Après un démarrage en mode mineur, avec de simples déclinaisons plus sportives du SUV Ateca et des berlines/breaks Leon de Seat, Cupra atteint maintenant une belle vitesse de croisière. Cette ancienne étiquette sportive du blason espagnol du groupe Volkswagen est bien devenue une « vraie » marque à part entière. Elle se positionne, d’un point de vue marketing, comme l’autre marque premium du groupe allemand, en parallèle avec Audi. Mais avec une orientation plus rebelle. Ce qui ressemblait initialement à une lubie marketing commence donc à prendre forme. Le catalogue s’est enrichi de modèles exclusifs au design affirmé : la compacte électrique Born et les SUV Formentor (thermique) et Tavascan (électrique). Ce nouveau Terramar (thermique) vient enfoncer le clou. Notons, de plus, que c’est bien Cupra qui aura l’honneur de lancer en primeur le modèle compact électrique du groupe Volkswagen. Preuve de l’importance grandissante de Cupra dans le groupe, le Cupra Raval sera en effet lancé, en 2025, juste avant ses cousines Volkswagen ID.2all et Skoda Epiq.
Design Cupra Terramar
Usine Audi, mais nom espagnol
Contrairement à son frère électrique Tavascan produit en Chine, le Terramar reste une production européenne. Cousin technique de l’Audi Q3, ce nouveau SUV Cupra sort des lignes de l'usine Audi de Györ en Hongrie. Pour l’anecdote, son nom est toutefois bien espagnol. Il reprend le nom de l’ancien circuit espagnol, aux virages relevés impressionnants, sur lequel les premières Cupra sportives de l’ère Seat sont nées : Terramar.
Tiguan coupé ?
Au premier coup d’œil, ce Terramar surprend. On pensait découvrir une version aux lignes un peu plus sportives du récent duo Volkswagen Tiguan (4,54 m) / Skoda Kodiaq (4,76 m). Mais le Terramar paraît bien plus râblé et compact. S’il reste proche du Tiguan en longueur avec ses 4,52 m, il se montre nettement plus bas de pavillon (1,58 m contre 1,66 m) et affiche surtout des muscles plus saillants, un capot nervuré plus sportif et une poupe plus fuyante. Au point qu’on se demande s’il ne vient pas (trop) marcher sur les platebandes de son petit frère Formentor au gabarit quasiment similaire (4,45 m). Notons que le Tavascan aussi, récemment lancé, affiche une taille proche (4,64 m) mais a l’excuse d’être uniquement électrique et donc de s’adresser à une autre clientèle. Néanmoins, quitte à offrir 4 SUV dans son catalogue, on aurait pensé que Cupra mise sur des gabarits davantage différenciés. Or, entre les Cupra Ateca ; Formentor ; Tavascan et Terramar, on joue toujours un peu sur le même registre du SUV athlétique à 5 places de +- 4,50 m. Notons d’ailleurs que l’importateur belge a décidé d’arrêter la vente du Cupra Ateca, dernièrement restylé, à l’occasion du lancement de ce Terramar sur notre marché…
Langage affirmé
S’il adopte un style un peu moins sportif que son frère Formentor, notamment avec une poupe aux muscles moins saillants et un pavillon moins fuyant, le Terramar n’en conserve pas moins une identité plutôt charismatique. Comme souvent avec un design « affirmé », on aimera ou non les lignes du Terramar. Mais notons que ce modèle a, au moins, le mérite de se distinguer parmi la horde de SUV disponibles sur le marché. Il possède une vraie personnalité tout en parvenant à marier ses caractéristiques esthétiques fortes à une vraie polyvalence d’usage.
Signature lumineuse et peintures mates
Son style distinctif passe aussi par l’usage de signatures lumineuses travaillées, comme en témoigne l’assemblage de « triangles » créant son regard perçant si l’on opte pour les phares Cupra Matrix LED Ultra haut de gamme. Ou encore son grand bandeau lumineux, intégrant le logo Cupra, qui surligne sa poupe. Enfin, notons que le Terramar mise également sur les deux marottes de Cupra pour se distinguer des modèles plus classiques : une offre de peintures mates (Century Bronze Matt ou Enceladus Grey Matt) et l’usage de détails traités en cuivre.
Expérience Cupra Terramar
12,9 pouces et omnipotent
On se sent rapidement bien à bord de ce Terramar. Ce modèle a été imaginé pour les « conducteurs ». Comprenez les personnes qui aiment encore conduire et qui ne cherchent pas uniquement un moyen de déplacement. On est assis relativement bas, parfaitement calé dans les beaux sièges baquet et l’ergonomie générale du poste de conduite est convaincante. Bien sûr, il faut compter ici aussi avec une tablette tactile omnipotente qui centralise toutes les commandes.
Mais la bonne nouvelle, c’est que cette grande dalle de 12,9 pouces plantée « simplement » sur le sommet de la planche de bord intègre de nombreux raccourcis toujours visibles. Inutile de naviguer dans les sous-menus pour modifier les réglages de la climatisation, changer de mode de conduite ou modifier les réglages du fonctionnement de la cinématique hybride rechargeable. Intégrant la dernière génération du système d’info-divertissement du groupe Volkswagen (MIB3), cette tablette fait également preuve d’une connectivité complète (Apple CarPlay et Android Auto sans fil), mais aussi d’une réactivité efficace et de menus logiquement structurés.
Esprit cockpit, mais sans excès
Pour enfoncer le clou de son positionnement sportif, le Terramar se dote d’un habitacle traité à la façon d’un cockpit. La grande console centrale sépare clairement les zones dédiées aux occupants avant. On y découvre des rangements plutôt pratiques, à défaut d’être très volumineux. Devant ses yeux, le conducteur trouve un cockpit digital configurable de 10,25 pouces voire, en fonction de l’équipement, d’un grand affichage tête-haute. On appréciera aussi la présence d’une zone de recharge à induction « refroidie » pour éviter que son smartphone ne surchauffe trop lors des charges rapides (15 W).
Banquette coulissante
Quand on se glisse aux places arrière, on comprend davantage le positionnement voulu plus familial du Terramar par rapport à son petit frère Formentor. D’autant plus que ce dernier se contente d’une modularité basique. Contrairement à ce que ses lignes sportives pourraient laisser penser, on découvre un espace habitable plutôt généreux à l’arrière du Terramar. La garde au toit est suffisante et le rayon ménagé pour les genoux est confortable. A tel point qu’on pourra se permettre d’avancer la banquette coulissante pour étirer le coffre en cas de besoin. Les deux parties (40/60) coulissent indépendamment sur 15 cm. En outre, le Terramar s’équipe de dossiers réglables en inclinaison. Bref, un SUV mieux « éduqué » que ce que son style de rebelle aurait pu laisser penser au premier regard.
Vaste coffre, sauf si…
On l’a dit : ce nouveau SUV de la famille Cupra partage ses entrailles techniques avec les récents SUV thermiques moyens du groupe Volkswagen. Comme eux, ce modèle basé sur la plateforme MQB Evo peut disposer de plusieurs motorisations thermiques et hybrides rechargeables. Si on opte pour ces dernières, caractérisées par un rayon d’action électrique très généreux grâce à une grosse batterie, il faudra se contenter d’un coffre plutôt moyen. La zone située sous le double plancher étant condamnée, le coffre des Terramar hybrides rechargeables se contente de libérer 400 l (490 l avec la banquette avancée au maximum). C’est suffisant à l’usage, mais sans plus… Les versions thermiques se montrent plus logeables en digérant entre 540 l et 630 l. Là, c’est nettement plus confortable pour digérer les bagages lors des transhumances familiales.