux consommables, surtout si vous tâtez de la piste : une réfection complète des freins revient à près de 700 € et un jeu de 4 nouveaux pneus est compris entre 400 et 600 €. Bien entendu, tout cela dépend essentiellement de votre utilisation… La piste, ça use très vite ! La courroie de distribution doit être remplacée tous les 6 ans ou à 120.000 km. Coût de l’opération : environ 600 €, ce qui est là encore, étonnement peu.
A la pompe, la Clio rappelle son pedigree et son moteur de 2 litres. Suivant votre enthousiasme, la consommation sera comprise entre 8,5 et 11,5 l/100 km… Eh oui, tout ça !
Combien ?
Vous voilà séduit, maintenant, il ne vous reste plus qu’à passer à l’action. Alors, combien pour une Clio 3 RS ? Le marché de l’occasion propose des modèles à moins de 8.000 €, mais nous craignons que ces derniers soient rincés ou en manque d’entretien. Le gros des modèles se situe aux alentours de 10.000 €, avec les plus belles versions aux alentours des 12.000 €. Bon à savoir : la Clio 3 RS a connu de très nombreuses séries spéciales qui peuvent justifier un supplément. Dans tous les cas, optez uniquement pour les modèles à l’historique limpide !
Ce qui flanche…
Solide, la Clio 3 RS souffre principalement de son système d’embrayage. Pas vraiment le disque en lui-même, mais plutôt l’émetteur et le récepteur du circuit hydraulique. Des pièces qui supportent mal une utilisation intensive, ce qui est pourtant l’orientation première du modèle ! Les plastiques des premières versions laissent également à désirer et de nombreux rossignols peuvent apparaître en cours de chemin. Inutile de trop vous tracasser pour ça ! Enfin, le moteur peut consommer un peu d’huile, mais il n’y a là, rien d’anormal pour un moteur tournant à aussi hauts régimes. Mais n’oubliez pas de vérifier le niveau d’huile de temps à autres !
Conclusion
La Clio 3 RS représente la fin d’une époque, celle des petites bombes clairement orientées vers « l’arsouille » ! La génération suivante a vu se poindre des véhicules tout aussi performants, mais plus aseptisés et plus avares en sensations. Des voitures sans doute plus faciles à vivre au quotidien, mais moins « intenses », moins caractérielles. Nul doute qu’une sacrée poignée d’amateurs avertis se tournera donc vers cette Clio 3 RS ! Et vu les frais d’entretien modérés, pourquoi se priver ?