Quelle ligne !
Honnêtement, dans les habituelles livrées noires et grises, la Série 2 ne dévoile pas tous ses charmes… Ce bleu Estoril est certes un peu flamboyant, mais quelle gueule ! Agressive, sans toutefois en faire trop, elle évite les traits bodybuildés pour manifester sa sportivité par une double sortie d’échappement, des boucliers spécifiques, de gros disques de freins pincés par des étriers bleus ainsi que par des jantes qui lui sont propres…
Déçu par l’habitacle ?
A l’intérieur, l’enthousiasme retombe d’un cran. BMW essaye bien de rehausser l’ambiance avec quelques inserts bleutés et des sièges spécifiques, mais on retrouve encore et toujours ces sempiternels cadrans et commandes… Tant pis pour l’originalité et le folklore, mais l’ergonomie y trouve son compte ! Côté habitabilité, si les passagers avant sont gâtés, l’espace arrière est forcément plus compté, mais surtout, l’accessibilité y est problématique !
Ça ronfle !
Une pression sur le bouton de démarrage et là, en quelques fractions de secondes, on oublie cet intérieur un peu terne… Le gros 6 cylindres en ligne de 3 litres se réveille dans un souffle chaud et grave. La suralimentation qui le gave lui donne 326 chevaux et un couple surabondant de 450 Nm dès 1.300 tr/min. Le tout est accouplé aux choix, à une boîte manuelle à 6 rapports ou à une unité automatique comptant 8 vitesses. C’est cette dernière qui équipait notre jolie monture…
Etonnante de confort
Ce qui surprend le plus, à allure modérée, c’est le confort et la facilité. La boîte égrène les rapports avec beaucoup de douceur, le 6 cylindres murmure en sourdine (trop, même !) et le confort de suspension est tout à fait honorable. On en oublierait presque la puissance sous le capot et la sportivité du modèle ! A ce rythme, la consommation reste même raisonnable, en se stabilisant sous les 9 l/100 km. Que demande le peuple ? D’autant que le coffre affiche de belles dimensions et que la connectivité est totale, même si pour celle-ci, il faut y mettre le prix.
Rageuse comme on l’aime
En titillant la pédale de droite, la boîte rétrograde, et dès 4.000 tr/min, le moteur change de ton : plus aiguisée et stridente, sa sonorité hargneuse s’accompagne d’une poussée velue ! Là, rares exceptions exceptées, vous éclipsez tout ce qui se trouve dans votre rétroviseur… La boîte, elle, affiche un comportement proche de la perfection : réactive, rapide, toujours sur le bon rapport, le bilan est exceptionnel !
Equilibre avant tout !
Mais honnêtement, on savoure d’autant mieux ce moteur que le châssis permet d’en exploiter les ressources. Naturellement équilibrée, la M235i virevolte d’un virage à l’autre avec un grip absolument énorme… Sur sol sec du moins ! Le différentiel autobloquant optionnel s’adresse surtout à ceux qui tâtent du circuit ou… qui adorent la glisse sous la pluie, toutes aides déconnectées ! Il ne s’agit pas pour autant d’une sportivité 100 % pur jus : les freins avouent leurs limites en usage intensif et les suspensions pourront paraître encore trop souples aux plus difficiles…
Tarif
A 45.899 €, la M235i est un joujou qui creuse vite un certain fossé dans votre portefeuille… D’autant que l’équipement de série assez mesquin réclame d’allègrement piocher dans la liste optionnelle. Ainsi, notre monture, sans trop en faire, loin de là, ajoutaient pas moins de 10.000 € à la note finale !
Conclusion
Inutile de nier le plaisir que nous avons pris au volant de ce modèle. Un petit coupé compact, au moteur 6 cylindres généreux et aux roues arrière motrices, cela ne vous rappelle-t-il pas les anciennes M3 ? Pourtant, la M235i ne s’adresse pas à ceux qui vivent avec un chrono dans la tête, car son tempérament est suffisamment lisse et conciliant que pour se fondre avec un usage quotidien. Une voiture puissante et raffinée, comme on les adore ! Reste que contrairement à ce que sa compacité pourrait laisser supposer, il ne s’agit en aucun cas d’un modèle abordable… Le prestige du blason, cela se paye hélas fort cher !