Un nom qui change…

Ne l’appelez donc plus Série 3 Cabriolet. Pourtant, si l’appellation change, la recette reste globalement similaire : basée sur la Série 3, cette Série 4 à deux portes profite d’une plastique alléchante, musclée à souhait, notamment avec ce regard agressif et ses prises d’air explicites sur les ailes. Pour le couvre-chef, BMW ressert la soupe utilisée pour la dernière version, à savoir, un toit en dur.

Toit en dur, drôle de choix ?

Alors que les concurrentes (Audi A5, Mercedes E, voire Opel Cascada) de la Série 4 Cabriolet se détournent du toit en dur escamotable pour une capote souple, BMW reste fidèle au principe du toit rigide rétractable. Forcément plus lourd qu’un élément en tissu, ce couvre-chef grève la masse globale de 230 kg.

Du côté pratique

Entièrement électrique, ce toit peut s’escamoter en 20 secondes, y compris en roulant à moins de 18 km/h. Ce qui est assez rapide pour un modèle à toit en dur. Le coffre souffre logiquement de la présence du toit, lorsque les passagers roulent à ciel ouvert : le volume tombe de 370 à 220 litres. Toutefois, histoire d’en faciliter le chargement, un dispositif permet de relever l’encombrant toit, replié alors en trois parties.

Coquette ? Oui, mais…

L’habitacle, pour sa part, souffle le chaud et le froid. La présentation archi-classique donne un petit coup de vieux à l’ensemble : hormis le gigantesque écran de navigation optionnel et le pavé tactile, le mobilier semble avoir été chipé à une Série 3 d’il y a une dizaine d’années… Voilà qui est une petite déception de la part d’une marque qui a fait preuve de beaucoup d’originalité avec sa i3 ! On continue avec les regrets lorsqu’il s’agit d’extirper les passagers arrière, toit en place…

En revanche, la finition est plutôt avenante (à quelques petits détails près) et le choix proposé au niveau des teintes de sellerie permet de se concocter un habitacle assez chaleureux. Les passagers, eux, sont gâtés par une très bonne habitabilité, y compris aux places arrière. Enfin, l’ergonomie est traditionnelle à la marque : parfaite ! Tout comme la position de conduite, d’ailleurs, qui devrait satisfaire la plupart des gabarits.

428i

Sur la malle de notre modèle, trônait cette appellation lourde de sous-entendus : 428i. Si vous imaginez un 6 cylindres en ligne de 2,8 l, il faudra revoir votre copie et laisser votre nostalgie au frigo ! Il s’agit en effet d’un 4 cylindres de 2 litres, turbo, délivrant 245 chevaux et un couple de 350 Nm. Sur notre modèle, ce « 4 pattes » était accouplé à une boîte auto à 8 rapports.

Et sur la route, ça dit quoi ?

Inutile de tourner autour du pot : BMW a clairement privilégié le confort à bord, avec des suspensions fort souples qui ne parviennent pas à maîtriser tous les mouvements de caisse. Les 230 kg excédentaires se ressentent également et dans les virages, l’inertie est sensible. Enfin, la direction, si directe et précise soit-elle, manque cependant de réversibilité : comprenez que l’on a du mal à deviner où en sont ces satanées roues avant !

Voilà, le décor est planté. Toute agressive soit-elle, cette BMW ne donne donc jamais l’envie de « sortir la grosse attaque ». Cela dit, la balade dynamique lui plait beaucoup et son équilibre de propulsion est un régal dans les virages. L’endurance, plutôt que le sprint, donc… Et le moteur convient parfaitement à cette optique : silencieux, souple, il regorge de ressources à bas régimes et ne fait entendre sa sonorité (pas déplaisante, par ailleurs) qu’à hauts régimes.

Le mieux est-il l’ennemi du bien ?

Quoiqu’à ce niveau, on ne peut s’empêcher de regretter les 6 cylindres du passé : le ronflement du nouveau moteur semble bien fade comparé à la mélodie des « straight-six », et le petit nouveau paraît moins volontaire lorsqu’il s’agit d’aller taquiner la zone rouge.

Oui, me direz-vous, mais au moins, il consomme moins ! C’est sans doute vrai, mais ce n’est pas flagrant non plus : notre moyenne de 9 l/100 km réalisée sur un tempo souple n’a rien d’extraordinaire… Pour notre part, nous nous contenterions donc du très sobre (et moins cher) 2 litres diesel… En boîte auto ! Car elle, oui Monsieur, est excellente !

Art de vivre…

Cessons donc de chipoter : la Série 4 offre un confort de roulage excellent, avec des suspensions pardonnant beaucoup à l’état de la chaussée. On apprécie aussi l’insonorisation de haut niveau, les sièges très bien dessinés ainsi que ce système multimédia ultra sophistiqué et capable de se connecter à Internet ! Stéréo calée sur vos morceaux favoris, chauffage réglé au petits oignons, pare-vent en place pour préserver votre brushing : la Série 4 est un régal pour la promenade. Même relativement rapide.

Budget

A 48.750 €, la Série 4 essence de base n’est franchement pas donnée… Oui, mais elle offre déjà 245 chevaux ! En diesel, les prix démarrent 2.000 € plus bas. Très certainement le bon choix et celui de la majorité des clients en Belgique. Quoique pour qui recherche le must, il y a la 435i au 6 cylindres de 306 chevaux à 57.950 €.

Conclusion

Combinant avec beaucoup d’élégance le charme d’un cabriolet et la finesse d’un coupé, la Série 4 Cabriolet ne peut cependant offrir la fonctionnalité des cabrios à capote souple et les prestations d’un coupé. Le compromis n’en reste pas moins excellent, surtout pour qui entend profiter d’un bel objet statutaire au confort irréprochable. Encore une belle réussite qui devrait trouver un écho très positif dans les ventes, même si le prix est fidèle à la tradition maison…