Plus, c’est mieux !

C’était en 2003 : quand les constructeurs se mettaient doucement mais sûrement à généraliser la boîte automatique à 6 vitesses, Mercedes passait la septième avec sa « 7G-Tronic ». Depuis, bien des constructeurs ont rattrapé le géant allemand, notamment en alignant la boîte ZF à 8 rapports sous le capot de leurs modèles. On pensait que l’affaire était entendue…

Mais non, Land Rover et Mercedes ont annoncé l’un après l’autre qu’une unité à 9 vitesses ferait son apparition ! Et puis, à l’instar de l’acharné voulant à tout prix remporter la timbale, il y eut le coup d’éclat de VW, qui promet 10 rapports pour la boîte de sa future Passat !

A l’avenir…

Cette boîte automatique à 9 rapports devrait progressivement remplacer l’unité à 7 rapports actuellement utilisée. D’une architecture longitudinale, elle pourra être embarquée sous le capot de la majorité des modèles, à l’exception de la Classe A et de ses dérivés (CLA, GLA, Classe B…), plateforme de traction avant oblige.

Concrètement…

Présentée sous le capot de la Classe E faceliftée, nous avons pu essayer cette boîte automatique en association avec le V6 diesel de 3 litres. Vous me répondrez qu’avec 252 chevaux à 3.600 tr/min et surtout, un couple de 620 Nm entre 1.600 et 2.400 tr/min, l’engin n’a pas besoin d’une telle kyrielle d’engrenages dans la boîte : 4 rapports auraient largement suffi, le moteur compensant le reste !

A l’usage

Manifestement taillée pour les autobahns, la boîte affiche une démultiplication longue comme une semaine sans pain (oui, oui, tout ça !) ! Le neuvième rapport n’est engagé qu’au-delà de 110 km/h et laisse le moteur barboter à 1.300 tr/min, à 120 km/h… Heureusement, le V6 diesel a suffisamment de ressources que pour assurer des reprises honorables, même à ce régime !

Face à la 7G-Tronic qui avoue le poids des années, cette nouvelle unité affiche une gestion nettement plus réactive, notamment sur le mode sport ! En usage détendu, cette nouvelle boîte choisit toujours le rapport le plus élevé, quitte à laisser le moteur flirter avec le régime de ralenti.

Mais en action, les rapports claquent plus sèchement et la gestion donne des coups de fouet plus réactifs au moindre appel du pied droit ! Onctueuse en usage détendu et réactive en usage sportif : c’est le beurre et l’argent du beurre ! Et avec ce V6 diesel, quel bonheur mes amis ! Puissant partout, silencieux et assez sobre !

Quant au reste…

Il s’agit d’une Classe E ! Comprenez que l’équipement du modèle restylé reprend des équipements de la diva Classe S (dont l’assistance active de trajectoire), que l’habitabilité y est somptueuse tout comme le confort de manière générale, que le coffre s’apparente plus à une soute qu’à autre chose et que le tarif en refroidira sans doute plus d’un !

Budget

59.290 euros minimum pour la version break ! Pan ! Et sachez qu’une Mercedes s’apprécie surtout avec le plein d’options… Notre modèle dépassait allègrement les 80.000 € ! Bien entendu, ce n’est pas le léger bénéfice en terme de consommation qu’octroie cette boîte de vitesse qui va aider à faire passer la pilule ! A ce sujet, Mercedes annonce un minimum de 5,3 l/100 km, ce qui est remarquable compte tenu de la puissance et de la masse du véhicule. Pour notre part, nous avons obtenu une moyenne de 7,2 l/100 km.

Conclusion

Les deux rapports supplémentaires apportent un soupçon de sobriété et un moteur plus feutré sur autoroute. Mais ce n’est pas tant le nombre d’engrenages qui nous enthousiasme, que la gestion de la boîte ! Celle-ci se veut enfin plus réactive, plus pétillante, sans pour autant perdre de sa douceur et de son onctuosité. Une véritable avancée que l’on espère voir généralisée.