La « plaque O » : un graal pour de nombreux amateurs de véhicules anciens. Vraiment ? Quels sont ses avantages mais aussi ses contraintes ? Et surtout : comment l’obtenir ? Un véhicule ayant atteint un certain âge en profite-t-il automatiquement ? On fait le point sur la situation, en démêlant le vrai du faux.

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Le critère principal pour qu’un véhicule soit considéré comme ancêtre, c’est bien entendu son âge. A ce sujet, si 25 ans ont longtemps suffi en Belgique, notre royaume a fini par s’aligner sur les normes européennes et il faut désormais 30 ans pour qu’un véhicule puisse prétendre au statut d’« oldtimer ». Attention toutefois, cet âge est à calculer depuis la date de première immatriculation et non depuis sa date de fabrication ! Cette règle est valable dans les trois régions du pays qui, une fois n’est pas coutume, se sont harmonisées sur la définition du statut.

Le passage au statut d’ancêtre est-il automatique ?

Non, un véhicule ne devient pas automatiquement un oldtimer avec une plaque O, une fois les fameux 30 ans atteints. Il faut en faire la demande lors du passage au contrôle technique, que ce soit dans le cadre d’une ré-immatriculation suite à un achat (il y a une case spécifique sur le formulaire rose de demande d’immatriculation) ou, tout simplement, lors de la visite annuelle, lorsque le véhicule compte bien 30 années de circulation sur les routes. Dans ce dernier cas, une demande d’immatriculation devra être envoyée à la DIV et vous recevrez chez vous votre nouvelle plaque d’immatriculation, débutant par un « O ».

Quels sont les avantages au passage en plaque O ?

Le principal avantage concerne un contrôle technique allégé : tous les 2 ans pour les véhicules de 30 à 50 ans dans tout le pays, tous les 5 ans pour les véhicules de plus de 50 ans en Flandre et à Bruxelles, voire une exemption complète pour les véhicules de plus de 50 ans en Wallonie, ainsi que ceux de plus de 30 ans présentant un « caractère historique » en Wallonie également.

Autres avantages : des LEZ (Bruxelles, Gand et Anvers) accessibles, des taxes de (mise en) circulation réduites et la possibilité d’assurer son véhicule à moindre prix, via des assurances spécifiques. Notez que ces dernières exigent parfois que vous disposiez également d’un véhicule en « plaques normales », que ce dernier soit assuré chez eux ou non.

Quelles sont les contraintes d’une plaque O ?

Il est interdit d’effectuer le trajet domicile-travail ou domicile-école avec un véhicule immatriculé avec une plaque O. A ce sujet, sachez qu’il y a un certain flou autour de l’interprétation du trajet domicile-école : renseignements pris, il s’agit d’un trajet pour un professeur ou un étudiant désireux de se rendre sur son lieu de travail ou d’études, et non d’un parent souhaitant déposer son enfant à l’école. Déposer vos chérubins avec votre véhicule favori est donc bien autorisé !

Tout usage professionnel ou commercial est également prohibé. En clair, par exemple, vous ne pouvez utiliser un ancêtre pour faire de la pub pour votre restaurant !

Tout transport rémunéré (ou gratuit mais pouvant être assimilé à un transport rémunéré) de personnes est interdit. Cette règle vise notamment les ancêtres utilisés lors des mariages.

Tout usage comme machine ou outil, voire comme utilisation lors de missions d’intervention.

Si, jadis, les ancêtres ne pouvaient rouler que dans un rayon de maximum 25 km autour du domicile (sauf manifestations dédiées) entre le lever du jour et la tombée de la nuit, cette règle est aujourd’hui abandonnée. Seuls les véhicules à chenille sont encore limités dans leur utilisation : ceux-ci ne peuvent être utilisés que pour des manifestations d’ancêtres ou dans un rayon de 3 km autour de « leur lieu d’entreposage ».

Conclusion

Ce qu’il faut retenir, c’est que le passage au statut d’oldtimer via une plaque O ne se fait pas automatiquement. En effet, outre le critère d’âge, une plaque O impose toute une série de contraintes qui rendent généralement le véhicule inadapté à une utilisation au quotidien. Des éléments à considérer avant d’en faire la demande, sachant qu’il est tout-à-fait possible de laisser un véhicule ancien en plaques « ordinaires » et donc, de ne plus être soumis aux restrictions d’utilisation !