Certes, tout n’est pas forcément une histoire de taille dans la vie. Mais tout de même. Sauf au moment de devoir la ranger, posséder une longue peut s’avérer pratique dans bien des situations. A ce petit jeu, c’est la Mazda 6 qui remporte la palme avec ses 4m87.
La Superb se défend tout de même plus qu’honorablement en ne concédant que 3 petits centimètres à la grande japonaise. Par contre, côté style, il faut tout de même avouer que les designers Mazda sont arrivés à englober cette longue carrosserie dans un « package » plus sexy. Davantage classique, la Superb se contente de lignes sans fioriture et d’un profil moins fin.
Première classe
Si elle doit composer avec une carrosserie moins sportive, la Superb exploite tout de même mieux ses centimètres et libère un habitacle encore plus spacieux que celui de la Mazda 6. C’est surtout sensible aux places arrière : gigantesque, l’espace aux genoux disponible donne l’impression de voyager en « first class ».
Bon, par contre, hormis si ses enfants ont oublié d’arrêter de grandir et qu’ils mesurent plus de 2 mètres, on n’a pas toujours besoin d’autant de place pour caser ses jambes… On se contentera déjà largement de la banquette arrière de la Mazda 6. Surtout avec la berline qui s’offre un empattement plus long (2m83) que le break (2m75).
Hayon magique
La Skoda marque également des points au moment de charger la malle arrière. Déjà, on dispose d’un volume plus généreux : 595l contre 489l pour la Mazda 6. Mais plus que son volume, c’est surtout le hayon intelligent « à double ouverture » de la Superb qui convainc à l’usage. Comme sur les berlines classiques, il est ainsi possible d’ouvrir simplement la malle arrière pour ne pas refroidir inutilement l’habitacle.
Mais pour insérer des objets plus encombrants, le hayon de la Superb peut également s’ouvrir en totalité. L’ouverture exploitable devient alors gigantesque ! En revanche, Skoda n’a pas poussé la modularité jusqu’à proposer des assises relevables ou escamotables. Fixes, elles ne permettent pas de disposer d’un plancher plan lorsque l’on rabat les dossiers. Dommage.
Cockpit sportif
La bonne impression gravée sur la rétine en apercevant la Mazda 6 se confirme en scrutant le tableau de bord : les matériaux sont d’excellente qualité et la finition soignée. Les légères et élégantes touches de sportivité (comme les surpiqûres des sièges, par exemple) et la bonne position de conduite continuent cette mission séduction. Seul le GPS affichant un graphisme daté… et perdant le signal environ toutes les 10 min, fait un peu tache dans cet ensemble globalement réussi.
C’est l’inverse à bord de la Skoda : la présentation reste assez sobre, plus classique voire tristounette. Par contre, l’ergonomie est simple et pratique. Et l’on peut se fier à l’équipement embarqué !
Agrément irréprochable
Si la Skoda prend les devants sur les aspects pratiques, la Mazda se rattrape en route. Ses excellentes liaisons au sol (le toucher de route est ferme, mais sans être inconfortable) distillent du plaisir de conduite sans compter. Bon point également pour les commandes : le rendu de la direction de la Mazda est irréprochable et la commande de sa boîte, parfaitement guidée, tombe juste en main. Avis aux amateurs de conduite !
En passant de l’une à l’autre, on sent directement que la Skoda possède un potentiel dynamique nettement moins sportif que celui de la Mazda. Même si elle accepte de tenir un bon rythme sans broncher, la Superb se montre plus à l’aise en conduite souple.
2.2 l de bonheur !
Profitant de la puissance de frappe du groupe Volkswagen, la Superb se décline avec une ribambelle de moteurs impressionnante. En diesel, le 1.6 TDI 105 se défend déjà correctement pour les conducteurs pas trop exigeants. Compte tenu du poids de l’engin et de sa capacité à engouffrer plus d’un demi-mètre cube de marchandises dans son coffre, le 2.0 TDI 140 s’avère tout de même plus à son avantage.
Chez Mazda, on ne retrouve pour le moment en diesel que le « gros » 2.2 l Skyactiv proposé en 150 ou 175 ch. Tant pis pour les taxes si l’on habitue en Wallonie ou à Bruxelles… Mais diable, quel moteur ! Souple, rond et rageur (il pousse toujours au-delà de 5.000 tr/min !) il s’offre même le luxe de siroter le carburant avec parcimonie en conduite stabilisée. Une vraie réussite !
Conclusion
Avec son habitabilité record, son coffre XXL accessible via un grand hayon et ses mécaniques sobres, la Skoda Superb reste imbattable si l’on recherche avant tout une grande berline pratique et rationnelle. Il faut d’autant plus en profiter maintenant que la prochaine génération de Skoda Superb risque bien de monter en gamme et… en tarif ! Cela dit, au prix d’aspects pratiques à peine moins soignés la Mazda 6 saupoudre ces qualités d’une sérieuse dose de « sex-appeal » et d’un agrément de conduite irréprochable. La japonaise, avec son moteur diesel de feu et son train avant incisif, fera davantage chavirer le cœur des conducteurs dynamiques, c’est certain !