La presse le relaye depuis hier : un horrible accident a eu lieu jeudi vers 13 h 20 sur la N4 à Sinsin. Le bilan est très lourd : cinq morts, une personne dans le coma et quatre blessés dont deux grièvement. Pourquoi insister davantage sur cet accident ? Parce qu’il semble que l’absence de berme centrale soit la principale cause de la gravité du choc et du bilan humain. Pas nouveau Cela fait des années que la commune de Somme-Leuze demande que soient installées des protections en béton sur plusieurs portions de la N4, une nationale au caractère autoroutier et à forte densité de circulation. Facile, me direz-vous, de fustiger le MET pour un accident qu’il n’a pas commis. Toutefois, selon les premières analyses de la police, ni la vitesse, ni l’alcool ne sont en cause ici. Une Seat Toledo avec six personnes à bord (!) originaires de Marche a brusquement traversé la chaussée pour aller percuter une Opel Frontera avec trois personnes à bord de la région de Bastogne qui s’est, elle, encastrée sur une portion de berme centrale existant un peu plus loin. La Toledo a continué sa dérive pour se prendre frontalement une Audi conduite par une habitante de Chapois (Ciney). Enfin, un camion a réussi à éviter la collision. Avec berme Avec une berme centrale, la Seat aurait percuté un bloc de béton, certainement sur le flanc, avant d’éventuellement revenir sur la bande de circulation. Si accident il y avait eu, cela aurait été probablement moins violent qu’un choc frontal de plein fouet. Petit rappel de physique. Si on roule à 90 km/h et que l’on encastre une berme centrale, on a un choc avec les conséquences d’une collision à 90 km/h. Maintenant, si on percute une voiture arrivant en face à la même vitesse, cela équivaut à un accident à 180 km/h ! Esprits chagrins Certes, les plus obtus indiqueront qu’on ne roule pas à six dans une Toledo et que cela sous-entend donc qu’une partie au moins des passagers n’avait pas sa ceinture de sécurité, vu qu’il n’y a que 5 places. C’est vrai et cela a peut-être aggravé le bilan humain dans la Seat. Mais l’absence de berme centrale a aussi coûté aux conducteurs et passagers des Opel et Audi venant en sens inverse… Une fois de plus, la Belgique se distingue par un aménagement routier souffrant de graves lacunes. © Olivier Duquesne