Jean-Francois Christiaens

23 JUL 2014

Nissan Qashqai vs VW Tiguan : Enfoncer le clou ?

Profitant du succès incroyable de la première génération, le Qashqai 2ème du nom bénéficie d’un traitement de faveur. Modernisée tous azimuts, cette seconde génération entend enfoncer le clou et creuser l’écart avec la concurrence. Même avec la sérieuse offre de Volkswagen, le SUV compact Tiguan ?

Coup de poker osé en 2007, le lancement du Qashqai s’est avéré finalement plus que payant. Et c’est un euphémisme. A cette époque, difficile d’imaginer que Nissan, se contentant d’offrir de très sérieuses Almera et Primera, allait sortir de son chapeau un engin au nom impossible à prononcer (ne parlons pas de l’écriture !) qui s’écoulerait à plus de deux millions d’exemplaires ! Pas question donc de se « rater » au moment de donner un successeur à cet enfant chéri.

Un bébé toutes les 61 secondes

A priori, les dirigeants de Nissan Europe peuvent arrêter de retenir leur souffle. La seconde génération de Qashqai, lancée en début d’année, semble avoir déjà trouvé son public. L’usine anglaise de Sunderland tourne à nouveau à plein régime (24h/24) : il sort un nouveau Qashqai des lignes d’assemblage toutes les 61 secondes...

Boîte à chaussure

Par rapport à la première génération, le nouveau Qashqai s’allonge, s’élargit et voit son pavillon s’abaisser légèrement. Bref, il hérite d’une silhouette plus dynamique. A côté, l’offre de Volkswagen dans le segment paraît plus classique. Son pavillon sensiblement plus haut (10 cm de plus, carrément !) lui confère une allure moins sportive (encore qu’avec son pack « R-design » proposé en sus, le Tiguan peut se montrer assez viril…).

Le profil plus carré du SUV allemand le rapproche davantage d’une boîte à chaussures. Mais au moins, à son bord, on profite d’une excellente habitabilité aux places arrière. Les grands gabarits ne frotteront jamais leur cuir chevelu sur le ciel de toit. Le tableau est moins rose à l’arrière du Qashqai. Surtout si l’on retient le toit panoramique qui grignote de précieux centimètres de garde au toit.

Banquette réglable

Indiscutablement, c’est le Tiguan qui se montre le plus accueillant pour les passagers arrière. Contrairement au Qashqai qui se contente d’une modularité classique, le Tiguan s’offre une banquette arrière fractionnable coulissante et réglable en inclinaison. Une attention généralement plutôt réservée aux monovolumes compacts et très pratique au quotidien (avis aux jeunes parents !).

Pas trop zélé dans ce domaine, le Qashqai se contente d’offrir un plancher plan lorsque l’on rabat les dossiers arrière. Si l’on positionne le double plancher de coffre sur le niveau supérieur, bien sûr. Côté coffre, le Tiguan profite néanmoins de son encombrement légèrement supérieur (4m43 contre 4m38) pour libérer le volume le plus généreux avec ses 470 litres. Cela dit, en passant de 410 litres sur la précédente génération à un plus appréciable 439 litres, le coffre du Qashqai n’a vraiment plus à rougir.

Finition soignée

Sobre et classique, la planche de bord du Tiguan séduit grâce à son ergonomie simple et pratique. Mais surtout son excellente finition. Du Volkswagen pur jus ! Si le précédent Qashqai ne pouvait tenir la comparaison, le nouveau venu rattrape clairement son retard. La montée en gamme est sensible et la finition n’a plus à rougir de la comparaison avec le SUV allemand. Avec, en prime, un style plus original et moderne.

Equipements à la page

Modernité que l’on retrouve également du côté des équipements sécuritaires. Même si le Tiguan a profité de sa remise à niveau technique de 2012 pour s’offrir un détecteur de somnolence, un avertisseur de franchissement involontaire de ligne ou encore des phares actifs, le Qashqai se démarque avec son système de reconnaissance des panneaux de circulation, un radar évitant les collisions frontales et une vision panoramique grâce à une batterie de caméras (pratique pour se garer, sauf si on laisse la voiture le faire toute seule...).

Autre bonne nouvelle : le Qashqai ne fait pas payer trop cher ces différents services contrairement au Tiguan. Si l’on coche toutes les aides électroniques modernes dans le catalogue Volkswagen, le tarif peut devenir salé…

Emissions planchers

Sans conteste, c’est sur le plan des émissions de CO2 que le Qashqai a le plus progressé lors de son saut de génération. En diesel, son 1.5l dCi de 110 ch arrive même à descendre sous le seuil des 100g/km. A titre de comparaison, la version la plus sobre du Tiguan, le 2.0 TDI BlueMotion de 110 ch, n’arrive pas à faire mieux que 138g/km. C’est beaucoup pour la clientèle professionnelle soucieuse de diminuer son ATN (avantage de toute nature).

Vous n’êtes pas un gros rouleur ?

Les clients particuliers qui parcourent peu de kilomètres pourront, quant à eux, s’orienter vers les versions à essence pour bénéficier d’un prix d’accès moins élevé. Le récent 1.2l turbo essence de 115 ch, suffisamment souple pour animer sereinement le léger Qashqai, s’affiche à partir de 21.490€ contre 25.270€ pour le Tiguan 1.4 TSI de 122 ch.

Plus explosif et profitant de rapports plus courts, ce dernier assure des prestations plus soutenues au SUV allemand. Mais sa consommation réelle est également légèrement plus élevée. Et son homologation CO2 à nouveau sensiblement supérieure (152g contre 129g/km pour le Qashqai).

Comportement plaisant

Sur le plan dynamique, on ne sera pas déçu dans un cas comme dans l’autre : voilà deux excellents élèves ! On ne reprochera au Qashqai que sa direction légèrement plus artificielle que celle, parfaite, du Tiguan. Dans les deux cas, le typage « sportif » des suspensions assure un comportement routier plaisant (mais un toucher de route assez ferme).

Avec un petit avantage pour le Volkswagen dont les béquilles électroniques de sécurité s’avèrent moins castratrices que celles du Qashqai. Pour s’« amuser » avec le SUV japonais, mieux vaut mettre le nouveau système anticipatif de l’ESP en veille pour éviter de voir le couple moteur fortement limité quand la voiture détecte des changements d’appuis un peu trop vifs…

Conclusion

Profitant de sa mise au point nettement plus récente, le Qashqai prend une longueur d’avance sur le Tiguan (lancé en 2007) grâce à ses motorisations plus sobres et ses équipements de sécurité modernes. Le SUV allemand tente de se rattraper grâce à ses dimensions moins « sportives » et sa modularité plus poussée. En effet, le Tiguan est indéniablement plus habitable et pratique à l’usage. Par contre, il fait tout de même payer ses services sensiblement plus cher que le Qashqai. Alors que, dans le même temps, ce dernier profite de son saut de génération pour monter en gamme et approcher la finition référentielle du Tiguan.

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