Près d’une dizaine de grandes villes ont déposé une pétition auprès du Parlement européen afin de réclamer des normes plus exigeantes « sur la qualité de l’air et sur les émissions des véhicules motorisés ». Une initiative qui sonne comme une réaction à l’assouplissement de la nouvelle réglementation votée par les 27 Etats membres sur les gaz d’échappement des voitures particulières. Pour rappel, celle-ci devait être négociée au Parlement européen mais a finalement été recalée suite à un intense lobbying exercé par l’industrie automobile.
Les Etats membres ont en effet écarté, sous l’impulsion de l’Italie et de la France, un durcissement des normes en vigueur, estimant qu’il risquerait de freiner les investissements des constructeurs dans les véhicules électriques. Ils ont ainsi privilégié une voie moins stricte que la proposition formulée par la Commission européenne en novembre 2022, qui entendait réduire significativement les émissions d’oxyde d’azote (NOx) et de particules fines des véhicules.
Les maires signataires de la pétition initiée par la Ville de Paris estiment que la proposition adoptée par les pays membres de l’Union européenne fin septembre « représente une régression et une non intégration des normes de l’OMS sur la qualité de l’air et des émissions des véhicules motorisés ».
Rome, Bruxelles, Zagreb et Krizevci, ainsi que Bordeaux, Montpellier, Besançon et la métropole de Lyon ont signé le texte initié par la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo.
« Nous, représentants des grandes villes européennes qui concentrent 75 % de la population européenne, ne pouvons accepter un tel déni démocratique et un tel scandale », revendiquent-ils dans la pétition, plaidant pour « une norme ambitieuse, alignée sur celles fixées par l'Organisation mondiale de la Santé ».
Chaque année, la pollution de l’air est responsable de 70.000 décès au sein de l’UE.