Tiens, le volant est à droite ? Normal, c’est une Japonaise… Car il n’y a pas qu’en Grande-Bretagne qu’on roule à gauche. Il y a aussi, entre autres, le Japon. Et vu que la Copen est destinée à un segment de niche, les financiers de Daihatsu n’ont pas jugé utile d’investir dans un modèle pour les marchés comme celui de l’Europe continentale. Il faudra donc s’habituer à passer les vitesses de la main gauche. Au début, on a l’impression de réapprendre à conduire. Mais on finit par s’habituer assez vite. Le plus difficile, finalement, c’est de tourner la tête dans le bon sens pour les marches arrière. Le passager, lui, par contre, a bien du mal à se retrouver à droite sans volant. Vraiment très bizarre. Évidemment, cette configuration ajoute encore une touche rigolote à une voiture qui l’est déjà par son look. Terriblement sympathique, cette 2 places fait sourire tout en attisant la curiosité.

10/10 au capital sympathie

Ce petit coupé cabriolet suscite les réflexions, c’est sûr. Mais c’est plutôt dans le sens positif. Au volant, on peut compter sur un petit moulin de 659 cm³ ! Mais c’est un turbo, ouf… Exclusif, ce bloc, baptisé JB-DET, a été développé uniquement pour Copen. Le 4 cylindres, grâce à 16 soupapes, à une injection, au DOHC et à une suralimentation confiée à un turbocompresseur, parvient à délivrer 68 chevaux (50 kW). Dès lors la puissance fiscale devient dérisoire. En effet, le législateur l’a fixée à 4 CV seulement, avec la très faible taxe de roulage annuelle qui la caractérise. Point de vue consommation, c’est un peu beaucoup, mais c’est sûrement à cause du turbo : 6,4 litres aux 100 km en cycle mixte. Pourtant, elle a un bon Cx et un poids 830 kg.

Mini turbo

Le moteur JB-DET de Copen recourt à l’assistance de deux turbines auxquelles deux canalisations insufflent les gaz d’échappement récupérés, avec pour conséquence une augmentation de l’efficacité de la poussée de suralimentation et un accroissement du couple et de la puissance. Le turbo de Copen est composé d’une turbine alimentée par deux canalisations de petit diamètre. La chambre de compression intègre un matériau de résine composite qui permet de diminuer le jeu compris entre le roulement de compression et les parois du turbocompresseur et donc d’améliorer l’efficacité du chargement de la turbine. La transmission de la puissance aux roues avant de Copen a été confiée à une boîte manuelle 5 avec un levier de changement de vitesses est très court. Elle profite également de fourchettes de large diamètre et à des synchros recouverts de molybdène.

Coupé cabriolet

Le nom Copen vient de « COmpact » et « oPEN ». Le toit escamotable de ce coupé cabriolet compact se replie dans le coffre. Au propre, car le volume de chargement toit ouvert est vraiment minime : 14 litres. Déjà qu’il n’est pas grand (210 litres) toit monté ! Heureusement que les espaces de rangement ne sont pas chiches. On l’aura compris, cette Daihatsu est avant tout une voiture de loisirs à prix malin. On peut donc se permettre de s’offrir une décapotable avec moteur turbo dans le garage sans forcément devoir allonger un chèque plein de zéros. En soi, c’est très alléchant. En plus, elle est plutôt gaie à conduire. Même si les suspensions sport se montrent fatigantes sur le long terme et que la rigidité est limite. Néanmoins, les sièges baquet englobent bien le pilote et son passager en maintenant leur dos. Une des rares options de Copen consiste à lui offrir un recouvrement des deux sièges en cuir véritable. Devant le volant de la marque MOMO, entièrement gainé de cuir, les trois gros compteurs circulaires du tableau de bord se chevauchent partiellement et sont cerclés d’anneaux de métal argenté. L'ergonomie souffre un peu de cette conduite à droite et le bouton d'ouverture du coffre se trouve dans le box de rangement entre les sièges.

Carrosserie avec pas mal d’aluminium

La rigidité de la caisse nous a un peu déçu. Pourtant, la Copen se targue d’une caisse à haute résistance, posée sur des suspensions courtes et sportives. En plus des deux traverses centrales du châssis, cinq longerons affermissent la rigidité et la torsion du châssis de Copen avec des renforts et l’épaisseur volontairement accrue du tunnel central. Point de vue suspensions, des ressorts et des amortisseurs tout à fait spéciaux ont été mis au point uniquement pour cette Daihatsu. Les amortisseurs arrière, par exemple, sont d’un type particulier : chacun d’eux possède un réservoir séparé qui permet d’adapter la pression requise par l’amortissement de chaque roue en toutes circonstances. Le freinage assisté, quant à lui, est confié à l’avant à des disques de 14 pouces de diamètre et à des tambours à l’arrière. Enfin, différents éléments en aluminium constituent bon nombre des pièces de la carrosserie de Copen. L’avantage : ne jamais se corroder et la légèreté.

Une larme de plaisir

Avec sa longueur de 3,4 mètres et un look quasi symétrique en goutte d’eau, c’est aussi un véhicule fort à l’aise en ville. D’autant que la direction assistée à crémaillère a montré une belle efficacité. La silhouette de �la Copen est unique, toute en douceur et faite de rondeurs. À l’avant, le museau sympa de Copen lui donne l’air d’afficher un large sourire en trapèze, souligné par des projecteurs – phares et antibrouillards – circulaires. Cette combinaison géométrique exclusive du trapèze avec le cercle se répète exactement de manière identique dans le dessin du coffre de la voiture. Sous le trapèze porte-plaque à l’arrière, apparaissent aussi les échappements avec deux tuyères centrales. Le feulement qui en sort est musical à l’ouïe sur petites routes. Mais sur autoroute, à vitesse plus élevée, les 659 cm³ souffrent un peu et le son se fait plus aigu. Enfin, de part et d’autre des portières, les roues de 15 pouces chaussées de pneus à taille fort basse (50) présentent elles aussi un dessin exclusif avec six larges bâtons en alu. De petites touches sportives de plus pour une auto jouette et que l’on sort volontiers pour la balade du week-end. Bonheur et succès garantis.

© Olivier Duquesne